« Je pense avoir progressé en tant qu’entraîneur et en tant qu’homme », Sébastien Léraillé s’épanouit à Vimy | OneFootball

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·8 luglio 2025

« Je pense avoir progressé en tant qu’entraîneur et en tant qu’homme », Sébastien Léraillé s’épanouit à Vimy

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Après avoir fait monter l’ESC Longueau en National 3, Sébastien Léraillé avait fait le choix de l’exil en rejoignant Vimy. Trois ans plus tard, l’entraîneur de 47 ans est toujours en poste sur le banc artésien. Et s’il savoure le chemin parcouru, il se verrait peut-être bien relever un nouveau défi. Entretien.

Sébastien Léraillé, que devenez-vous trois ans après votre départ de l’ESC Longueau pour Vimy ?

C’est passé très vite ! J’ai continué à suivre les résultats de Longueau, j’ai toujours des contacts avec le président (René Playe, NDLR) et Jean-Michel Pinguet. Je pense avoir progressé en tant qu’entraîneur et en tant qu’homme avec ce beau club de Vimy. On est un peu le petit village gaulois du National 3. J’ai surtout la chance d’être bien entouré par mon staff et la cellule performance que j’ai su créer. On a constitué un groupe de joueurs avec des valeurs, mais aussi des qualités. Certains ont été sollicités. On a aussi eu la chance d’avoir le petit (Adam) Oudjani avec nous pendant un peu plus d’un an. Il a apporté beaucoup de choses, fait rayonner d’autres joueurs et un collectif dans son ensemble. On est sur une moyenne d’âge de 23-24 ans, sans doute l’une des plus basses du championnat, mais on progresse. Tout ça avec le plus petit budget de notre groupe.


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Du quatrième au premier relégable, le RC Lens, il n’y a que deux points d’écart à la fin. Vimy termine finalement sixième. Comment avez-vous vécu cette saison aussi folle que serrée jusqu’au bout ?

On aurait dû se mettre à l’abri bien avant. Je pense qu’on a manqué un peu de lucidité et surtout de réflexion dans notre jeu sur les matchs retours. C’était très dur, très compliqué. On savait qu’avec quatre descentes, ça allait être très serré. Le problème des réserves professionnelles, c’est qu’un coup ça va, un coup ça ne va pas. La surprise reste la descente de Lens et ça me dérange. Cela me retire un bon match, un bon derby à jouer. Il y a aussi eu quelques surprises, même si on savait que ce serait dur pour la réserve de Valenciennes, qui avait déjà été repêchée. Je pense à des équipes avec de gros budgets, comme Saint-Quentin, qui ont été en souffrance.

Qu’est-ce qui fait que Vimy parvient à tirer son épingle du jeu dans ce contexte si concurrentiel ?

Je suis exigeant avec les joueurs, je suis exigeant avec moi-même, avec mon staff. Il y a un cadre de travail à respecter, dans la bonne humeur, mais il y a un cadre de travail. Un cadre de préparation de match, un cadre d’entraînement, une méthode de travail qui est respectée par les joueurs. Aujourd’hui, le fait de maintenir cette rigueur tout au long de la saison, ça nous permet de nous retrouver dans ce championnat. A un moment donné, on a même été co-leaders avec Dieppe. La qualité des joueurs joue aussi. On a su les faire progresser depuis trois saisons. On est aussi fait de beaucoup d’humilité. On reste un club familial, avec beaucoup de chaleur.

Je repasse manager général, à la demande du nouveau président. On aborde une saison de transition, où il va falloir structurer.Sébastien Léraillé, entraîneur de Vimy

Vous aviez quitté Longueau pour Vimy également pour des raisons personnelles, avec la volonté de vous rapprocher de votre lieu de travail. Avez-vous réussi à trouver et à maintenir ce bon équilibre ?

Jusqu’à dernièrement, oui. Je viens de changer de travail, d’orientation professionnelle. Sur l’année à venir, je vais être à temps plein sur le club. Je repasse manager général, à la demande du nouveau président. On aborde une saison de transition, où il va falloir structurer, poser de bonnes bases pour la suite.

Etait-ce la suite logique à vos yeux ?

Pas nécessairement. C’est l’opportunité qui a fait que professionnellement j’ai fait le choix de me mettre en stand-by. Je passe un DU analyse-vidéo. J’ai fait une formation sur le développement des compétences individuelles des joueurs. Je continue à me former. J’aimerais bien aller au BEFF (Brevet d’Entraîneur Formateur de Football), parce que le fait d’être avec un jeune public m’enrichit. Je pense que j’ai les compétences pour aider les jeunes dans leur développement, favoriser la passerelle entre le centre de formation et le monde professionnel. Avec mon expérience dans le football amateur, je pense que ça peut se calquer sur une méthodologie de travail dans un club professionnel. Après, on sait très bien que c’est très fermé. L’année prochaine, je vais essayer de faire quelques stages dans des clubs professionnels et à l’étranger. Vimy reste un club où il fait bon vivre, où on peut bien travailler. On te donne de la confiance.

