Médias : Canal+ et beIN veulent couler Ligue 1+ ! | OneFootball

À quelques jours de son lancement, la nouvelle chaîne Ligue 1+ de la LFP fait face à des vents contraires. Canal+ et beIN Sports, pourtant historiquement liés au football français, mènent une fronde inquiétante. Un conflit stratégique qui pourrait faire capoter le projet audiovisuel censé garantir l’avenir économique de la Ligue 1.

Ce devait être une révolution pour le football français. À partir du 15 août, la Ligue 1 devait prendre son destin télévisuel en main avec Ligue 1+, une plateforme maison proposant 8 matchs par journée pour un abonnement mensuel oscillant entre 14,99 € et 19,99 €. Mais c’était sans compter sur le retour de flamme de Canal+ et beIN, qui ont décidé de torpiller le projet.

Le refus frontal de Canal+

Maxime Saada, président de Canal+, a été clair : pas question de participer à la distribution de Ligue 1+, même à titre non exclusif. Ce refus, accompagné d’une interview fracassante dans L’Équipe le 29 juin, a mis un coup d’arrêt brutal aux discussions avec LFP Media. Alors que les clubs attendaient un accord avec la chaîne cryptée, celle-ci a purement et simplement rompu le dialogue, jetant un froid glacial dans les travées du football français.

Comme l'indique L'Equipe, Canal+ s’est même opposée à la vente d’espaces publicitaires à la nouvelle chaîne, refusant ainsi de contribuer, même indirectement, à sa promotion. Un geste fort, jugé incompréhensible par la LFP, qui estime qu’un partenariat aurait permis à Canal+ de toucher jusqu’à 30 millions d’euros de commission pour un million d’abonnés. Mais la chaîne préfère visiblement rester à l’écart, estimant ne pas avoir été respectée lors du contrat Amazon de 2021, une décision qui l’avait laissée sur la touche tout en continuant à payer.

beIN Sports n’est pas en reste

Le diffuseur franco-qatarien beIN Sports, pourtant détenteur de l’affiche du samedi à 17h, a également refusé de vendre des espaces publicitaires à Ligue 1+. Pire encore, il propose désormais son bouquet gratuitement à certains abonnés Canal+ jusqu’en juillet 2026, dans une tentative à peine voilée d’affaiblir la nouvelle chaîne concurrente.

En parallèle, beIN exige la suppression de toutes les restrictions liées à la programmation pour maximiser la diffusion des affiches du PSG et de l’OM. Une revendication tactique qui vise à conserver l’attrait de ses retransmissions… mais aussi à réduire la visibilité de Ligue 1+.

LFP Media sous pression, mais déterminée

Face à ces offensives, la LFP tente de tenir bon. Elle prépare une campagne publicitaire de grande ampleur pour attirer les premiers abonnés. En coulisses, le casting de la chaîne a été un autre terrain de bataille : plusieurs talents de Canal+ ont été approchés, mais la chaîne cryptée a systématiquement bloqué les départs. Parmi les noms visés, Samir Nasri, pilier des soirées Ligue des Champions sur Canal, a décliné une offre conjointe de Ligue 1+ et RMC pour finalement prolonger jusqu’en 2029 avec son employeur actuel.

Un revers de plus pour LFP Media, qui peine à bâtir une vitrine attractive à l’approche du coup d’envoi.

Une bataille à haut risque pour le foot français

Alors que les revenus des droits TV sont vitaux pour l’équilibre des clubs professionnels, l’avenir économique de la Ligue 1 repose sur le succès de Ligue 1+. Cette guerre ouverte avec deux acteurs majeurs pourrait plomber le projet dès son envol. En misant sur l’indépendance, la LFP a pris un pari osé. Mais sans le soutien des diffuseurs traditionnels, le chemin vers l’autonomie pourrait vite devenir un chemin de croix.