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·12 novembre 2024

InterviewG4E. Thomas Sanogo (Vendée Poiré Football) se livre avant la rencontre face aux Girondins

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Avant la rencontre entre Le Poiré-sur-Vie et les Girondins de Bordeaux, nous nous sommes entretenus avec Thomas Sanogo, l’entraîneur adjoint du petit promu cette saison. Un échange très sympa avec une personne qui a pu monter, avec l’entraîneur Rabie Zeroual, les échelons depuis le championnat de Régional 2. Parcours, présentation du club, remontée, objectifs, Girondins, match au Poiré, ambitions… Thomas Sanogo se livre dans cet entretien.

Vous êtes l’adjoint de Rabie Zeroual au Poiré. Pouvez-vous vous présenter et présenter votre club ?


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Je m’appelle Thomas Sanogo, j’ai 43 ans, je suis au poste d’adjoint de Rabie Zeroual et coach de la réserve aussi en parallèle, depuis qu’on a repris l’équipe première suite à notre rétrogradation administrative en R2, en 2018. Depuis, on a récupéré l’équipe première qui était en R2 et la réserve en R3. Je sortais de 5 ans avec les U19 et Rabie, ça faisait déjà plusieurs années qu’il était au club, à la formation avec les jeunes. Le président nous a sollicité pour prendre la première et la réserve. Du coup on était en R2 et R3 puis on a fait des montées consécutives de la R2 en R1, en N3 jusqu’à la N2 l’an dernier. La réserve a suivi dans le sillage de la R3 à la R2 puis R1 cette année.

Le club a connu le championnat de National mais a ensuite connu une descente “volontaire” en CFA2 puis un redémarrage en Régional 2 en 2018, à la suite de soucis administratifs. Pouvez-vous nous raconter cette renaissance pour se retrouver aujourd’hui en N2 ?

On a connu le club en National. Sur un texte de loi, ça a fait qu’on s’est retrouvé rétrogradé administrativement parce que financièrement le club a toujours été sain. On est donc tombés en R2. Je pense que le fait d’avoir connu le club en National, on n’a jamais revendiqué de remonter le club à ce niveau. Ce n’est pas l’idée du tout. Au niveau des infrastructures, au niveau du fonctionnement aussi, on a pu bénéficier de tout ça, d’apprentissage, de cette expérience. Ça nous a donné des bons outils je pense pour pouvoir permettre aux joueurs qu’on entraînait, d’être compétitifs et performants. Je pense qu’on a bien bossé et c’est logiquement qu’on a retrouvé la N3. Après, la N2 ce n’est pas une surprise parce qu’on a joué la saison et on a été solides, mais ce n’était pas un objectif de début de saison. Quand on travaille bien, souvent il arrive peut-être même un peu plus que ce qu’on peut espérer.

Cette saison le club se situe actuellement à la dernière place du groupe avec 5 points en 9 matchs. Quelles sont les difficultés rencontrées pour être dans cette position délicate ?

Aujourd’hui, il y a déjà la structuration des championnats. On arrive dans un championnat de National 2 qui n’a jamais été aussi fort. Il passe de quatre à trois poules. En plus de monter d’un échelon, je pense que l’échelon National 2 a aussi monté d’un cran en termes d’exigences et de qualités de joueurs, des effectifs aussi. Quand on enlève une poule entière, ça veut dire qu’il y a des centaines de joueurs qui sont à disposition, qui sont à dispatcher dans les effectifs. Nous on est arrivés sur la pointe des pieds, on a essayé de conserver le maximum de joueurs qui ont pu participer à la montée l’année dernière, ce qui a été fait. Après, on a essayé de trouver des petites touches. On est encore en rodage je dirais dans l’effectif parce qu’il y a des joueurs qui nous ont rejoint très récemment. Donc à partir de là, ça explique les résultats parce que je pense qu’on a une petite marche à gravir individuellement et collectivement dans ce niveau-là. Puis l’intégration des nouveaux joueurs ne se fait pas comme ça, il faut essayer de trouver nos repères.

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Il y a aussi eu ce début de championnat modifié avec le report de la rencontre face aux Girondins…

Je pense qu’on a aussi eu un début de championnat particulier (sourire). On a eu deux déplacements parce que le match de Bordeaux, malheureusement étant repoussé, lors de la deuxième journée on s’est déplacé à Bourges dans un premier temps. Après on s’est déplacé à Saumur donc pour commencer le championnat ce n’était pas deux déplacements faciles. Malheureusement on s’est inclinés deux fois donc on partait déjà avec un petit temps de retard. On a rattrapé le coche à domicile puis après on a eu une petite période un peu plus dure avec des matchs à l’extérieur où on a été sous pression et par endroits ça a été difficile. Mais on sait d’où on vient, on sait où on veut aller. Les joueurs sont dans le travail, dans l’abnégation. On est conscient, de toute façon on savait qu’on s’attendait à un début de championnat difficile. Après, bien commencer et mal finir, ou mal commencer et bien finir, qu’est-ce qui est le mieux ? Je ne sais pas. On est un promu, on est un petit club humble qui se donne les moyens d’exister. Mais à côté de certaines cylindrées, il est évident que c’est normal qu’on ait un peu plus de mal, ce qui est logique. Mais actuellement on bosse bien, on s’accroche, on sort de deux résultats positifs. Je pense qu’avec un peu plus de réussite on aurait au moins pu remporter les deux matchs.

