Dopage, extorsion, éloigné des Bleus, ... les trois ans de calvaire vécus par Paul Pogba | OneFootball

Retour sur les deux dernières années de galère traversées par Paul Pogba, sur le point de s'engager en faveur de l'AS Monaco.

On ne l'attendait presque plus ! Ce dimanche 22 juin, plusieurs sources, dont les quotidiens L'Équipe et Le Parisien, ont annoncé que Paul Pogba, disparu des terrains de football depuis le mois de septembre 2023, venait (enfin) de retrouver un club. Et non des moindres, puisqu'il se trouve en Ligue 1 : l'AS Monaco. En attendant l'officialisation et son arrivée sur le Rocher estimée à début juillet, le milieu de terrain de 32 ans s'apprête à refermer deux longues années de calvaire.

De quand date son dernier match ?

Pour trouver trace d'une apparition du champion du monde 2018 sur un terrain, il faut remonter  au 3 septembre 2023. Revenu à la Juventus Turin un an auparavant en provenance de Manchester United, l'international tricolore (91 sélections, 11 buts) sort d'un exercice tronqué par les blessures à répétition (ménisque, genou, adducteurs, ischios, aine). En Italie, il ne prend part qu'à dix matchs en 2022-2023, manque la Coupe du monde au Qatar en novembre-décembre et s'éloigne des Bleus, qu'il n'a plus côtoyé depuis mars 2022. Outre ses pépins physiques, la Pioche est tourmentée par une affaire extrasportive survenue justement lors de son dernier rassemblement avec la sélection. Victime d'une tentative d'extorsion (voire plus bas), le Francilien peine à se consacrer pleinement au ballon rond et la Vieille Dame. Début de saison 2023-2024, il effectue son retour sur le banc lors de la première journée de Serie A contre Udinese le 20 août. La semaine suivante, c'est son grand come-back sur le rectangle vert, avec une vingtaine de minutes disputées contre Bologne. Puis, c'est pendant près d'une demi-heure, début septembre, qu'il fait profiter - sans encore le savoir - de sa dernière apparition lors d'un déplacement à Empoli.

Le coup de tonnerre

Ce match face à Empoli est donc son dernier de la saison, mais aussi sous le maillot de la Juventus Turin. Les jours suivants, la Gazzetta dello Sport fait retentir un coup de tonnerre au sein du football transalpin. Paul Pogba aurait effectivement été contrôlé positif à la testostérone - un produit qualifié de dopant - le 20 août 2023 en marge de la rencontre contre l'Udinese, durant laquelle il était resté sur le banc. L'information se confirme, puisque la sanction tombe rapidement : l'agence italienne antidopage décide de suspendre à titre provisoire le Français. "J'ai été évidemment surpris comme l'ensemble du groupe par rapport à ce qu'est Paul, c'est de nouveau quelque chose de lourd qui lui tombe dessus", souffle alors le sélectionneur Didier Deschamps. "On soutient tous Paul. C'est un ami très proche, il fait partie de la famille. On connaît Paul, si quelque chose est arrivé, on ne peut pas croire un seul instant que c'est intentionnel", monte Kingsley Coman au créneau, son habituel partenaire de sélection. Un mois plus tard, une contre-expertise confirme les traces du produit dopant dans l’organisme du joueur, qui s'expose donc à une lourde sanction.

D'une lourde suspension à une réduction de peine

Le couperet tombe dans le courant du mois de décembre 2023. Le parquet antidopage réclame quatre ans de suspension, validée en début d'année suivante. Déjà suspendu à titre conservatoire par le Tribunal antidopage avec un salaire minimum de 40.000 euros et mis à l’écart du groupe professionnel pour les entraînements, Paul Pogba n'est donc pas parvenu à prouver sa bonne foi et l'ignorance de cette infraction auprès du parquet. Dans cette optique, la Juventus peut désormais décider de résilier le contrat de l'international français. Le joueur, lui, qualifie la décision finale "d'incorrecte", se dit "triste, choqué et navré" et annonce saisir en appel le Tribunal Arbitral du Sport. Bingo ! Octobre 2024, le footballeur formé au Havre obtient gain de cause avec une réduction de sa peine de 18 mois. Le bout du tunnel est désormais prévu pour mars 2025.

Paul Pogba envoyé à gauche et à droite

La nouvelle fait forcément grand bruit. Paul Pogba, dont la carrière semblait quasiment terminée, est désormais source de fantasme pour les clubs du monde entier. Officiellement séparé de la Juventus Turin le 15 novembre 2024, le milieu de terrain est tout d'abord envoyé vers la Major League Soccer (MLS) aux États-Unis. Des noms ronflants comme Manchester City, l'appel du pied d'Adrien Rabiot à l'Olympique de Marseille, le Brésil, ... tout y passe. Et le principal concerné maintient le suspense : "Mars, c'est demain, cela arrive vite. C'est quelque chose que j'attends avec impatience. (...) On ne sait pas de quoi demain sera fait, pourquoi pas jouer en Ligue 1. Je ne suis pas obligé de dire non", glisse-t-il malicieusement auprès du journal L'Équipe, sans encore savoir qu'une issue positive interviendra quelques mois plus tard avec l'AS Monaco. Avec tout d'abord l'objectif de retrouver le rythme, la compétition, les succès mais aussi les Bleus en vue de la Coupe du monde 2026 aux États-Unis.

Une autre page à tourner

Outre sa suspension pour dopage et la mise entre parenthèses de sa carrière professionnelle, Paul Pogba souhaite tourner une autre page : celle de son extorsion subie en mars 2022. C'est en décembre 2024 que le délibéré du procès est tombé. Devant le tribunal de Paris, six hommes ont été condamnés pour l'organisation d'un guet-apens dans le but de soutirer 13 millions d'euros au Tricolore. Dont son frère Mathias, condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis. "Nous sommes en contact. On a parlé, entre nous, avec la famille. C'est le lien du sang. Il y a eu une cicatrice, bien sûr. On avance. Il n'y a que le temps qui peut nous donner des réponses. Tout ce qu'on souhaite, c'est d'être toujours unis dans la famille. C'est ça le plus important. C'est dur, bien sûr que c'est très dur, je ne vais pas mentir. J'ai été blessé. Ce n'est pas pareil qu'avant", s'est confié Paul Pogba au sujet de cette mésaventure auprès de l'émission Sept à Huit sur TF1 ce dimanche 22 juin. Des derniers mois à rebondissements, qui semblent plus que jamais l'avoir forgé : "Ces derniers années j’ai pris 10 ans".

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