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·2 dicembre 2024
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Le compte à rebours est lancé pour DAZN. Nouveau diffuseur principal de la Ligue 1 depuis cette saison, la plateforme devra convaincre 1,5 million d’abonnés d’ici le 1er décembre 2025 pour espérer poursuivre son contrat de diffusion, signé pour 2 milliards d’euros sur cinq ans. Mais à un an de cette échéance, l’objectif semble hors de portée.
Aujourd’hui, DAZN compterait environ 500 000 abonnés, un chiffre bien loin de la barre critique. Si ce seuil n’est pas atteint, la Ligue de football professionnel (LFP) ou DAZN elle-même pourrait activer une clause de rupture anticipée, prévue dès les négociations finales. Une menace qui plane d’autant plus lourdement que la plateforme peine à convaincre.
Le piratage massif constitue un obstacle majeur. Une étude récente montre que 37 % des téléspectateurs regardent illégalement la Ligue 1, avec un pic de 55 % lors du dernier Classique OM-PSG. Ce phénomène, amplifié depuis l’été, fragilise les efforts de DAZN pour attirer des abonnés légitimes.
Par ailleurs, la stratégie de la plateforme suscite des interrogations. Malgré des investissements considérables, la couverture éditoriale est critiquée. Les amateurs de football dénoncent un service insuffisant : matchs commentés a minima, publicités envahissantes, et manque de contenu attractif. Des initiatives comme l’invitation de rappeurs ou d’humoristes avant les rencontres peinent à trouver leur public.
En interne, DAZN continue de rassurer, insistant sur son ambition à long terme. Des promotions agressives, comme l’abonnement à 14,99 € par mois, témoignent de sa volonté d’élargir sa base d’abonnés. Mais pour les experts, le problème réside ailleurs. Laurent Salvaudon, directeur éditorial de RMC Sport, souligne le manque de « narratif » autour des matchs : « Ce qui attire les abonnés, c’est l’histoire que l’on raconte en amont. Aujourd’hui, il n’y a pas de vision claire sur les matchs à venir. »
Face à cet enjeu, la LFP travaille déjà sur un « plan B » en cas de départ anticipé de DAZN. Plusieurs présidents de club, dont Ivan Gazidis pour l’ASSE, participent au comité stratégique chargé de réfléchir à l’avenir des droits télévisés du championnat. Une question cruciale pour la Ligue 1, qui joue ici bien plus qu’un simple diffuseur : sa survie économique et son attractivité à l’international.
Les prochains mois seront déterminants pour DAZN. Une chose est sûre : le football français ne peut plus se permettre un nouvel échec dans la gestion de ses droits audiovisuels.