AS Monaco
·6 febbraio 2025
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Encore en course en Coupe de France avec le FC Bourgoin-Jallieu où il affrontera Reims en huitième de finale, ce jeudi, le défenseur central formé à l’Academy a pris le temps de se remémorer son passage en Principauté.
Ils sont en train d’écrire la plus belle histoire du club isérois. Tombeur de l’Olympique Lyonnais pour un exploit retentissant au tour précédent, le FC Bourgoin-Jallieu affrontera le Stade de Reims ce jeudi, lors des huitièmes de Coupe de France. Une équipe de National 3 dans laquelle on retrouve notamment Safwan Mbaé, formé à l’Academy et vainqueur de la Coupe Gambardella en 2016. Avant la rencontre, le défenseur central a ainsi accepté de revenir sur son passage en Principauté. Interview. 🎙️
Personnellement, j’aurais aimé jouer contre Monaco. L’histoire aurait été magnifique. J’avais espéré les affronter en 32e de finale mais ça avait été finalement l’Union Saint-Jean qui avait été tiré. On ne s’est pas retrouvés, ce sera peut-être pour l’an prochain (sourire).
Bonjour Safwan. Quel est ton état d’esprit avant le 8e de finale de Coupe de France contre Reims ?
Nous sommes sereins. On prend du plaisir et on profite du moment, c’est la fête dans la ville et dans le club. Tout le monde est content, beaucoup de médias viennent autour de nous. Tout le monde nous reconnaît à présent, nous encourage et est optimiste. L’état d’esprit est positif, il y a de la confiance. On a récupéré la totalité de l’effectif à une exception près.
On a la chance d’avoir un staff de qualité et un super entraîneur, Freddy Morel, sur le plan tactique et humain. C’est ça qui aide à faire de telles performances. Il me rappelle mes années au centre de formation à l’AS Monaco en termes de qualité d’entraînement et d’approche sur les matchs de championnat et de Coupe.
Raconte-nous les émotions que tu as vécues lors de la victoire contre Lyon au tour précédent ?
C’était quelque chose d’exceptionnel. Bourgoin-Jallieu est situé en Isère, on est les voisins de Lyon. On peut dire que c’est un Derby. C’était énorme, personne ne croyait en nous sauf les habitants, qui avaient un mince espoir. On avait bien préparé le match pour essayer de créer l’exploit. On a mis les ingrédients pour, ce n’est donc pas une performance anodine.
Personnellement, j’aurais aimé jouer contre Monaco. L’histoire aurait été magnifique. J’avais espéré les affronter en 32e de finale mais ça avait été finalement l’Union Saint-Jean qui avait été tiré. On ne s’est pas retrouvés, ce sera peut-être pour l’an prochain (sourire).
La Coupe de France, c’est une compétition que tu connaissais pour avoir participé à la demie en 2016-2017 face au PSG. Quels souvenirs gardes-tu ?
Je ne retiens que du positif. C’était donc à l’époque de mes années de centre de formation, j’étais très jeune. On ne s’attendait pas à jouer ce match-là car on avait joué un match de National 2 quelques jours avant. L’effectif pro était encore en lice sur tous les tableaux, il fallait faire l’impasse sur une compétition pour être prêt en Ligue des Champions.
Les meilleurs éléments de l’équipe réserve ont été appelés et j’ai eu la chance de jouer à Paris là où je suis originaire. Le Parc était rempli, l’ambiance était énorme. C’est l’un des mes plus beaux souvenirs. J’ai eu la chance d’évoluer au Stade de France, au Parc des Princes et au Stade Louis-II, c’est plutôt pas mal (sourire).
Comment avez-vous appris que certains éléments de la National 2 allaient disputer ce match ?
Nous avons été convoqués par Bernard Veronico, c’était lui qui nous prévenait quand l’on devait aller jouer avec les pros. Il est venu lors d’une matinée alors que l’on devait s’entraîner en N2. On est donc partis rejoindre les pros où on a pu faire deux séances d’entraînement pour permettre à Leonardo Jardim de faire ses choix. J’avais tout donné pour pouvoir être choisi, j’avais été très heureux d’être pris.