Vous venez de faire match nul 1-1 face aux Herbiers, équipe bien classée. Est-ce un bon point de pris ?

C’est un point. A domicile on a pour ambition de gagner nos matchs. On pourrait presque dire qu’on a perdu deux points sur ce match-là parce que vu la physionomie du match, je pense qu’on peut l’emporter même si certains diront qu’il y a eu un penalty litigieux. C’est un penalty. Il y a eu des occasions qu’on n’a pas su concrétiser, il y a des situations de penaltys qui n’ont pas été sifflées aussi. Mais vraiment, si on regarde la physionomie du match, on a mis les ingrédients qu’il fallait pour s’imposer. Après c’est une belle équipe des Herbiers donc c’est un point. Ce n’est ni un bon ni un mauvais, c’est un point. On continue d’avancer. Ça fait deux matchs qu’on ne perd plus, ce sont des choses positives.

Vous possédez plusieurs joueurs expérimentés comme Romain Cagnon, Yacouba Seydi, Baptiste Isola, Jordan Cuvier et Jordan Kassa. Est-ce que ce sont principalement à eux de tirer le groupe vers l’avant cette saison ?

Je pense que chaque joueur a la responsabilité de tirer le groupe, son partenaire vers le haut. C’est la responsabilité de chacun. Après oui forcément, les joueurs qui ont un peu plus d’expérience, qui ont des rôles importants dans l’équipe, ils se doivent d’emmener tout le monde. Mais je pense qu’on a un groupe qui avance bien ensemble, chacun sait rester à sa place. Aujourd’hui, nos joueurs les plus expérimentés répondent présents comme les autres. Après, on ne met pas de pression particulière sur ces joueurs-là, pas plus que sur les autres. Ce sont des joueurs qui ont l’esprit groupe, qui savent ce qu’ils ont à faire. Si c’est le plus important ? Exactement, puisque c’est un collectif. Après on est conscients qu’il y a des joueurs qui ont un passé au niveau National 2 ou au-dessus et qui doivent nous apporter, et qui nous apportent déjà.

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Que pensez-vous du fait d’avoir Bordeaux, un tel club, à votre niveau ? Belle surprise ou chose négative ?

Ce n’est pas une belle surprise parce que c’est regrettable pour le club des Girondins de Bordeaux avant tout. Ce que je vois c’est surtout qu’on a un club de niveau européen et qui est aujourd’hui en quatrième division. On a pu connaître ça à notre niveau, c’est toujours difficile. En tant qu’amateur de football, c’est quand même particulier de voir Bordeaux à ce niveau-là. Après, en tant que coach au Poiré-sur-Vie, c’est un plaisir de pouvoir jouer ces équipes-là. La perspective de jouer dans des stades comme le Matmut Atlantique aussi, ce sont des superbes occasions et opportunités pour les joueurs et pour tout le monde. Ce qu’on veut avant tout, c’est de passer des bons moments sur les terrains. Puis quand on a des cadres comme ça ou des adversaires de ce standing, c’est toujours plus plaisant, plus marquant. Pour les joueurs, ce sont des moments qu’ils pourront raconter à leurs enfants. Que ce soit Bordeaux en quatrième division ou Bordeaux en première division, ça reste Bordeaux. Par la passé ils ont connu des déboires malheureusement aussi, où ils ont été rétrogradés. Peut-être pas jusqu’à ce niveau-là, mais ils ont su se relever. Quoi qu’il arrive, ce sera toujours positif pour le championnat dans la mesure où ce sont des opportunités pour chaque club et joueur d’affronter un club comme Bordeaux. Après on est contents de jouer Bordeaux, on n’est pas contents pour eux qu’ils soient en quatrième division. C’est un peu la référence à la Coupe de France quand on joue un club pro, sauf qu’on l’a dans notre championnat.

Quel est votre ressenti avant de jouer cette équipe qui semble avoir trouvé son rythme de croisière ?

Par rapport à cette équipe, je vais dire comme toutes les autres équipes. C’est à domicile donc on va chercher les trois points. Ce seront les trois mêmes points peu importe l’adversaire. Après, pour avoir eu le début de championnat qu’on a eu, on n’a à faire qu’à des grosses équipes. Bordeaux en est une autre. Il y a forcément toujours le fait que ça reste Bordeaux mais on n’est pas plus focus sur ce match que sur d’autres. Les joueurs ne seront pas plus motivés contre Bordeaux que contre n’importe quel adversaire, que ce soit Les Herbiers, Avranches, La Roche VF etc… On reste vraiment focus sur ce qu’on a à faire, quel adversaire on affronte, quelles sont ses forces et ses faiblesses. A nous d’être ultra concentrés quand ils vont s’appuyer sur Andy Carroll, qui reste un avant-centre de renommée internationale forcément. Mais je pense qu’aujourd’hui il y a une phrase qui résume bien ça, une phrase à la française ‘c’est onze bonhommes contre onze bonhommes’. Le meilleur respect qu’on peut avoir pour cette équipe c’est de leur présenter la meilleure des images, les mettre en difficulté et leur poser le maximum de problèmes.

