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·11 luglio 2025
ASSE : Un lyonnais au chevet des Verts

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Comme chaque semaine, Peuple-Vert met à l'honneur les entraîneurs qui ont marqué l’AS Saint-Etienne. Depuis sa création en 1933, l’ASSE a connu 44 entraîneurs différents, mais certains ont laissé une empreinte plus déterminante que d’autres. Voici le portrait des 15 entraîneurs qui ont le plus marqué l’histoire du club. Onzième épisode, Robert Nouzaret (89 matches de 1998 à 2000)
Le 8 mai 1998, l’AS Saint-Etienne perd le match de la peur à Lille (1-2) et ne doit son maintien en D2 qu’à la défaite de Louhans-Cuiseaux au Mans (0-1). Pour sortir les Verts de cette spirale infernale, Alain Bompard, nouveau propriétaire du club et son président délégué, Gérard Soler, envisagent le recrutement d’un nouvel entraîneur. Guy Lacombe, aurait dû être celui-là, mais il s’est finalement désisté, l'ASSE n’étant pas assuré de rester en D2 au moment de sa décision. Alain Perrin faisait partie des éventualités, mais ce n’était pas encore son heure. C’est finalement Robert Nouzaret qui accepte le défi de faire remonter l’ASSE en D1 en signant son contrat le 30 mai 1998.
Le public stéphanois ne lui a pas tenu rigueur d’avoir effectué une grande partie de sa carrière de joueurs à Lyon. Limogé par Jean-Michel Aulas alors qu’il était entraîneur de l’OL, il attire rapidement la sympathie des supporters.
Grâce à un recrutement intelligent symbolisé par la venue de Kader Ferhaoui, les Verts s’emparent de la tête de la D2 à l’automne et sont invaincus jusqu’au mois de décembre. Le retour des résultats ramène le public à Geoffroy-Guichard qui connait une affluence à plus de 30 000 spectateurs trois journées de suite. La saison est marquée par l’éclosion d’un attaquant inconnu, Adrien Ponsard, encore amateur l’année précédente. Il marque six buts en trente matches alors qu’il ne doit sa place dans le groupe qu’à la participation à une opposition avec les pros en stage grâce à la détermination de Nouzaret qui a décelé en lui des qualités indéniables.
Le 10 mars 1999, 48 023 spectateurs assiste au match contre le Red Star qui avait délocalisé la rencontre au Stade de France contre le Red Star (2-1), ce qui constitue encore aujourd’hui le record d’affluence en L2/D2. Le 7 mai 1999, grâce au match nul contre l’AC Ajaccio à Geoffroy-Guichard (2-2) devant 35 350 amoureux des Verts, l’ASSE retrouve la D1, validée par le titre de champion de D2 acquis quelques semaines plus tard.
Robert Nouzaret, à force de détermination, mais aussi de coups de gueule retentissants, a réussi son pari et a ramené le club parmi l’élite, là où est sa place, et a donc réparé une anomalie de l’histoire.
Pour bien figurer en D1, l’ASSE effectue un recrutement intelligent avec les arrivées de Bjorn Tore Kvarme, Jean Guy Wallemme, Stéphane Pédron. Et surtout d’un duo de Brésiliens, recruté sur cassette, Alex et Aloisio, qui fera vite parler de lui. Si Robert Nouzaret a très rapidement titularisé Aloisio, le « taureau de Goias », il a une piètre opinion d’Alex qui ne s’investit absolument pas à l’entraînement, ce qui a le don de rendre fou de rage l’entraîneur.
C’est pourtant bien Alex qui sortira l’ASSE d’une situation délicate lors de son entrée en jeu le 20 août 1999 face à Nancy à Geoffroy-Guichard. Menés 1-0, le lutin brésilien permet aux Verts d’égaliser quelques minutes après son entrée en jeu après une passe d’Aloisio. On inverse ensuite les rôles, Alex servant Aloisio pour la victoire du 2-1. Un phénomène est né qui marquera encore plus son empreinte à Saint-Etienne avec un quadruplé face à l’OM le 12 décembre (5-1) dans un match d’anthologie.