C’est un parcours qui lie à jamais cette génération 1997 et 1998. Ce sont de très bons souvenirs avec des matchs disputés contre de très belles équipes. On a réussi à concrétiser en finale face à Lens. J’étais une fois de plus revenu sur Paris, ma terre d’enfance. Il y avait mes proches, mes amis. A chaque fois que je passe devant le Stade de France, je me dis que je ne suis pas allé là-bas pour rien.
Safwan MbaéLa Gambardella 2016
La saison d’avant, tu remportes la Gambardella avec l’AS Monaco. Ça doit être fou de vivre ça…
La Gambardella, c’était quelque chose avec Frédéric Barilaro comme coach. On avait fait une très bonne saison de championnat où on n’avait été pas loin de faire les playoffs et la Coupe Gambardella. C’est un parcours qui lie à jamais cette génération 1997 et 1998.
Ce sont de très bons souvenirs avec des matchs disputés contre de très belles équipes. On a réussi à concrétiser en finale face à Lens. J’étais une fois de plus revenu sur Paris, ma terre d’enfance. Il y avait mes proches, mes amis. A chaque fois que je passe devant le Stade de France, je me dis que je ne suis pas allé là-bas pour rien.
Y a-t-il un match qui t’a le plus marqué ?
Du parcours, honnêtement, c’est la finale. Il y a aussi la physionomie de certains matchs comme face à Caen où je réalise un super sauvetage sur la ligne à 2-0 pour garder le clean-sheet. Je garde aussi des souvenirs de la rencontre face à Metz et la qualif’ face à Brest où l’on savait qu’on allait jouer au Stade de France. Nous étions tous en euphorie.
Qu’est-ce que cela fait de jouer dans un stade de 80 000 places à seulement 18 ans ?
C’était top, d’autant que la finale de Coupe de France opposait le PSG à l’Olympique de Marseille. A partir de l’heure de jeu, on ne s’entendait plus sur le terrain. Les minutes passaient, la pression montait et la fin du match était magique.
Dans cette équipe figurait notamment Kylian Mbappé. Qu’est-ce que cela fait d’avoir évolué à ses côtés ?
Je suis très heureux d’avoir partagé des moments à ses côtés. J’ai pu le côtoyer à nouveau quelques années après quand il était au PSG. Je passais le voir à l’hôtel et honnêtement, il n’a pas changé. Quand tu sais qu’il a notamment été champion du Monde, cela m’a fait plaisir de voir une personne aussi simple qu’avant. Il nous a partagé ses moments qu’il a pu vivre en nous racontant quelques anecdotes. Je suis très content pour lui et je lui souhaite le meilleur pour la suite (sourire).
Le sentais-tu capable d’exploser de la sorte derrière ?
A ce point-là, non. Au centre de formation de l’AS Monaco, il y avait beaucoup d’ailiers percutants, dribbleurs et finisseurs. Je pense par exemple à Tafsir Chérif, qui joue dans ma poule de National 3, et qui m’avait vraiment impressionné à l’époque, à Dylan Bahamboula ou Guévin Tormin. Celui qui dit qu’il le voyait atteindre ce niveau serait mentir. On savait qu’il était ambitieux, on est donc content de voir quelqu’un allier ambition et paroles.
La Youth League était une superbe expérience. J’aurais aimé la jouer avec la génération 1997 car lors de l’édition à laquelle j’ai participé, on n’était que trois, Irvin Cardona, Tristan Muyumba et moi, pour voir ce que ça aurait pu donner. Mon but face au Real était quelque chose d’énorme. On gagnait déjà 1-0 grâce à Cardona. Je mets donc le deuxième juste avant la mi-temps face à l’un des fils Zidane aux cages.
Safwan MbaéLe match de Youth League face au Real
De cette génération, est-ce qu’il y a un joueur qui t’a impressionné dans cette équipe ?
