Top 10 des Argentins ayant porté les couleurs du Real Madrid (partie 2) | OneFootball

Il aura fallu attendre 10 ans. Soit plus de 3 650 jours plus tard pour revoir un Argentin vêtu de nouveau du maillot du Real Madrid. C’est vrai qu’aux yeux du grand public, entre les Maradona ou encore Messi, les Argentins ont davantage la cote à Barcelone. Quand les Français ou encore les Brésiliens s’épanouissent davantage à Madrid.

Alors qu’en réalité cette parenthèse séparant Di María de Nico Paz apparait davantage comme l’exception qui vient confirmer la règle. Celle de formidables aventures jonchées de trophées entre des joueurs néo au pays du Tango et ce club issu de la ville du flamenco.

Ce classement des Argentins qui ont joué avec le Real Madrid a été élaboré en tenant compte du niveau affiché par les joueurs lors de leur passage au club, de leur palmarès avec ce dernier, leurs accomplissements personnels dans les trophées remportés ainsi que l’impact qu’ils ont eu sur le Real Madrid.

5 – Jorge Valdano

Arrivé en 1984 en provenance de Saragosse, Jorge Valdano intègre une équipe en reconstruction. Au Real Madrid, il forme une attaque redoutable avec Emilio Butragueño et Hugo Sanchez. Lors de ses deux premières saisons, il termine 2ème au classement des buteurs en Liga derrière son coéquipier mexicain.

Son but en finale de la Coupe UEFA 1985 contribue à la victoire finale du Real Madrid. La saison suivante, il est encore essentiel dans la défense du titre avec notamment 1 but lors de la demi-finale aller contre l’Inter Milan ainsi que 2 buts et une passe décisive en finale aller face à Cologne.

Attaquant élégant, Valdano se distingue par sa vision de jeu, son intelligence tactique et sa capacité à combiner avec ses coéquipiers. Au total, il aura disputé 120 matchs avec le club de Chamartín, inscrivant 56 buts et délivrant 15 passes décisives. Durant son passage de 3 saisons au club en tant que joueur, il aura remporté 2 Coupe UEFA, 2 Liga et 1 Coupe de la Ligue.

Ayant pris sa retraite en tant que footballeur au Real Madrid en raison d’une hépatite C, il est par la suite revenu au club dans les années 90 comme entraîneur et était le directeur sportif du club lors du premier mandat de Florentino Pérez (2000-2006) ainsi qu’au début du deuxième.

4 – Di Maria

Arrivée en 2010 au Real Madrid en même temps que Mourinho, Angel Di Maria a marqué l’histoire du club durant son passage jusqu’en 2014. Passeur décisif sur le but victorieux de Cristiano Ronaldo en finale de Coupe du Roi dès sa première saison, l’Argentin s’est immédiatement affirmé comme un incontournable. D’ailleurs, les lecteurs de Marca l’avaient élu meilleur transfert de la saison 2010-11.

Ailier polyvalent, percutant, rapide, virevoltant et doté d’un excellent pied gauche, le natif de Rosario ne comptait jamais ses efforts. Lors de la saison 2011-12, lors de laquelle le Real Madrid a remporté la Liga avec 100 points et 121 buts inscrits, Di Maria a terminé 3ème meilleur passeur décisif de la Liga derrière Messi et son coéquipier Ozil.

L’obtention de la Supercoupe d’Espagne 2012 porte également son empreinte. A l’époque, cette dernière se disputait avant le début de la Liga. Durant le match aller à Barcelone, alors que le Real Madrid perdait 3-1, Di Maria a profité d’un contrôle hésitant de Victor Valdes pour aller le presser, lui prendre le ballon et réduire le score. Ce but s’avérera décisif étant donné que le Real Madrid s’imposera 2-1 lors du match retour au Bernabéu et remportera le titre grâce au but à l’extérieur.

Le but d’Angel Di Maria lors de la finale de Coupe du Roi en 2014 (Photo by David Ramos/Getty Images)

Lors de la saison 2013-14, avec l’arrivée de Gareth Bale, Ancelotti a décidé de le repositionner en tant que milieu intérieur droit au côté de Xabi Alonso et Modric. L’Argentin a démontré une capacité d’adaptation surprenante, affichant un excellent rendement à un poste qui n’était pas le sien.

Di Maria a marqué cette saison de son empreinte et a été déterminant dans l’obtention du doublé Ligue des champions – Coupe du Roi. Lors de la finale de la coupe royale, face au Barça, il a ouvert la marque grâce à une action de grande classe. Quant à la finale de la Ligue des champions, il est à l’origine du but victorieux de Gareth Bale en prolongations, sa frappe ayant été détournée par Courtois sur le Gallois. L’UEFA le nomme homme du match de cette rencontre. Lors de cette saison, il a également terminé meilleur passeur décisif en Liga.

