Le Journal du Real
·25 novembre 2024
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·25 novembre 2024
Alors que l’horloge affiche la 75e minute, Arda Güler se dirige en direction du banc de touche avec, pour sûr, le sentiment du devoir accompli. Une rencontre plus qu’aboutie, auréolée d’un titre d’homme du match au sein de nos colonnes.
Durant le match, son jeu n’a cessé d’évoluer, illustrant ainsi l’ensemble de sa palette tactico-technique. Au cœur pourtant d’un même schéma tactique, variant entre 3-2-5 avec ballon et 4-4-2 sans, la seconde période de Güler se révèle complémentaire de la première. Une prestation de grande classe.
L’évolution du virtuose turc dans le jeu madrilène coïncide directement avec les montées des latéraux du jour, à savoir Fran Garcia et Fede Valverde. Au cours des nombreuses périodes de construction, la Casa Blanca restait constamment à trois derrière, un des deux joueurs énoncés précédemment ayant pour rôle de ne pas déborder sur son couloir.
Cette consigne influençait directement le positionnement de Güler, les Merengues cherchant à écarter le bloc défensif adverse par l’intermédiaire des fameux cinq couloirs de jeu guardiolesque. De fait, lorsque Valverde participait aux offensives, Güler s’est retrouvé davantage au cœur du jeu et, lors des phases défensives, le Turc a collé la ligne tel un véritable ailier droit.
Au cours d’une grande partie de ces 45 premières minutes, le jeu madrilène a penché davantage à gauche, comme l’illustrent les dédoublements incessants de Fran Garcia. De l’autre côté, Güler ne participait pas véritablement à la construction des actions. À la suite généralement de longues transversales, il avait pour mission de jouer les un-contre-un, avant de rentrer à l’intérieur ou de distiller un centre.
Son action à la 24e minute, où la pépite turque élimine deux joueurs adverses puis frappe, symbolise son rôle d’« impact player » durant la première période. Par ailleurs, en phase défensive, Arda Güler couvrait le poste de milieu droit, venant suppléer son coéquipier uruguayen.
Néanmoins, plus les minutes avançaient, plus le jeu offensif merengue s’équilibrait, synonyme d’une position davantage axiale pour le numéro quinze. Une dynamique mise en avant au retour des vestiaires, permettant ainsi à Güler de pouvoir s’exprimer dans un autre registre de jeu.
A mesure que Valverde progressait balle au pied afin de créer des brèches dans le demi-espace, l’international turc a alterné entre deux facettes à l’instar de Jude Bellingham. Avec ballon, il s’est mué en distributeur de caviar pour ses partenaires. Et sans, il cherchait périodiquement à se rendre disponible entre les lignes ou encore dans les intervalles.
In fine, ces deux tâches convergent vers une même conclusion : Arda Güler dispose d’une grande marge de manœuvre, tel un électron libre voire numéro dix. C’est d’ailleurs lors de ses vingt dernières minutes qu’il a pu exprimer toute sa classe. Toujours dans cette logique, même sans ballon, le quasi vingtenaire s’est davantage retrouvé au sein du premier duo de pression.
A Leganés, Carlo Ancelotti lui a donné sa chance et Güler l’a saisie. De quoi accorder de la latitude au technicien italien, orphelin de Vinicius Jr. pour les trois prochaines semaines.