Foot National
·13 dicembre 2024
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Ce lundi 7 octobre, les présidents du National se sont rencontrés et réunis au siège de la Fédération française de football (FFF) à Paris avec, comme principal ordre du jour, la création d’une Ligue 3 professionnelle en vue de la saison 2026-2027. Foot National vous donne quelques éclaircissements au sujet de ce projet très attendu.
L’information n’est pas passée inaperçue. Ce mardi 8 octobre, sur les coups de 15h, plusieurs acteurs ou clubs de National, dont Le Mans et Valenciennes, ont conjointement partagé sur les réseaux sociaux un communiqué commun. L’écrit informe tout d’abord d’une réunion tenue la veille entre les présidents des clubs de N1, au siège de la Fédération française de football (FFF) au 87 Boulevard de Grenelle à Paris, durant laquelle a été relancée l’Association des Présidents du National et lancé le premier collègue du National, chargé de « réfléchir sur l’évolution de ce championnat et de rencontrer les différents acteurs. » Thierry Gomez, patron du Mans FC, en a été nommé président, épaulé par Philippe Terrier (FC Villefranche-Beaujolais) et Jacques Piriou (US Concarneau) en qualité de vice-présidents.
Ce rendez-vous entre dirigeants du championnat, auquel n’a pas participé trois clubs – dont Aubagne et le Paris 13 Atletico – selon nos informations, a aussi été l’occasion de « faire le point sur le championnat » et surtout de « se projeter vers la création d’une Ligue 3 professionnelle (…) dont l’objectif est qu’elle voit le jour au plus tard, lors de la saison 2026/2027. » Soit dans moins de deux ans, désormais. Et c’est donc cette projection qui n’a pas manqué d’être relevée, d’être commentée, de faire réagir, tant le sujet s’apparente à un vieux serpent de mer pour le football français. Alors concrètement : que s’est-il dit et qu’est-il prévu par les dirigeants du troisième échelon pour (enfin) concrétiser la transformation ?
Pour commencer, un chiffre : 10. Dix des 17 clubs qui composent le championnat de National dans son édition 2024-2025 possèdent le statut professionnel (contre 7 au statut fédéral, donc). Un contingent qui s’est épaissi ces derniers mois, en raison du passage de la Ligue 1 et surtout de la Ligue 2 à 18 clubs et donc d’un plus grand nombre de relégations. En mai dernier, Troyes (finalement repêché), QRM, Concarneau et Valenciennes ont tous glissé vers la troisième division. C’est un « choc des cultures pour les clubs qui descendent » et qui découvrent ce championnat « un peu bâtard et hydride, dans lequel les règles, les aides financières, les charges et les contextes varient d’une équipe à une autre », nous confie une source bien placée.
« Il y a une diversité de clubs, si on prend le Paris 13 Atletico d’un côté et Valenciennes de l’autre, ça n’a pas grand-chose à voir en termes de budget par exemple », poursuit cette même source. Et pour cause : d’un côté, le promu parisien affiche un budget de 2,2 millions d’euros, quand le relégué de Ligue 2 en propose 14. Un gouffre symbolique et représentatif. Mais pour autant, « ça ne veut pas dire qu’il faut faire la chasse aux petits clubs, mais l’idée est de se rapprocher de ce qu’est la Ligue 2 aujourd’hui. Le National, c’est une Ligue 2 bis. L’aspiration des clubs pros du N1, c’est de quitter ce championnat le plus rapidement possible. Mais par le haut ! Car si ça continue encore un an ou deux ans et que ça reste comme ça, beaucoup ne savent pas s’ils vont pouvoir continuer et s’inquiète de connaître un destin à la Sedan, à la Cholet, à la Niort, … Il faut essayer de professionnaliser encore un peu plus le National ».
Pour se faire, plusieurs « actions communes » sont envisagées et évoquées pour créer des sources de revenus. Comme celle de s’adresser conjointement à un diffuseur. Alors que Canal + et DAZN diffusaient au moins une affiche chacun par journée la saison précédente, ce n’est plus le cas en 2024-2025. Seule la plateforme de la Fédération, FFF TV, assure la retransmission des huit matchs chaque week-end, quand les droits TV de l’étage du dessus ont été vendus pour 40 millions d’euros auprès de beIN SPORTS. Le casting du troisième échelon, doté de clubs historiques et de solides bases de supporters, est pourtant séduisant et a de quoi servir de bel argument. À l’instar de la Ligue 1 avec McDonald et de la Ligue 2 avec BKT, le projet d’une collaboration avec un (ou des) partenaire commercial serait dans les tuyaux. Tout comme l’idée de se grouper pour économiser certains coûts, au niveau des transports par exemple.
« Économiquement, tout le monde est dans la même galère. Tout le monde pense qu’il y a des choses à faire ensemble et que groupé et organisé, les clubs seront plus gagnants que si chacun fait dans son coin », confirme notre source. Dans les faits, ces changements organisationnels et commerciaux pourraient ne pas attendre la fameuse deadline de 2026 et être effectifs « n’importe quand. » Mais pas sur le plan sportif. Dans ce domaine, rien ne changera durant 2024-2025 car impensable de modifier les règles en plein exercice. En revanche, des changements pourraient intervenir dès le prochain. Une réflexion sur l’augmentation du nombre de remplaçants sur les bancs de touche (16 actuellement) serait par exemple en cours.
Mais ce passionnant et important projet de transformation, qui doit donc se faire petite touche par petite touche, ne dépend pas uniquement de la simple et bonne volonté des dirigeants du National. La Fédération française de football (FFF) et son président Philippe Diallo ont, évidemment, leur mot à dire. Et un rôle à jouer. Ces dernières semaines, le patron par intérim de la 3F a plusieurs fois ouvert la porte à la création d’une Ligue 3 professionnelle. Le 15 septembre dernier tout d’abord, lors d’un entretien au Bien Public, Philippe Diallo confiait vouloir « lancer une réflexion dans le cadre d'une prochaine mandature sur la création d'une Ligue 3 professionnelle. » Quelques jours plus tard, et en vue des élections à la présidence de l’instance en décembre pour lequel il candidate, le dirigeant allait même plus loin dans les colonnes de L’Équipe : « Si je suis réélu, j'ouvrirai le chantier pour voir dans quelles conditions il sera possible de créer une Ligue 3 professionnelle ».
Promesse de campagne ou véritable projet ? « Il y a un peu de politique, reconnaît-on dans l’entourage. Qu’il y ait les élections, ça tombe bien, ça accélère un petit peu les choses mais Philippe Diallo n’est pas fermé. Il y a même une certaine bienveillance du côté de la Fédé. Mais ses ressources ne sont pas illimitées. » D’où la rencontre avec Paul-Hervé Douillard lundi. En amont de celle avec Philippe Diallo, les présidents du National ont pu échanger avec l’actuel directeur de la Ligue féminine de football professionnel, afin d’évoquer les modalités de création de la Première et de la Second Ligue, qui ont vu le jour pour la saison 2024-2025. Les deux principales divisions féminines, devenues professionnelles, pourraient servir de modèles à suivre pour l’éventuelle L3 professionnelle, sous l’égide de la FFF. En attendant d’imiter aussi nos voisins italiens (Serie C), anglais (League One), allemands (Bundesliga 3) et espagnols (Primera Federación), les présidents du National se disent « unis pour mener à bien cette action qui n’est pas faite que pour le National mais pour l’ensemble du Football français dans le but de lui permettre d’être, dans les prochaines années, encore plus performant et plus ambitieux. » Il n’y a plus qu’à.
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