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·24 novembre 2024

Florentino Pérez : « Personne ne connaît les votants du Ballon d’or ! »

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L’Assemblée Générale des Socios 2024 s’est tenu ce dimanche matin à la Ciudad Real. Florentino Pérez a prononcé son discours annuel sur la situation du club, son avenir et surtout en adressant de nombreuses problématiques que son Real Madrid rencontre. Au menu du jour, le nouveau stade, la FIFA et l’UEFA, Tebas et sa Liga et surtout le scandale du Ballon d’or.

Introduction de Florentino Pérez

Le président du Real Madrid a rendu hommage à tous ceux qui nous ont quitté cette année dans le monde du football et aux victimes de la DANA qui a touché la région de Valence. Pérez a ensuite poursuive en revenant sur la saison merveilleuse du Real Madrid, avec 6 titres entre le football et le basket-ball la saison passée et la Supercoupe d’Europe cette saison.


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Le président a apporté tout son soutien à Carvajal, Militao et Alaba, blessés pour une longue durée. Il a ensuite rendu hommage à la légende Nacho, sous un tonnerre d’applaudissements des socios. Puis, il a déclaré son amour à Vinicius Jr., « le meilleur joueur du monde » d’après lui. Toni Kroos, « un joueur très difficile à retrouver », a également été chaleureusement salué par Florentino Pérez. Les légendes du basket espagnol et du Real Madrid Sergio Rodriguez et Rudy Fernandez ont aussi eu leurs hommages respectifs.

Le nouveau Santiago Bernabéu

Florentino Pérez a évidemment fait un point sur le nouveau stade, quasiment terminé, et sur les difficultés rencontrées.

Pérez s’exprime : « Maintenant, sur les problèmes liés au stade. Il est inconcevable de lire dans certains médias numériques toxiques que le Bernabéu n’a pas de licence d’exercice. L’organisation de concerts n’est pas une activité particulièrement lucrative pour le club. Je tiens à ce que vous sachiez que les revenus de cette activité représentent à peine 1 %. Mais nous comprenons que cette activité est importante, car elle renforce l’image du club. C’est pourquoi nous mettons notre stade à disposition.

Il renvoie la balle dans le camp de la mairie : « Il appartiendra au conseil municipal de décider s’il souhaite qu’il continue à accueillir de grands événements, ce qui renforcerait l’image de toute la ville et profiterait à beaucoup. Je le répète, pour nous, c’est à peine 1 % des bénéfices.

Pérez continue : « Et en ce qui concerne le parking, les grandes infrastructures ont un parking et nous avons convenu avec la mairie d’en réserver un tiers aux résidents. Peut-on comprendre que pour jouer 25 matchs de deux heures par an, on fasse un tel investissement ? Eh bien, nous le faisons, afin d’améliorer ce quartier appelé Chamartín. Avec lequel nous entretenons des relations étroites. Depuis toujours. »

  1. À lire aussi : Le président Santiago Bernabéu, un legs plus présent que jamais

Pérez tire sur la FIFA et l’UEFA

Pérez attaque le nouveau format de la Ligue des champions : « C’est injuste, personne ne le comprend. Il y a plus de matches, mais la valeur de chacun d’entre eux a chuté de près de 30 %. Plus de matches, mais moins de valeur. Cette compétition ne suscitera l’enthousiasme qu’à la fin et non au début. »

Il s’attaque ensuite au calendrier FIFA et UEFA : « Cela nuit aux joueurs, augmente le nombre de blessures — cette saison, nous pourrions jouer jusqu’à 82 matches ! Il y a 63 % de matches supplémentaires organisés par l’UEFA et la FIFA : de 22 à 36. Il y a déjà eu neuf ruptures du ligament croisé cette saison, soit autant que pendant toute la saison dernière. Les spécialistes pointent du doigt la fatigue comme cause. De plus, les matches sont de plus en plus tardifs, ce qui empêche les joueurs de se reposer. »

Il continue : « La FIFA a augmenté le nombre de trêves et l’UEFA a augmenté le nombre de matches dans ses tournois existants, tout en lançant un nouveau tournoi : la Coupe du monde des clubs. Il y a dix ans, elle organisait 488 matches, aujourd’hui, elle en organise 760. Ils ne pensent pas aux joueurs. Ils ne pensent pas que le sport doit être viable et durable. »

