Portrait : Olivier Giroud au LOSC, un monument dans la citadelle | OneFootball

Ce mardi 1ᵉʳ juillet, le LOSC a annoncé l’arrivée d’un monument tricolore : Olivier Giroud. Voici le portrait du plus grand buteur de l’histoire de l’Equipe de France, désormais buteur des Dogues.

Libéré par le Los Angeles FC, franchise de Major League Soccer (MLS) avec laquelle il a inscrit 5 buts et délivré 3 passes décisives en 36 apparitions, Olivier Giroud (38 ans) est désormais un joueur du LOSC. Il a paraphé un contrat d’une année et est donc désormais lié jusqu’en juin 2026 avec les Dogues. Portrait.

Ses débuts en professionnel

Alors âgé de 13 ans, le natif de Chambéry rejoint le Grenoble Football 38 avec lequel il signe professionnel en 2005. Suite à des débuts compliqués illustrés par une relation délicate avec son coach de l’époque Mécha Baždarević, Olivier Giroud est prêté au FC Istres, pensionnaire de National. Durant la saison 2007-2008, il inscrit 14 buts en 34 matchs, lui permettant d’attirer l’œil du Tours FC.

Après la révélation dans les Bouches-du-Rhône, sonne l’heure de la confirmation dans l’Indre-et-Loire. En Ligue 2, il va s’imposer. Les buts, il va enfiler. Élu meilleur joueur de Ligue 2 durant la saison 2009-2010, il inscrit 23 buts en 39 titularisations, bilan faisant de lui le meilleur buteur du championnat. Autant de distinctions qui éveillent l’intérêt des écuries de l’élite, notamment du côté héraultais.

À Montpellier, Olivier confirmé, Giroud sacré

En 2010, il s’engage au MHSC et découvre la Ligue 1 avec laquelle il devient rapidement familier. L’ex-meilleur buteur de Ligue 2 inscrit son premier but en Ligue 1 le 28 août 2009, dans le Nord de la France, à Valenciennes. Après un doublé à la Mosson face à Arles, il récidive face au LOSC, au Stadium Nord, en inscrivant le seul but héraultais du match (3-1 pour le LOSC).

Malgré des débuts compliqués avec une partie du public, Olivier Giroud conclut sa première saison dans l’élite avec 14 buts et 5 passes décisives en 39 matchs, lui permettant de rentrer rapidement dans le cœur des Montpelliérains, comme nous l’explique Quentin, rédacteur pour AllezPaillade.com. « Au début, une partie du public avait du mal avec lui car il prenait la suite de Victor Hugo Montaño, un incontournable de la montée en Ligue 1, […] mais il s’est très rapidement adapté aux attentes de René Girard et a tout bonnement explosé. »

Le natif de Chambéry enchaîne avec une saison historique, aussi bien individuellement que collectivement, ce qui est assez inespéré du côté de la Paillade. L’utopie est devenue vérité à l’issue de la saison 2011-2012, puisque le MHSC finit champion de France avec 82 points, soit 3 unités d’avance sur le PSG, deuxième. Auteur de 21 buts en championnat durant cet exercice, Olivier Giroud joue un rôle colossal dans le sacre, lui permettant d’occuper une place centrale dans l’histoire du club qui a fêté ses 50 ans le 5 novembre dernier.

« Le passage d’Olivier Giroud à Montpellier coïncide tout simplement avec le plus beau chapitre de notre histoire. Clairement, Olivier Giroud fait partie des légendes de notre club. Il est l’un des acteurs majeurs de ce titre de champion de France, si ce n’est l’acteur majeur […]. S’il n’est pas la légende numéro une du club, il est facilement sur le podium. »

À l’occasion des 50 ans du MHSC, AllezPaillade.com a proposé aux fans du club héraultais de composer leur onze type des joueurs ayant évolué chez les Bleus et Orange. À cette occasion, Quentin affirme qu’« aucun supporter n’oubliait de mentionner Olivier Giroud dans son équipe type. » À l’issue de cette saison historique, l’attaquant se trouve nommé dans l’équipe-type UNFP de Ligue 1 et termine co-meilleur buteur de la saison 2011-2012 avec Nene (PSG). Des exploits qui l’amènent à envisager la suite de sa carrière outre-Manche.

