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·23 gennaio 2025
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Dans le football amateur, le "projet Mbappé" est devenu un phénomène de société. Derrière cette expression, se cache l'ambition de certains parents de transformer leur enfant en futur prodige du football. À Saint-Étienne et dans la Loire, ce mouvement prend de l'ampleur et suscite autant d'espoir que de questionnements. France Bleu est parti à la rencontre de parents, coachs, enfants et a demandé son avis au stéphanois Louis Mouton.
La scène est rapportée par France Bleu : aux abords du stade Geoffroy-Guichard, un dimanche après-midi, deux enfants s'entraînent sous les consignes de leur père. Malgré leur jeune âge (7 et 9 ans), ils alternent dribbles, exercices physiques et ateliers techniques sur un terrain garni d'un équipement flambant neuf. Ce papa, pleinement investi, justifie son approche dans des propos rapportés par France Bleu : "En individuel, ils progressent davantage qu’en club où le temps pour chaque enfant est limité."
Ce scénario n'est pas isolé. De nombreux parents n'hésitent plus à investir dans des coachings personnalisés, parfois dès 4 ans, ou à inscrire leurs enfants dans des structures comme la PSG Academy. Pour certains, c’est l’occasion de donner une chance à leur enfant de suivre les traces de Kylian Mbappé. Pour d’autres, cette approche suscite des inquiétudes : où se situe la frontière entre ambition et pression, entre plaisir et travail forcé ?
Thierry Delolme, président du district de football de la Loire, rappelle que devenir professionnel dépend avant tout du talent : "Ce n'est pas parce qu'un parent pousse son enfant qu'il deviendra un joueur de haut niveau. Le réseau de détection est déjà extrêmement efficace. S'il y a du potentiel, nous le verrons."
Alors que le coaching personnalisé et les structures comme la PSG Academy (dont une accueille une centaine d'enfants à quelques centaines de mètres du Chaudron) séduisent de plus en plus, ces initiatives ne garantissent pas le succès, mais elles interrogent sur les valeurs que les parents souhaitent transmettre à leurs enfants.
Louis Mouton, milieu de terrain formé à Veauche et aujourd’hui joueur de Ligue 1 avec l’AS Saint-Étienne, s’interroge sur cette tendance. Pour lui, la priorité doit rester le plaisir des jeunes : "C'est surtout le plaisir qui passe avant ce 'projet Mbappé'. Pousser les enfants, je pense qu'il y a beaucoup plus de points négatifs que positifs à en tirer. Quand j'ai commencé le foot à Veauche avec mes parents, c'était plaisir avant tout : jouer au foot le soir, avec eux, avec les copains, prendre du plaisir ! Ils ont juste voulu qu'à partir du moment où on s'inscrivait et que nos parents payaient la licence, là, il fallait se donner à 100 %"
Mouton met en garde contre l'excès de rigueur imposé aux enfants : il estime que cette approche peut éroder la passion et l'amour du jeu. Ce constat est partagé par certains éducateurs sportifs, comme Idriss, coach diplômé, qui voit dans ce phénomène un risque : "Ce projet peut, à terme, tuer le plaisir de l'enfant. Le football, c’est avant tout une passion qu’il faut cultiver, pas un rêve imposé."