Les sanctions exemplaires réclamées par un joueur de Premier League contre le racisme | OneFootball

Sa prise de parole était attendue. Le joueur de Bournemouth attaqué par des insultes racistes pendant le match contre Liverpool il y a dix jours s’est longuement exprimé et réclame des sanctions adéquates.

Antoine Semenyo a décidé de briser le silence. Victime d’insultes racistes le 15 août dernier lors de la rencontre entre Liverpool et Bournemouth, l’international ghanéen a livré sa première prise de parole publique.

Face aux caméras d’ITV News, l’attaquant n’a pas caché sa colère ni sa frustration. Selon lui, les mesures prises contre l’individu, rapidement identifié et déjà sanctionné, sont loin d’être suffisantes. « C’est ahurissant. J’ai l’impression que la sanction n’est pas à la hauteur quand des choses comme ça se produisent », a lâché Semenyo, visiblement marqué mais déterminé à dénoncer ce qu’il a subi.

Il faut trouver des solutions viables contre le racisme

Le joueur des Cherries ne se contente pas de pointer du doigt : il avance des solutions concrètes. Pour lui, seule une réponse ferme et exemplaire permettra de décourager les récidives. « Je pense qu’il faut des sanctions plus sévères. De la prison, une interdiction à vie des stades, ou quelque chose dans ce genre. Mais je crois qu’il doit y avoir davantage », a-t-il plaidé. Un discours clair, direct, qui vise à provoquer une prise de conscience.

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Semenyo était heureusement soutenu par Liverpool

Soutenu sur le moment par ses coéquipiers et même par les joueurs de Liverpool, Semenyo a également raconté comment il a transformé la douleur en énergie. À la mi-temps, encore habité par la colère, il a choisi de répondre sur le terrain : un doublé marqué en seconde période, comme un message fort envoyé à ceux qui auraient voulu le réduire au silence. « Je ne voulais pas me taire. J’ai décidé d’utiliser ces insultes comme carburant », a-t-il expliqué.

L’épisode avait entraîné l’interruption temporaire du match dès la première journée de Premier League, preuve que la ligue et les arbitres prennent ces incidents de plus en plus au sérieux. L’auteur présumé, un supporter de 47 ans, a été immédiatement arrêté puis interdit de stade sur le territoire britannique en attendant le verdict de la justice. Dans l’intervalle, il lui est également interdit d’approcher une enceinte sportive à moins d’un mile, soit 1,6 km.

Mais pour Semenyo, et pour beaucoup d’observateurs, le compte n’y est pas. Le joueur estime que ces mesures ponctuelles ne suffisent pas à enrayer un phénomène qui empoisonne encore trop souvent le football. « Tous les joueurs victimes devraient parler et s’assurer que la punition soit maximale », a-t-il insisté.

De son côté, Liverpool a déjà pris position : si l’individu est reconnu coupable, il sera banni à vie d’Anfield. Un signal fort, mais qui ne change pas la conviction de l’attaquant ghanéen : la lutte doit être implacable.

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