Droits TV : DAZN en difficulté, bientôt une chaine unique pour tout le football français ? | OneFootball

A mi-saison, la situation s’avère toujours aussi délicate pour DAZN, le principal diffuseur de la Ligue 1. En dépit de la multiplication d’offres promotionnelles, la plateforme britannique est toujours loin du socle d’abonnés nécessaires à sa rentabilité. Et alors qu’une clause de sortie existe d’ici la fin de l’année civile, la LFP plancherait de plus en plus sur son projet de chaîne unique, un plan B déjà évoqué l’été dernier. Explications.

DAZN, un échec programmé

Plus confidentielle que jamais, la Ligue 1 souffre des incessants changements de diffuseurs depuis la faillite de Mediapro en 2020. Et si Prime Vidéo avait réussi à convaincre par son offre éditoriale et une tarification raisonnable, DAZN ne peut pas en dire autant. Après avoir gonflé les muscles à son arrivée, le groupe britannique tente désormais son va-tout avec des promotions successives afin d’augmenter son parc d’abonnés.

Problème, DAZN vient à peine de franchir la barre des 500 000 abonnés, soit le tiers du seuil espéré pour atteindre un seuil de rentabilité, tout ça avec le tarif de base de 30 euros. Un montant bien loin des offres actuelles. A peine arrivé dans le « game », le service de streaming sportif ne devrait pas s’éterniser dans le paysage français. Et l’échéance de fin 2025, date à laquelle DAZN dispose d’une clause de sortie, est déjà dans le viseur de tout le football français.

La chaîne de la Ligue, un serpent de mer devenu réalité ?

« On est à un an d’un grand virage, car on sait que DAZN n’ira pas au-delà. Tout le monde a acté qu’on était dans une phase de transition, mais que se passera-t-il après ? Où va-t-on regarder le football, se questionne Daniel Riolo. » Et selon lui, une idée « commence à faire son chemin » auprès des décideurs du football français. « Certains militent pour la création d’une chaine 100% foot. Cette création de chaîne fait douter pas mal de personnes. Les décideurs lyonnais sont plutôt pour et certains autres commencent à penser que c’est plutôt une bonne idée. »

Concrètement, l’ensemble du football français, à savoir la 100% de la Ligue 1, de la Ligue 2, du National, le football français et même la Coupe de France serait disponible au même endroit. « Maintenant, il va falloir être très fort dans la séduction pour que les abonnés arrivent très vite. » Et pour cause, aucun montant ne sera garanti par un diffuseur, contrairement au modèle économique historique sur lequel repose le football français depuis 1984. « La seule réserve est que tu ne sais pas si Nasser al-Khelaïfi va suivre sur ce dossier. Pour le moment, il est contre. »

Et pour cause, en tant que responsable de beIN Sports, celui qui est aussi président du PSG n’a sans doute pas intérêt à perdre les droits actuels de la chaîne qatarie, à savoir un match de Ligue 1 et l’intégralité de la Ligue 2. Projet déjà défendu par quelques dirigeants l’été dernier, à commencer par John Textor et Jospeh Oughourlian, respectivement présidents de Lyon et de Lens, le projet d’une chaîne maison « doit devenir le premier choix » de la LFP selon Daniel Riolo. « Parce que tu n’as pas d’autre choix, à part celui de te rabibocher avec Canal. »

Muscler l’offre éditoriale

Une perspective qui semble peu probable tant que Vincent Labrune restera à la tête de la LFP. Au-delà des enjeux marketings et de monétisation, l’enjeu est désormais de proposer une offre éditoriale suffisamment attirante pour récupérer les téléspectateurs perdus en route ces dernières années. « Là-dessus, il faut aller regarder ce que les Anglais font. La semaine, il y a plein de choses extrêmement évidentes, Du mardi au vendredi, tu prends deux acteurs majeurs d’un Marseille – Lyon, d’un PSG – OM il y a quinze ans, propose Daniel Riolo. Tu les fais parler et débriefer du match de l’époque. Tu fais des reportages au sein des clubs. Tout ça est quelque chose qui avait été quasiment vendu à CVC ! »

Avec un diffuseur principal qui vient tout juste de lancer son magazine hebdomadaire et qui va remettre au goût du jour le multiplex à partir de ce week-end, on est effectivement bien loin de cette offre exhaustive qui séduirait assurément tout passionné de football. Qui plus est s’il n’a plus à multiplier les abonnements pour pouvoir suivre son club favori.

Crédits photo : Johnny Fidelin/Icon Sport