Plus d’un milliard de perte en 2025-2026, 14 des 18 clubs de Ligue 1 « significativement » concernés | OneFootball

Président de la Direction nationale du contrôle de gestion, Jean-Marc Mickeler a fait le point sur la situation du football français. Il prévoit encore des pertes considérables pour l’exercice 2025-2026.

Les dirigeants du football français, dirigeants de clubs, viennent de vivre un mois à grands enjeux symbolisés par des auditions répétées devant la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG). Ces dernières avaient débuté le 27 mai. En amont, à l’époque, Jean-Marc Mickeler, son président, n’avait pas exclu qu’il y ait « une ou plusieurs rétrogradations administratives » au cours de l’été. Il n’y en a finalement eu aucune en première division, une bonne nouvelle malgré les déboires rencontrés par certains clubs à tous les niveaux. Dirigeant de la branche Audit et Assurance au niveau mondial chez Deloitte, Jean-Marc Mickeler a profité du retour au calme pour dresser un bilan dans un entretien accordé à L’Équipe.

Situation tendue

Malgré l’absence de « victimes » au sein de l’élite, la situation financière des clubs à l’issue de la saison 2024-2025 est loin d’être réjouissante. « Nous restons dans la course, toujours vivants, mais sous anti-inflammatoires », confie le dirigeant de la DNCG. L’exercice écoulé s’est achevé sur une perte d’exploitation estimée à 1,3 milliard d’euros (dont 1,1 Md€ en Ligue 1), soit environ 400 millions d’euros de perte nette après transferts. Ces chiffres confirment « les prévisions partagées aux clubs en décembre » dernier, confie-t-il, se projetant désormais vers une saison 2025-2026 similaire sur le plan financier : « De même, et sans surprise, les budgets présentés pour la saison 2025/2026 affichent un déficit opérationnel lui aussi de l’ordre de 1,3 Md€ », avoue Jean-Marc Mickeler. Et cela concerne « 14 clubs de Ligue 1 sur 18 », qui anticipent déjà « des pertes significatives » au cours de l’exercice à venir.

Cela est néanmoins considéré comme une bonne nouvelle, puisque les clubs ne présentaient pas jusqu’ici des budgets suffisamment en adéquation avec la réalité du terrain, et des comptes. C’est ainsi que la masse salariale globale avait augmenté de 200 M€ lors de la saison 2024-2025, se hissant au total à 1,9 milliard d’euros, un montant supérieur à celui des fonds propres…

Jean-Marc Mickeler salue désormais « une volonté collective de se soigner », ce qui n’était pas toujours le cas jusqu’à présent. Il a néanmoins fallu compter sur « des apports ou des garantis de près de 400 M€ pour terminer 2024-2025 et 700 M€ pour couvrir 2025-2026 », ce qui a permis d’éviter le pire. Cette situation ne peut cependant pas se répéter indéfiniment. Le football français va sérieusement devoir se serrer la ceinture et réduire ses charges. C’est ainsi qu’il sera capable « de résister jusqu’en 2027 », juge-t-il. Au delà, il faut « que la chaîne lancée par la Ligue (le 15 août) rencontre le succès attendu d’ici 18 à 24 mois », de quoi intensifier la pression autour de ce projet inédit au sein des cinq grands championnats européens.