Les années londoniennes

Durant l’été 2012, il est, comme un certain Eden Hazard, transféré pour 12 millions d’euros à Arsenal et hérite du numéro 12. Chez les Gunners, il performe assez rapidement et ne descend jamais sous les 15 buts durant ses 5 premières saisons. Il remporte la FA Cup en 2014, 2015 et 2017, lui permettant de disputer le Community Shield qu’il ajoute à son palmarès en 2014, 2015 et 2017. Malgré tout, son passage chez les Cannoniers n’a pas fait l’unanimité auprès des supporters, comme Kamel. « Je trouve son passage assez mitigé. Ce n’est pas le type de joueur qui me fait me lever de ma chaise. Mais globalement il a fait ce qu’on attendait de lui. »

Un geste, un souvenir de Giroud à Arsenal ? Ce coup du scorpion le 1er janvier 2017 face à Crystal Palace qui lui vaudra le prix Puskás 2017. « Cela a réajusté l’avis de beaucoup de personnes à propos de Giroud. C’est comme si le travail avait payé à l’international. Ce geste a dégagé un sentiment de fierté et d’unité » évoque Kamel.

Après un début de saison 2017-2018 difficile, il est temps de changer d’air pour le meilleur buteur de l’histoire des Bleus ; enfin, pas vraiment. C’est à Chelsea, et donc toujours à Londres, qu’il s’engage lors du mercato hivernal pour un montant avoisinant les 17 millions d’euros. Joueur important dans la rotation, l’ex-Gunners remporte la Coupe d’Angleterre en 2018, 2020 et 2021 avec les Blues. La saison suivante, en Europa League, il réalise une campagne européenne remarquable en inscrivant 11 buts, un record pour un joueur français dans la compétition.

Une performance d’autant plus marquante que Chelsea ira au bout, s’imposant en finale face à Arsenal. L’icône de la Paillade est d’ailleurs buteur en finale aux côtés d’un certain Eden Hazard, (double buteur sur ce match) pour qui cette finale est synonyme de dernière danse en tant que Blues. Lors de la saison 2020-2021, Chelsea remporte la Ligue des champions, complétant ainsi un palmarès déjà bien étoffé pour le Chambérien.

Une escapade lombarde synonyme de succès

Après 3 saisons et demie à Chelsea et près de 9 ans à Londres, Olivier Giroud quitte l’Angleterre et rejoint l’AC Milan. Dès sa première saison, il décroche un nouveau titre en distançant le rival interiste de 2 petits points. Homme des grands moments, il est notamment double buteur lors de l’ultime journée synonyme de sacre pour les Rouge et Noir. Olivier Giroud est considéré comme un joueur « surprise », mais marquant, par les Rossoneri, comme Ciro, tifosi depuis 2003.

« Je ne m’attendais pas à grand-chose de lui, mais il m’a prouvé le contraire. Si je peux le décrire en deux mots, ça serait ‘belle surprise’ ». Il poursuit en ajoutant : « Il a marqué son passage à Milan. Il s’est donné à fond malgré son âge et a grandement contribué au Scudetto ».

Soleil californien, ombres inattendues

À l’été 2024, il part vivre le rêve américain et rejoint le Los Angeles Football Club en tant que « Deisgnated Player » jusqu’en décembre 2025. Depuis la « règle Beckham » de 2007, chaque club de MLS se heurte à un plafond salarial déterminé à respecter pour son effectif. Néanmoins, les franchises de Major League Soccer disposent de trois « Designated Player », pour lesquels seule une partie des salaires est prise en compte dans la masse salariale de l’équipe.

Après 37 matchs et 5 buts, son passage est perçu comme un échec par Mahé, supporter du LAFC depuis 2018. « On l’a accueilli en héros, espérant que sa présence physique et son jeu aérien relèvent le niveau de notre attaque, qui, depuis le départ de Cristian Arango et de Carlos Vela, est dépendante de Denis Bouanga. » Il poursuit en ajoutant des explications à cette incompatibilité. « Ça n’a pas fonctionné aussi parce qu’on a des ailiers qui centrent peu. Denis Bouanga est un joueur qui repique beaucoup (trop) pour tenter sa chance ».