Justement, comment voyez-vous la suite de votre carrière d’entraîneur ?

J’aspire peut-être à voir autre chose. Si j’ai des opportunités pour entraîner ailleurs ou intégrer un staff. Pourquoi pas amener mes compétences au service d’un club. Je n’en fais pas non plus un objectif ou une fin en soi. Je ne suis pas en quête de reconnaissance. Je veux simplement continuer à évoluer, prendre du plaisir et progresser. Pour cela, il faut savoir se mettre en difficulté comme je l’ai fait quand je suis arrivé à Vimy. Après, si ça ne se fait pas, ça ne se fait pas. On ne peut pas parler de projet de carrière. Je n’en ai jamais eu dans le football. Je ne pensais pas que je pourrais faire que ça un jour. C’est pour ça que je ne ferai pas n’importe quoi. Si je dois partir, j’irai là où je sentirai qu’on peut travailler correctement.

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Avez-vous déjà quelques touches avec des clubs professionnels de la région ?

Non, il n’y a rien. Je pense qu’aujourd’hui, sans lobbying ou si tu ne connais pas quelqu’un qui peut te faire rentrer, c’est compliqué. Je ne suis pas persuadé qu’on te prenne que pour tes compétences. Il faut aussi avoir un gros réseau, ce que je n’ai pas forcément. Maintenant, j’aimerais qu’on me prenne par rapport à mes compétences, parce qu’on m’estime capable d’apporter quelque chose à un club.

Si on s’arrête à vos expériences récentes, votre parcours avec Longueau et Vimy, deux clubs aux moyens limités, plaide en votre faveur…

Oui. J’ai su me remettre en question. A Vimy, ce n’était pas facile la première saison, mais j’ai réussi à mettre ma patte progressivement, sachant que ma méthodologie de travail évolue un peu tous les ans. C’est peut-être pour ça que j’arrive à pérenniser le club en National 3. Je sais différencier mon travail, jouer différemment. Le joueur a aussi besoin de ça pour s’épanouir et être performant. Je lis beaucoup, j’observe beaucoup. Cela ne me dérange pas de me réinventer chaque saison. Bien au contraire, même.

Quel regard portez-vous sur l’évolution du football amateur dans la Somme ?

Je regarde beaucoup ce que font Longueau et Abbeville, mes deux clubs de coeur. Longueau parvient à se maintenir en Régional 1, alors que le championnat devient de plus en plus difficile. J’espère qu’Abbeville parviendra à retrouver ce niveau, il n’a pas manqué grand-chose. C’est un club qui le mérite. On parle beaucoup du niveau National, en raison du passé du club, il faut aussi se rendre compte du très gros fossé économique entre les deux échelons. Cela demande aussi beaucoup plus en termes de qualité de joueurs. Déjà en Régional 1, on voit des clubs bien structurés comme Saint-Omer, Arras, Béthune ou Saint-Amand. Ce sont déjà de grosses écuries. Aujourd’hui, dans la Somme, on a toujours un retard dans la structuration des clubs.

Le retour de l’équipe réserve de l’Amiens SC en National 3 est somme toute logique ?

Je suis content pour Antoine (Buron). Il avait deux ans pour remonter. L’année où il descend, il n’a pas vécu une bonne saison. Ce n’est pas toujours facile de jouer jeunes, d’avoir des professionnels qui descendent, de naviguer avec tout ça durant toute une saison. Amiens avait sans doute un peu plus de fraîcheur sur la fin par rapport à Boulogne-sur-Mer.

Quel sera votre objectif pour la saison prochaine avec Vimy ?

On ne parle plus de maintien, on essaie d’être dans le top 5 chaque saison. Maintenant, il y a des objectifs intermédiaires à atteindre dans une saison. On voit aussi que viser le top 5 est le meilleur moyen de se maintenir sans trop trembler. On cherche aussi à continuer à faire évoluer le club. C’est toujours un peu compliqué au niveau des infrastructures, de la formation des jeunes. On n’aura qu’une seule équipe niveau Ligue, les U17 R1. C’est une bonne génération, il faudra continuer à travailler avec eux. On avance tout doucement.

Propos recueillis par Romain PECHON

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