Enfin, il explique pourquoi ce que fait l’UEFA est absurde : « En dehors du calendrier, personne ne se soucie d’offrir un bon spectacle. En 122 ans, une équipe anglaise n’est venue que 22 fois au Bernabéu. Arsenal n’est venu qu’une fois dans notre histoire et, en 16 ans, United une seule fois. Pourtant, Nadal et Federer se sont affrontés plus de 100 fois. Le chemin n’est pas le bon. »

Pérez sur la Super League

Pérez optimise sur son projet de Super League : « La proposition de la Super League d’offrir du football gratuitement. Oui, c’est innovant ! Aujourd’hui, je suis plus optimiste que jamais. L’arrêt de la Cour européenne, qui est historique et sera étudié dans les universités, il a mis fin au monopole de l’UEFA. Nous n’avons jamais dit que ce serait facile. Cela a été titanesque, avec des pressions et des menaces. »

Pérez explique comment et pourquoi y parvenir : « Tout comme Bernabéu a poussé à la création de la Coupe d’Europe, en battant l’adversaire. Aujourd’hui, nous sommes fiers de cette bataille pour la Superliga. Mais il ne s’agit pas seulement de célébrer le verdict. Il s’agit d’une opportunité unique et réelle. Nous voulons redonner de la grandeur au football. Le système ne fonctionne pas et le moment est critique. A22, la société chargée de la Super League, continue de discuter avec les clubs et de travailler. Le format sera 100 % méritocratique. L’arrêt de la Cour européenne de justice nous a rendu notre liberté. »

Pérez s’oppose fermement à Tebas et à la Liga

Le président du Real Madrid maintient sa position contre la Liga : « Et maintenant LaLiga. Nous regrettons le manque de transparence. Nous sommes surpris, malgré notre insistance, de voir comment LaLiga justifie l’argent qu’elle distribue aux clubs et aux médias. Nous pensons, bien sûr, que c’est possible que ce soit certains de ces médias qui nous attaquent de manière récurrente. Nous vous avons demandé d’identifier les médias subventionnés, car nous pensons que si certains d’entre eux reçoivent plus d’argent, c’est dans un but précis. Qu’il nous le dise ».

Pérez insiste : « Nous sommes préoccupés par les attaques de LaLiga contre nos actifs financiers. Nos actifs et notre argent font l’objet d’attaques sévères. Elle veut s’approprier les droits qui appartiennent aux clubs. Avec la CVC, ils voulaient exproprier 11 % des bénéfices pendant un demi-siècle. 50 ans ! Que nous le voulions ou non. Dans notre dos. Nous nous sommes défendus, bien sûr, et nous sommes passés à la procédure pénale. Puis, en 2022, la nouvelle loi sur le sport a été adoptée, engageant un lobby politique afin d’introduire des amendements qui consistaient à exproprier LaLiga de nos droits commerciaux. Pour parvenir à leurs fins, ils ont fait pression sur les politiciens, menaçant même de faire grève. Barcelone, l’Athletic Club et le Real Madrid, une fois de plus, ont réagi de manière unie. Ce rejet, je dois le dire, a été possible grâce au consensus entre le PSOE et le PP. Si ces amendements avaient prospéré, le Real Madrid n’appartiendrait plus à ses socios, mais à ses créanciers. »

Pérez donne sa solution pour contrer la Liga : « Ils reviendront, mais nous nous battrons. Nous ferons tout ce qu’il faut pour que ce club reste entre les mains de ses socios. N’en doutez pas. Nous allons présenter une proposition de réorganisation du Real Madrid qui garantisse la prospérité. Quelque chose qui garantisse que nous, les socios, soyons les propriétaires du club. »

Pérez sur le Ballon d’or

Pérez commence fort : « Et enfin, une mention du Ballon d’Or (rires). Pour la première fois dans l’histoire, l’UEFA a organisé le trophée. Bien sûr. Tout d’abord, je tiens à préciser que Rodri est un grand footballeur. Qu’il sache que cela n’a rien à voir avec lui. Je vais lire l’éditorial de Tuttosport : « Rodrigo mérite un Ballon d’Or, mais pas celui-là. L’année dernière, City a gagné le triplé et il a marqué, mais il n’a même pas terminé sur le podium ? Ils ont voulu se rattraper cette fois-ci ». Je suis d’accord. »

Pérez rajoute : « Le Ballon d’or aurait dû être décerné à un joueur du Real Madrid, quels que soient les critères appliqués. Le peuple s’est tourné vers Vinicius, mais il aurait pu aller à notre capitaine, Carvajal. Ou même à Bellingham. C’est très difficile à expliquer. Mais il y a des choses surprenantes. Le communiqué de l’UEFA souligne que son entrée n’a pas eu d’impact sur le système de vote. C’est vrai. Bon, pour ne pas l’avoir, je vais vous dire : ils ont modifié le système de vote (de 5 joueurs à 10), aussi le nombre de points (de 6 à 15).