Guévin Tormin, un ailier. Il était dans l’attaque avec Irvin Cardona et Kylian Mbappé. Il joue à Vierzon en National 3. A l’entraînement, ce n’était pas toujours facile de l’avoir face à soi (rires). S’il avait été épargné par les blessures et par certains soucis personnels, il aurait pu aller très loin car c’était vraiment quelque chose.
Tu participes également à la Youth League où tu es même buteur face au Real. Qu’est-ce que cela fait de marquer face à cette équipe ?
La Youth League était une superbe expérience. J’aurais aimé la jouer avec la génération 1997 car lors de l’édition à laquelle j’ai participé, on n’était que trois, Irvin Cardona, Tristan Muyumba et moi, pour voir ce que ça aurait pu donner. Mon but face au Real était quelque chose d’énorme.
On gagnait déjà 1-0 grâce à Cardona. Je mets donc le deuxième juste avant la mi-temps face à l’un des fils Zidane aux cages. En face, il y avait notamment Federico Valverde et Achraf Hakimi. C’était un match de haut niveau sur le plan européen en jeunes disputé au Stade Louis-II, tout était réuni.
S’il ne fallait retenir qu’un souvenir, ce serait lequel ?
C’est l’épopée en Gambardella parce que nous sommes liés à jamais. Encore aujourd’hui, nous avons un groupe Snapchat actif des vainqueurs de la compétition où l’on continue à discuter.
Qu’est-ce que représente pour toi d’avoir été formé à l’AS Monaco, l’un des meilleurs centres de formation français ?
Quand les gens savent que tu es passé par l’AS Monaco, on ne te voit pas de la même manière. Ça a du poids d’avoir été formé et d’avoir signé pro, c’est quelque chose que je ressens quand je signe dans un club. Il y a beaucoup de respect et ils savent que les formateurs ne sont pas n’importe qui, que ce soit Manu Dos Santos, Frédéric Barilaro ou David Bechkoura. Selon moi, l’AS Monaco est quelque chose de très spécial en France et les gens le savent très bien.
Qu’ont pu t’apporter Manu Dos Santos ou Frédéric Barilaro, encore au club aujourd’hui ?
Chacun m’a apporté sa vision du foot. A l’heure actuelle, c’est ce qui me permet d’être un joueur d’expérience à mon niveau de National 2 ou National 3. Quand j’étais arrivé, Manu Dos Santos m’avait surclassé et m’avait fait jouer. J’ai souvent été le vice-capitaine sous les ordres de Frédéric Barilaro, avant d’être le capitaine de la N2 avec David Bechkoura.
C’est un peu comme des parents car on arrive alors que nous sommes jeunes. Ils nous éduquent au-delà du foot et grâce à eux, tu as appris énormément de choses qui te permettent de voir les choses différemment. Récemment, il y a eu Lyon-La Duchère contre Monaco en U17. Comme j’habite à côté, je suis allé voir le match et j’ai pu aller voir Manu Dos Santos.
Quels conseils pourrais-tu donner aux jeunes joueurs qui sont à la Diagonale ?
Le premier conseil est tout bête mais il faut travailler et avoir beaucoup de discipline. Je suis quelqu’un de discipliné et même si je n’ai pas fait carrière dans le monde professionnel, j’arrive à vivre du foot depuis toutes ces années et à prendre du plaisir. Dans l’échelon amateur, le niveau est assez relevé en France, ce n’est pas si simple que ça.
Beaucoup de joueurs qui ont remporté la Gambardella avec moi n’ont pas eu de contrats pros par la suite et n’arrivent pas vivre du foot, ça montre à quel point le foot amateur n’est pas si simple qu’on pense. On veut viser la Lune pour essayer d’avoir les étoiles mais quand on nous dit que ce n’est pas tout le monde qui va les atteindre, c’est réel. Il faut donc se donner les moyens et se dire que c’est possible, mais surtout profiter des conseils des formateurs parce que la formation monégasque est top !