Après un hiver délicat, où Robert Nouzaret n’hésitera pas à se présenter comme « l’entraîneur le plus con du monde » suite à une défaite à Rennes le 23 octobre 1999 (1-4), les Verts relèvent la tête. La victoire contre Montpellier le 16 février 2000 (5-4) dans une rencontre aux conditions météorologiques dantesques (froid glacial, bourrasques de neige) constitue un match charnière pour les débuts de Jérémie Janot en D1. Les Stéphanois menés 2-0 après à peine plus de vingt minutes de jeu, ont porté la marque à 4-2 avant la mi-temps avant d’être rejoints 4-4 à la 58ᵉ minute. Les deux équipes ont tour à tour la possibilité de l’emporter mais c’est finalement Aloisio qui inscrit le but définitif à la 81e minute.
La fin de saison est ainsi moins stressante et l’ASSE finit même en apothéose grâce à une victoire face au champion de France, Monaco, à Geoffroy-Guichard (3-1). Les Verts terminent à une admirable sixième place qui leur donne le droit de jouer l’Intertoto la saison suivante. Ce n’est certes pas la vraie coupe d’Europe mais un avant-goût inespéré pour une équipe tout juste promue. Malheureusement, Robert Nouzaret commet sa plus grande erreur stratégique à la tête des Verts en refusant de participer à cette compétition qu’il méprise alors qu’elle lui tend les bras. C’est peut-être le début de la fin pour cet entraîneur charismatique à qui tout réussissait jusque-là.
Robert Nouzaret a été prolongé jusqu’en 2003, l’automne précédent, mais des dissensions apparaissent avec Alain Bompard et Gérard Soler. Ce dernier envisage un avenir différent pour son coach qu’il verrait bien endosser la casquette de manager qui laisserait le terrain à un homme moins disruptif, mais l’entraîneur ne veut absolument pas en entendre parler.
De plus, le recrutement semble moins prometteur cette saison avec les arrivées de joueurs aux références incertaines comme Maxym Levytsky, Allan Olesen, Laurent Huard, Karim Fellahi ou Alexander Panov. Toutefois, les débuts du championnats sont plutôt bons avec notamment une nouvelle victoire sur l’OM (3-0) et un doublé d’Alex. Les Verts jouent la place de leader lors de la cinquième journée en déplacement à Auxerre. Mais le 27 août 2000, les hommes de Nouzaret connaissent une terrible désillusion. Ils perdent coup sur coup, Lucien Mettomo, légèrement blessé, et surtout Aloisio dont le claquage à la cuisse le tiendra éloigné des terrains plus de six mois (3-4).
L’ASSE espère bien se rattraper avec la venue de l’OL à Geoffroy-Guichard, la rencontre suivante, mais Alex, que l’on dit en partance pour le Betis Seville, est resté en tribune. On saura plus tard que Jean-Michel Aulas a exigé que le Brésilien ne joue pas ayant eu vent d’une histoire dont on reparlera bientôt. Le score de parité (2-2) n’est qu’un leurre, car les Verts s’enfoncent dans la crise. Début septembre, la légende verte, Osvaldo Piazza, est même sondé pour prendre la suite de Nouzaret.
La rupture semble proche. Elle sera consommée le 23 septembre 2000 suite à une nouvelle défaite à Strasbourg (2-3) malgré un doublé d’Alex. Alain Bompard et Robert Nouzaret s’invectivent et cédant à la colère, le président (plus tard, il avouera avoir regretté cette décision) l’invitera à prendre du recul. Désavoué, le coach préfère tirer sa révérence et il est remplacé par le gallois John Toshack qui ne laissera pas un bon souvenir dans le Forez, c’est le moins que l’on puisse dire.
Entretemps, Robert Nouzaret a retrouvé un banc à Toulouse et à sa tête, il se présente à Geoffroy-Guichard, le 2 décembre 2000 ou l’accueil du stade est chaleureux. Preuve que le Peuple vert n’a pas vraiment apprécié son limogeage. Sur une pelouse détrempée, Lionel Potillon force la décision d’un coup de tête rageur à cinq minutes de la fin du match (1-0). La joie sera de courte durée, car suite à cette défaite, Toulouse (conseillé par son coach ?) portera une réclamation sur la validité des passeports d’Alex et de Levytsky, joueurs de ce match. C’est le début d’une triste affaire qui enverra l’ASSE tout droit en D2.
Ce dernier épisode ne saurait ternir le bilan de cet entraîneur qui a ramené de la joie dans le Forez. Il est un principal artisan de la remontée de l’ASSE en D1 en prônant un football d’attaque qui a réconcilié les Verts avec son public. Il a donc bien laissé une trace marquante dans l’histoire du club.