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·24 dicembre 2024
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L'AS Saint-Étienne a décidé de faire le pari Eirik Horneland pour mener à bien son projet sportif. Un entraîneur norvégien que suivait la direction stéphanoise depuis quelques temps déjà.
En effet, lors de la présentation du nouvel entraîneur de l'AS Saint-Étienne, Huss Fahmy a révélé qu'il suivait Eirik Horneland depuis longtemps : "On a eu l'occasion de passer énormément de temps avec Eirik Horneland. Une partie de notre travail est de savoir ce qu’il se passe dans le football au quotidien. Eirik, nous le regardons, nous le connaissons, depuis bien longtemps. Dans cette quête d'un entraîneur, nous cherchions un technicien avec un style clair et spécifique. Dans la façon de jouer, de manager. Nous voulions quelqu’un qui a une idée claire, et qui soit en mesure de créer une relation entre le club et la ville. Quand j’ai eu ma première discussion avec Eirik, je lui ai dit que j’avais confiance en lui et que le style de jeu qu’il prônait était un style qui nécessitait une implication au quotidien. C'est un style de jeu qui est très offensif, très engagé. Nous allons l’utiliser pour créer quelque chose pour le futur et l’avenir de l’ASSE. Eirik est la personne qu’il nous faut, qui va jouer un rôle clé pour ce club. Nous l'avons d’abord observé en tant que coach, il cochait toutes les cases. Puis, nous l'avons observé en tant qu’humain, là aussi il cochait toutes les cases. Nous sommes convaincus qu’il est la personne qu’il nous faut."
L'analyste vidéo Florent Toniutti passé notamment par Canal+, s'est intéressé de plus près au style Eirik Horneland. Il expose pour commencer les résultats impressionnants obtenus par le nouvel entraineur de l'ASSE sur ses trois dernières saisons : "Lors de la descente en seconde division avec Braan, c'est là que tout change. Horneland met en place quelque chose de nouveau qui va faire que l'équipe va tout simplement rouler sur le championnat. Pour sa première saison complète à la tête de l'équipe : 26 victoires en 30 matchs, trois matchs nul et une défaite qui intervient en plus dans les derniers matchs de la saison. 95 buts marqués en 30 matchs, c'est à dire une moyenne supérieure à trois buts par match, et 16 buts encaissés, ça veut dire un but encaissé seulement tous les deux matchs. Une différence de buts de plus 79, bref un massacre ! Ils ont complètement massacré le championnat. Le club remonte évidemment en première division, même en tant que promu ils se hissent directement en haut du classement et terminent deuxièmes. Cette année-là ils gagnent la Coupe de Norvège. Sur cette année 2024, Braan termine encore deuxième, à seulement trois points du leader."
Par la suite, Florent Toniutti décrypte les chiffres pour présenter le style de jeu d'Horneland : "En termes de d'expected goals (buts attendus, ndlr), Braan est la meilleure équipe du championnat, avec 57,4 xG créés. En termes de grandes chances, ils sont troisièmes avec 86 quand Molde qui est premier en a créé 99. Ils sont deuxièmes en termes de passes réussies, pareil au niveau des grandes chances manquées. Ils sont premiers au nombre de pénaltys obtenus, premiers en termes de touches de balle dans la surface adverse, premiers en terme de corners obtenus, ce qui montre que l'équipe domine son sujet. Ils sont premiers au nombre de possession gagnées dans le dernier tiers, ce qui est très important parce que c'est une équipe qui presse. Retenez le mot pressing parce qu'on va beaucoup en parler. Ils sont deuxièmes au nombre de tacles réussis par match, là aussi ça rejoint le pressing et l'intensité."
"C'est sur l'intensité que les équipes d'Eirik Horneland sortent du lot" explique Florent Toniutti. Pour le prouver, il s'intéresse à la mesure de l'intensité en prenant les duels disputés, les tacles et les interceptions d'une équipe par minute de possession adverse. Le PPDA est également utilisé, c'est à dire la mesure du pressing haut. On calcule toutes les actions défensives réalisées haut sur le terrain.
Florent Toniutti effectue ces calculs pour tous les clubs des 15 meilleurs championnats européens de cette saison en plus des trois saisons précédentes du Big Five (Liga, Serie A, Premier League, Bundesliga, Ligue 1, ndlr) et de toutes les équipes qu'a affrontées Braan sur les trois dernières saisons. Pour les équipes coachées par Horneland, les statistiques sont limpides : "En terme d'intensité, les équipes coachées par Horneland à Braan se retouvent parmi les dix - douze équipes les plus intenses, saison après saison. Quand on regarde le PPDA, ce sont les mêmes tendances : aucune autre équipe n'est plus intense que Braan, sauf l'AEK Athènes de Matías Almeyda. Ce sont deux équipes qui sortent vraiment du lot. (...) Quand on voit ces chiffres-là, il paraît assez évident qu'Horneland a été repéré à la fois avec ses résultats mais grâce aux datas. D'autres coachs ont performé et ont amené des promus au-dessus de ce qu'on pouvait attendre mais le fait que Saint-Étienne aille le chercher maintenant, c'est en grande partie dû à ces chiffres-là qui illustrent beaucoup d'intensité sur le plan défensif et la mise en place d'un pressing très haut sur le terrain. Il est intéressant de voir que deux coachs sortaient du lot à ce niveau-là : lui et Matías Almeyda. D'ailleurs, il y a quelques mois, une rumeur existait pour Matías Almeyda du côté de Marseille. Si c'était pour succéder à Igor Tudor, ça aurait eu du sens puisque Almeida a les chiffres les plus intenses d'Europe en terme de pressing."
C'est bien entendu la question que se pose Florent Toniutti pour terminer son étude : "Maintenant la question va être de savoir si Horneland va être capable de mettre en place ça en France. Si on remonte le temps et qu'on revient à la déception de sa première partie de saison avec Braan avec la descente en seconde division, on se rend compte qu'il avait mis en place un pressing beaucoup moins haut, beaucoup moins intense. Je ne le souhaite pas pour Saint-Étienne, mais si Saint-Étienne devait descendre, ça peut être le bon coach pour mettre en place quelque chose de très intense, de très extrême pour remonter directement en adoptant les mêmes principes. (...) Peut-être que les dirigeants ont pensé à ça d'ailleurs en se disant : "on va essayer de se maintenir mais si ça se passe mal, quand on voit comment il a remonté l'équipe l'année d'après..." Même si évidemment du côté de Saint-Étienne, on préférera être sauvé dès cette saison, ce sera du temps de gagné."