Au final, Di Maria aura disputé 190 matchs avec le Real Madrid, marquant 36 buts pour 85 passes décisives. A son palmares avec le club madrilène, il compte 1 Ligue des champions, 1 Liga, 2 Coupe du Roi et une Supercoupe d’Espagne.

3 – Héctor Rial

Ayant évolué au Real Madrid de 1954 à 1961, Hector Rial a marqué la première grande période de gloire du club. Arrivé dans la capitale madrilène sur suggestion d’Alfredo Di Stéfano, l’Argentin avait insisté pour quitter son club précédent en Uruguay, menaçant même de mettre un terme à sa carrière de footballeur s’il ne pouvait pas être transféré au Real Madrid.

Milieu offensif ou deuxième attaquant, parfois positionné sur l’aile gauche. Il était reconnu pour son intelligence de jeu, sa technique parfaite, sa vision, ses passes longues, ses centres précis et son efficacité devant le but.

Surnommé « El Pibe » à Madrid, il était un joueur associatif, capable de créer et de marquer, avec une maturité footballistique qui lui permettait de briller dans une équipe déjà composée de stars comme Di Stéfano et Miguel Muñoz. Malgré des débuts difficiles à Madrid (critiques sur son poids et une blessure retardant son intégration), Rial a su conquérir les fans par sa qualité technique et son efficacité. Sa relation avec Di Stéfano, tant sur le terrain qu’en dehors, a été un facteur clé de son succès.

Rial est considéré comme une légende du Real Madrid, ayant joué un rôle clé dans l’âge d’or du club, surnommé le « Madrid de Di Stéfano » ou le « Madrid des cinq Coupes d’Europe ».

Sa capacité à s’intégrer dans une équipe de stars et à être décisif dans les grands matchs a laissé un souvenir inoubliable chez les supporters. Il est également reconnu pour sa contribution à l’internationalisation du club, étant l’un des premiers joueurs argentins à briller en Europe aux côtés de Di Stéfano.

Au total, il aura disputé 169 rencontres officielles avec le Real Madrid et inscrit 83 buts, dont des réalisations décisives en finales européennes. Comme son doublé en finale de la Coupe d’Europe des Clubs Champions en 1956 contre Reims (4-3), incluant le but de la victoire ou encore celui de l’égalisation en finale 1958 contre Milan (3-2 en prolongation).

Malgré une blessure grave en 1956 (opération et absence de plusieurs mois), il revient en force en 1957, marquant des buts cruciaux, notamment contre Manchester United en demi-finale de la Coupe d’Europe et dans la course au titre de Liga. À son palmarès avec le Real Madrid, on compte 5 Coupes d’Europe des Clubs Champions, 1 Coupe intercontinentale, 4 Liga, 2 Coupe Latine.

2 – Redondo

Redondo arrive au Real Madrid de Tenerife à l’été 1994. Jorge Valdano, alors entraîneur de l’équipe, prône un jeu offensif. Il est recruté pour structurer le milieu de terrain aux côtés de joueurs comme Michael Laudrup et Luis Milla.

Milieu défensif central dans un 4-4-2 ou 4-2-3-1, chargé d’équilibrer l’équipe. Il récupère les ballons pour lancer les attaques rapides et assure la transition entre défense et attaque grâce à sa vision de jeu et sa capacité de projection. Sa capacité à lire les trajectoires adverses et à relancer proprement ont immédiatement impressionné.

Lors de sa première saison, le Real Madrid remporte la Liga, mettant fin à quatre ans de domination du FC Barcelone. Redondo est un rouage essentiel dans la conquête du titre, formant un duo complémentaire avec Laudrup. Pour la saison 1996-97, Fabio Capello prend les rênes et Redondo est au cœur du projet. Milieu défensif dans un 4-2-3-1, sa discipline tactique et sa capacité à casser les lignes adverses par ses passes sont cruciales. Le Real Madrid remporte la Liga, avec Redondo comme maître du milieu.

Redondo lors de la finale de la Ligue des champions 2000 face à Valence (Ben Radford /Allsport)

La saison suivante, il joue un rôle déterminant dans l’obtention de la première Ligue des champions du club depuis 32 ans. En finale, Redondo est l’auteur d’une prestation monumental, face à une Juventus favorite, dont le milieu était composé de Davids, Deschamps et Zidane. Sa rencontre en demi-finale aller contre Dortmund est également mémorable.

Pour sa dernière saison au club, en 1999-00, Vicente del Bosque prend les commandes. Redondo, à 30 ans, est au sommet de son art, malgré des blessures persistantes. L’équipe s’appuie sur lui pour structurer le jeu. Le Real Madrid remporte la Ligue des champions.