Dans quelles conditions allez-vous accueillir une telle équipe dans votre stade, qui a dans son sillage de nombreux supporters et qui apporte un engouement autour d’elle ?

Par rapport au match, on est conscients que c’est avant-tout un gros match pour nos supporters, pour les gens du club. C’est un petit peu la récompense de ce qu’ils font toute l’année, d’avoir un match comme ça. Donc on est très contents. On a l’habitude d’avoir du monde au stade. C’est un petit stade mais on a l’habitude d’avoir du monde. On a toujours été poussés par nos supporters qui répondent présents au stade. Il y en aura encore plus que d’habitude forcément, comme il y en a eu contre les Herbiers. Après, on est contents de pouvoir offrir ça à nos supporters. Même si Bordeaux est descendu, nous on est montés à ce niveau-là donc c’est leur permettre de pouvoir voir des équipes comme ça au Poiré. On a connu ça par le passé quand on était en National ou en parcours Coupe de France. On a eu l’opportunité de croiser quand même beaucoup d’équipes professionnelles donc on connaît. Maintenant on apprécie aussi ces matchs et les supporters encore plus. On compte sur eux pour nous pousser dans ce match-là. Sur les supporters bordelais c’est encore plus plaisant, surtout dans le contexte, de se dire qu’ils pourront être accueillis et qu’ils puissent contribuer à l’ambiance de match. A la fin on se serrera la main et comme on dit, que le meilleur gagne.

Avoir un jour de récupération en plus par rapport à Bordeaux est-il à prendre en compte ?

Non, il n’y en aura pas sur un match comme ça. J’ai envie de dire que le mercredi c’est pour la Ligue des Champions, là on aura un match de National 2 (sourire). Ce n’est pas quelque chose qui nous inquiète. On se prépare, Bordeaux se prépare. Je pense qu’aujourd’hui on est tous assez avertis sur le travail à faire, la récup pour permettre aux joueurs d’être dans la meilleure des formes le mercredi soir. C’est particulier mais c’est déjà arrivé. Les joueurs connaissent, ce n’est pas quelque chose qui nous arrive souvent mais je pense que ça ne jouera pas dans le match de mercredi soir. On aura le même match qu’on aurait pu avoir un vendredi ou un samedi soir. Si on aura nos joueurs disponibles ? Ouais, ouais bien sûr ! Après, c’est le profil du joueur amateur. Il est prêt à travailler, il est prêt à s’entraîner et à jouer. Peut-être que le professionnel a besoin de repos des fois, peut-être que l’amateur a besoin de cette stabilité de travail. Peut-être qu’on sera plus fatigués physiquement mais peut-être qu’on aura plus de jus mentalement. Forcément, si on ne parle que de football, c’est toujours mieux d’avoir le confort des joueurs qui ne font que ça. Après, des joueurs qui travaillent et qui jouent au foot, on travaille sur d’autres choses. On s’adapte.

Que peut-on vous souhaiter cette saison ?

Collectivement, c’est forcément de gagner les matchs, se maintenir. Dans l’ordre, marquer des buts, gagner des matchs et se maintenir pour pouvoir aller chercher des émotions positives dans ce championnat, puis pourquoi pas perdurer. Après, sur le plan individuel c’est la même chose que sur le collectif. On se réalise à travers le collectif, encore plus quand on est coach. Sans eux on n’existe pas donc forcément, tout ce que j’espère c’est que nos joueurs soient les plus heureux sur le terrain, qu’ils se la donnent, qu’ils prennent du plaisir. A partir de là on est satisfaits.

Il a également eu des mots très sympas envers les Girondins…

On apporte tout notre soutien aux Girondins, c’est bien ce que vous faites, continuez. Paradoxalement je pense que sur un plan de vue humain, c’est peut-être malheureusement un mal qui va faire du bien. Pour suivre un peu l’actualité du foot bordelais aussi, je m’intéresse à tout, je trouvais que c’était un club qui avait perdu un peu de sa popularité. J’ai été bercé par les histoires de Marius Trésor par mon père, jusqu’à Zidane et plus récemment la période Laurent Blanc. Ça a toujours été des histoires avec des joueurs proches du public, une ferveur. Pourquoi Bordeaux a souvent été la bête noire de Marseille, de Paris ? Parce qu’il y avait cette ferveur qui a peut-être été un peu perdue à un moment donné.

Un grand merci à Thomas Sanogo pour cet échange et un grand merci à Rabie Zeroual de nous avoir permis cet échange.

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