La France, bleue de Giroud

Longtemps hors des frontières hexagonales, Olivier Giroud ne s’est jamais trop éloigné du cœur des Français. 4ᵉ joueur le plus capé de l’histoire des Bleus, le prix Puskás 2017 n’a cessé de monter en puissance en sélection. Auteur de 57 buts en équipe nationale, il en est le meilleur buteur, une statistique impressionnante quand on sait que sa première sélection est arrivée à l’âge de … 25 ans.

D’un point de vue collectif, son passage chez les Bleus est fait de sommets et de désillusions. Finaliste de l’Euro 2016, champion du monde en 2018, puis vice-champion du monde en 2022, l’attaquant aura traversé, en Bleu, toutes les phases d’une carrière internationale marquante.

Pour Romain, membre des Irrésistibles Français, il est une légende incontestée du football français. « Giroud a la carrière internationale dont tout le monde rêverait d’avoir ! Le nombre de sélections, gagner la Coupe du monde et enfin devenir le meilleur buteur de l’histoire de la sélection, je pense qu’on peut difficilement faire mieux !  C’est une véritable légende de l’Équipe de France. » Il enchaîne en érigeant l’icône des Bleus en modèle de détermination. « Il a été souvent critiqué et remis en cause en Bleu ! Mais il s’est toujours accroché et a toujours fini par répondre sur le terrain. Je pense que c’est un exemple de courage, de persévérance et de mental. » Longtemps moqué, rarement égalé, Olivier Giroud a montré au fil des sélections, des matchs et des années, que, dans le karting, se cachait en réalité un moteur de Formule 1.

Une proximité avec les anciens Dogues

Durant sa carrière, Olivier Giroud a croisé le chemin de 36 joueurs ayant porté les couleurs lilloises. Parmi eux, on retrouve notamment Rémy Cabella avec lequel il a partagé l’une des plus belles pages du MHSC en contribuant au titre de champion de France 2012, synonyme de premier échec du PSG sous l’ère QSI.

En Angleterre, l’attaquant de 38 ans a côtoyé Mathieu Debuchy, avec qui il a tissé des liens aujourd’hui éternels, puisque le natif de Fretin est aujourd’hui parrain de son fils aîné. Toujours dans la capitale anglaise, il a formé un formidable duo avec Eden Hazard chez les Blues, où, dans son rôle de pivot, il est parvenu à faire briller le diamant belge de la plus belle des manières. Enfin, une fois la frontière transalpine franchie, il se lie d’amitié avec Mike Maignan… avant de lui rendre un petit service le 7 octobre 2024 en prenant sa place dans les cages après son expulsion.

Un profil autrefois traditionnel, aujourd’hui atypique

Cité comme l’un des derniers survivants du poste de numéro 9 par Jean-Pierre Papin, Olivier Giroud se caractérise à la fois par sa tradition et sa modernité. Point d’appui, joueur de surface, élégance et acrobatie, le néo-Dogue se démarque par son atypisme dans un football en pleine transition. Joueur de pivot dans le Chelsea d’Eden Hazard, il excelle dos au but dans les combinaisons. Redoutable dans les airs, son mètre quatre-vingt-treize fait de son jeu de tête l’une de ses plus grandes armes. Sa finesse technique, illustrée par son but face à Southampton avec Chelsea en 2018 ou par sa capacité à tirer les coups francs, l’érige dans une constellation rare d’attaquants qui combinent technique et physique à l’image d’Edin Džeko ou de Zlatan Ibrahimović.

Au-delà des points purement techniques, sa force mentale est également à souligner. Décrit comme un phœnix capable de systématiquement renaître de ses cendres, il fait de ses faiblesses une force, des critiques, une motivation. Son expérience acquise tout au long de sa carrière est aujourd’hui un de ses atouts principaux qu’il pourra mettre au service du collectif et des plus jeunes attaquants de l’effectif à l’image de Loïc Rémy et de Burak Yilmaz.