Le Journal du Real
·2 maggio 2025
À quoi ressemblerait le Real Madrid version Xabi Alonso ? (partie 1)

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·2 maggio 2025
Ailes mise à mal, demi-espace déserté, pressing désorganisé, axe poreux, charnière friable… Si l’attaque ou le milieu du Real Madrid ont su apporter satisfaction par séquence, la défense n’a de son côté jamais trouvé son rythme. Entre blessures et contre-performances, hormis l’éclaircie Asencio, tout a été raté de bout en bout.
Avec une moyenne de buts encaissés toutes compétitions confondues bien supérieure à 1 (1,21), Xabi Alonso aura fort à faire sans ballon… mais aussi avec ! Car au-delà d’une frilosité omniprésente à chaque rencontre, à la relance, le Real Madrid ne peut véritablement compter sur ses défenseurs. Et si la philosophie de l’ex-Madrilène demeure particulièrement tournée vers l’attaque, la disposition de son arrière-garde n’en reste pas moins solide.
On ne reste pas quasiment invaincu tout au long d’une saison (2023-2024) sans une défense imperméable à chaque ribambelle d’occasions adverses. Le bloc haut de Xabi Alonso, à la limite médian-haut, est composé d’un trio de base derrière qui mêle vélocité et supériorité physique. D’un côté, la vitesse d’Hincapié, capable de se replier promptement, et de l’autre, la densité de Tah en tant que garant de la surface.
Puis, une fois la phase placée venue, c’est tout une arrière-garde particulièrement dense qui se met en place. La dernière ligne de son côté se mue en adaptateur, capable de passer à cinq face à une équipe horizontale, ou bien à quatre si leur antagoniste cherche la verticalité. Mais ce qui ne change pas, c’est bien la couverture du demi-espace. Qu’importe les situations, cette zone ne doit jamais être laissée aux mains de l’adversaire.
Que vous soyez central, latéral ou bien piston, chez Xabi Alonso, l’agressivité est reine. Monter promptement sur le porteur de balle afin de le cueillir dès sa première touche, tel doit être le dessein de chaque défenseur. Et quand cela fonctionne, cette équipe peut rapidement éteindre les espoirs offensifs adverses. Mais parfois, cette philosophie peut se retourner contre eux. Les hommes d’Alonso ont alors souvent tendance à se jeter. Cela offre, au mieux, une possibilité de décalage pour les attaquants et, au pire, une faute proche de leur cage.
Le trio Asencio-Rüdiger-Militao, bien qu’un peu lent, pourrait se montrer intéressant par séquences. Seulement, deux joueurs au minimum devraient être recrutés par le Real Madrid pour respecter ce précepte. Une première lame rapide à l’instar des Hincapié, Bremer ou encore Van De Ven, couplée à une seconde davantage physique avec Saliba, Konaté ou même Ruben Dias. Et bien sûr, pour les ailes, la question ne se pose pas, même si, à droite, l’alternative Valverde peut être intéressante à développer.
Xabi Alonso reste avant tout un enfant des grandes heures de la Roja. L’Espagnol aime avoir le ballon, le conserver, mais surtout éviter de le donner bêtement à son adversaire. Et cela, dès la relance. La possession retrouvée, cette défense à cinq passe à trois derrière afin de laisser les pistons venir exploiter pleinement les cinq couloirs de jeu. Mais a contrario de son homologue Guardiola, Alonso préfère la flexibilité au dogmatisme. Le mot d’ordre reste avant tout : « aucun risque inutile ».
Même si le jeu court reste privilégié, la variation tient une place importante dans sa colonne vertébrale footballistique. Face à un bloc haut qui presse abondamment, ses centraux doivent pouvoir se métamorphoser en rampe de lancement pour exploiter la profondeur laissée dans le dos. Et lorsque leurs antagonistes reculent un peu, ces derniers peuvent chercher à servir les décrochages à l’aide de petits ballons piqués au-dessus de la première ligne. D’ailleurs, le gardien se trouve aussi énormément sollicité. Il incarne l’élément clé de cette supériorité numérique en cherchant constamment le joueur libéré par cet antagoniste qui monte sur lui.
Un mécanisme rondement mené dont les rouages ne s’arrêtent de fonctionner qu’une fois l’attaque placée entamée. Car, en plus de continuer à distiller de longs ballons par-ci par-là, le dépassement de fonction représente aussi un aspect inscrit dans leur disque dur. Le but : amener de la supériorité numérique dans le demi-espace tout en gênant le marquage adverse.
Sur cet aspect par contre, le Real Madrid ne détient vraiment pas une base solide. Courtois n’a pas le meilleur des jeux au pied. Un cran plus haut, si Asensio voire Rüdiger s’en sortent sur les longs ballons, dans le jeu court il y a un grand manque. L’idéal dans ce rôle serait un Bastoni ou encore un Alaba de Munich. Des profils plus accessibles à l’instar de Huijsen, Kossounou, Schlotterbeck, et si l’on extrapole Van Dijk, cocheraient de même parfaitement ces critères. Des recrues certes onéreuses, mais qui apparaissent indispensables au vu de l’effectif actuel madrilène, dans le cas où Xabi Alonso débarquerait dans la capitale espagnole.