Redondo est l’homme clé de la phase à élimination directe, notamment contre Manchester United (sa talonnade et sa passe décisive pour Raúl ont marqué les mémoires) et le Bayern Munich. Sa finale à Paris face à Valence est un récital, l’Argentin devant assurer l’équilibre d’une équipe évoluant avec de nombreux joueurs à vocation offensives comme Raul, Morientes, Anelka et McManaman. À la fin de cette saison, il est élu joueur de l’année 2000 par l’UEFA.

Fernando Redondo a marqué l’histoire du club par son élégance, sa classe et son intelligence tactique en tant que milieu défensif. Surnommé « El Principe » pour son style raffiné, il a disputé 228 matchs officiels, inscrivant 5 buts et délivrant 14 passes décisives. Au Real Madrid, il a remporté deux Liga, deux Ligues des champions, 1 Coupe Intercontinentale et 1 Supercoupe d’Espagne.

1 – Di Stéfano

Alfredo Di Stéfano est, avec Cristiano Ronaldo, la plus grande légende de l’histoire du Real Madrid et l’une des plus grandes de l’histoire du football. Son passage au Real Madrid (1953-54) a posé les fondations de son statut de club légendaire et son transfert controversé dans le club de Chamartín a signifié un avant et un après pour les transferts internationaux.

Avant son arrivée en 1953, le Real Madrid était un club historique mais en perte de vitesse, sans titre majeur depuis deux décennies en Liga et sans présence notable sur la scène internationale.

Le talent, la polyvalence et le leadership de Di Stéfano ont transformé le Real Madrid en une machine à gagner. Il mène le club à cinq victoires consécutives en Coupe d’Europe des Clubs Champions, de 1956 à 1960, un record inégalé. Il marque dans chacune des cinq finales, dont un triplé en 1960 contre Francfort.

En outre, Di Stéfano remporte huit Liga (1954, 1955, 1957, 1958, 1961, 1962, 1963, 1964), une Coupe du Roi (1962) et 2 Ballon d’Or en 1957 et 1959, devenant le premier joueur du Real Madrid à recevoir cette distinction. En 396 matchs officiels, il marque 308 buts, dont 49 en Coupe d’Europe des clubs champions, devenant l’un des meilleurs buteurs de l’histoire du club à son époque.

Surnommé « La Saeta Rubia » (la Flèche Blonde), il révolutionne le football par sa vision, son endurance et sa capacité à influencer toutes les phases du jeu. Il est considéré comme le premier « joueur total », jouant à la fois comme attaquant, meneur de jeu et milieu offensif.

Au-delà de ses buts, il offrait des passes décisives et créait des opportunités pour ses coéquipiers, notamment pour Puskás et Gento, formant un trio offensif redoutable avec eux.

Di Stéfano a transformé le Real Madrid en une équipe fluide, agressive et spectaculaire, capable de dominer l’Europe par un jeu révolutionnaire. Il n’était pas seulement un buteur, mais un architecte du jeu, combinant créativité, travail défensif et leadership. Son impact a fait du Real Madrid le club légendaire qu’il est aujourd’hui, et son style a redéfini ce qu’un footballeur pouvait accomplir.

Alfredo Di Stéfano avec les 5 premières Coupe d’Europe des clubs champions (realmadrid.com)

Ces Argentins qui ont aussi défendu les couleur du Real Madrid

Outre les joueurs du classement, voici la listes des autres Argentins passés par le Real Madrid :

Sotero Aranguren (1911-1918), Eulogio Aranguren (1911-1921), Manuel Rocha (1947-1948), José Antonio Navarro (1947-1949), Antonio Imbelloni (1950-1951), Mário Imbelloni (1950-1951), Miguel Pérez (1967-1972), Juan Carlos Touriño (1970-1976), Eduardo Anzarda (1971-1973), Oscar Más (1973-1974), Carlos Guerini (1975-1979), Enrique Wolff (1977-1979), Oscar Ruggeri (1989-1990), Juan Esnáider (1991-1996), Rolando Zárate (1999-2000), Albano Bizzarri (1999-2000), Esteban Cambiasso (2002-2004), Walter Samuel (2004-2005), Gabriel Heinze (2007-2009), Javier Saviola (2007-2009), Fernando Gago (2007-2011), Ezequiel Garay (2008-2011)

Mention bien pour Gabriel Heinze et Ezequiel Garay pour les joueurs ayant évolués dans les années 2000. À noter que Feuillassier et Nico Paz ont disputé des rencontres pour le Real Madrid mais n’ont jamais été inscrits avec la première équipe.

Gjon Haskaj & Alexis Gallot