Pérez préfère ironiser : « Il est surprenant que le football, quelque chose de si global, des journalistes d’une population aussi importante que l’Inde ne vote pas et d’autres de moins d’un million, oui. Et que personne ne connaisse les votants ! Sans la Namibie, l’Ouganda, l’Albanie et la Finlande, Vinicius aurait remporté le Ballon d’or. En plus, ces pays n’ont pas donné de voix à Vinicius (rires). Aucune ! (rires encore) Le Finlandais a au moins démissionné. Et il a dit qu’il ne ferait plus partie du jury. Je l’en remercie. »

Pérez donne enfin ses solutions pour cette récompense : « Il faudrait demander à l’organisation quels sont les critères, mais il est clair qu’elle peut faire ce qu’elle veut sans frais. Je demanderai à France Football et à L’Équipe s’il est judicieux de s’associer à l’UEFA en ce moment. Le Ballon d’Or devrait être un trophée indépendant et voté par des personnes reconnues. »

Les réponses de Pérez aux questions

Sur le Barça : « Le Barça et le Real Madrid doivent s’entraider, je le dis en toute sincérité. Nous devons penser qu’il s’agit de l’un des plus grands clubs du monde. Pourquoi devrions-nous être en colère contre eux ? »

Sur les auteurs d’actes racistes au Clasico et la revente : « Il y a des gens qui ont une carte de socio, mais il est plus facile pour eux de ne pas être des supporters de Madrid. De la même manière, je tiens à préciser qu’en termes de revente, oui, il y a beaucoup de gens qui vendent leurs abonnements. Bien sûr, c’est vrai. Tout comme il y a des entreprises qui ont plusieurs cartes de socios. Il y a une procédure en place pour arrêter cela et 421 personnes ont déjà été sanctionnées pour revente. Nous sommes implacables face à cela. »

Sur les problèmes du Bernabéu : « « Nous avons deux problèmes au stade, le parking et les voisins. S’ils nous les enlèvent demain, j’en serai ravi. Mais si cela peut aider le quartier de Chamartín à améliorer son infrastructure. Tout ce qui a été construit l’a été grâce à l’impact du Real Madrid. Si nous pouvons faire des concerts, nous les ferons. Mais nous ferons ce que les autorités municipales veulent. Ne donnons pas trop d’importance à la question des revenus, car l’essentiel vient des sponsors et ils sont énormes. Voyons ce que nous pouvons faire pour le bruit. Il y a des quartiers où il y a des concerts en plein air à 16 heures et on les entend. Quoi qu’il en soit, nous verrons. Mais soyons clairs : notre métier, c’est le football, le musée du stade, la boutique. Certains disent que nous voulons faire des concerts pour gagner de l’argent. Mais personne ne gagne de l’argent. Celui qui chante, qui chante bien, gagne de l’argent. Notre métier, c’est d’avoir les meilleurs joueurs du monde et de gagner des Coupes d’Europe. C’est ce qui nous différencie des autres clubs. »

Sur le Sky Bar : « Un homme vient ici, fait et ne paie pas ses fournisseurs, alors ils ne signent pas les papiers. Nous avons demandé la possession du stade et cela a un effet. Certains disent que nous allons faire faillite. Il devrait savoir que le Sky Bar repéresente encore moins que les concerts. Pour nous, le véritable revenu provient des activités sportives »

Sur une potentielle faillite : Je voudrais profiter de l’occasion pour dire que l’argent que nous avons demandé pour le financement. nous payons 60 millions d’euros par an pour 30 ans, mais avec l’investissement que nous avons fait, nous pouvons gagner entre 120 et 150. Nous n’avons pas fait une mauvaise affaire, n’est-ce pas ? Ce qui nous préoccupe, c’est l’amendement qu’ils ont présenté au Parlement. C’est vrai. Parce qu’il nous a privé de nos revenus. Certains disent que nous allons faire faillite, mais comment allons-nous faire faillite ? »

Propos recueillis par Guillaume Pomade

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