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·22 Juli 2025
EXCLU - Yorssy : « Entre le PSG et moi, c'est une histoire d'amour »

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·22 Juli 2025
Originaire de Saint-Marceau à Orléans, le rappeur Yorssy a croisé la route de plusieurs futurs footballeurs professionnels dans sa jeunesse. En revanche, malgré un amour inconditionnel pour le ballon rond, Yohane Batekela a rapidement compris qu’il devait se tourner vers sa deuxième passion, la musique, pour faire carrière. Quelques heures après le sacre du PSG en C1, l’occasion était trop pour belle pour échanger avec lui.
Comment es-tu tombé dans le foot ?
Je suis tombé dans le foot parce que tous mes proches étaient dans le foot. Tu sais, j'ai beaucoup de cousins qui ont joué au FC Nantes. La plupart des gens de mon quartier ont été en centre de formation. Donc je suis le football depuis petit, je peux te donner des noms : Jean-François Opa, Jonathan N’Sondé, Thomas Basila… Là, j’ai deux petits de mon quartier qui sont pros, ce sont deux frères. Un joue à l’AJ Auxerre, Ange-Loïc N’Gatta, et l’autre évolue à Sochaux, Élie N’Gatta. Le foot, c’est depuis le berceau, en plus, en bas de chez moi, il y avait un terrain de foot.
Et toi, tu jouais ?
Je jouais un peu. Après, je n'ai jamais été le grand crack. Je me débrouillais, je suis passé par le FC Orléans, j'ai joué à Saint-Privé. Je n'ai fait que des petits clubs. Je n’ai jamais joué dans un gros club. J’ai fait des tests, mais mon karaté n’était pas bon (rires). En plus, j’ai commencé le football très tard, à l’âge de 13 ans. À la base, je faisais de la boxe thaïlandaise, et à force, mes potes m’ont chauffé pour faire du foot. Surtout que le terrain était en bas de la maison, il s’appelait le « Camp Nou ». J’ai arrêté lé foot en club à 19 ans.
Tu as joué dans de bonnes divisions ?
J’ai fait de la DH et de la DHR, du bon niveau régional quoi. Je n’ai jamais été très haut, mais ça allait. Je jouais ailier gauche ou latéral gauche (il éclate de rire).
Pourquoi tu rigoles ?
Car souvent, quand je donne mes postes, on ne me croit pas. J’étais un joueur agile, je me dépensais beaucoup sur le terrain, je n’hésitais pas à courir pour l’équipe. Bon techniquement, je n’étais pas ouf, par contre, les centres et les coups francs, c'étaient mes grosses qualités. J’étais droitier, je jouais à gauche pour entrer sur mon pied droit.
Pourquoi tu t'es arrêté ?
J'ai arrêté parce que... (il coupe). Je te dis la vérité, toute mon équipe a été suspendue un an à cause d’une connerie après un match. Et après ça, j’ai arrêté, ça ne servait à rien de continuer. J’avais deux rêves : devenir footballeur ou être dans la musique. Du coup, cette suspension a mis fin à mon rêve de footballeur et m’a permis de me concentrer sur le son.
Tu joues encore de temps en temps ?
Ouais, j'aime trop le foot. Tout le temps, on fait des fives. Tout le temps, je regarde le football. Je suis tout, même la King's League, les trucs comme ça. J'aime trop le ballon rond. J'ai vraiment grandi dans ça.
Tu as encore des restes ?
Ouais, quand même. Les restes sont encore là. On a toujours faim, on a toujours faim, on va toujours au duel. Quand l’adversaire a le ballon, je lui cours après, je ne lâche pas.
Tu as une équipe préférée ?
Paris, quand même. J’ai tous les maillots. Ne me parle pas de Qatar (rires). Je ne suis pas arrivé après QSI. Mes frères ont toujours été pour le PSG, c’est une tradition. J’ai grandi dans ça. Mes frères allaient au Parc quand c’était chaud entre Boulogne et Auteuil, ce n’était pas le PSG de maintenant. Ça remonte à l’époque de Ronaldinho, de Pauleta. Et mon premier maillot, c’est celui de Pauleta, le bordeaux avec les petites Tour Eiffel. Entre le PSG et moi, c’est une histoire d’amour.
Et l’US Orléans ?
(Il éclate de rires) Rêvons plus grand quand même. Ça m’arrivait quand même, le club était en Ligue 2, on supportait, surtout que je suis originaire de la ville. J’avais des amis à moi dans l’équipe, on voulait que les potes explosent. Donc on était derrière eux. Tous les mecs de ma cité qui voulaient percer dans le foot, ils allaient à l’USO. C’était le passage obligatoire. C’était la porte.
Tu n’aurais pas aimé jouer à l’USO ?
J’ai fait des tests, je me suis fait recaler (rires). On a essayé, mais après, le problème, c'est que c'était le rival du FCO. Moi qui avais joué au FCO, en allant faire les tests à l'USO, c'était vu comme une trahison. Les coachs voulaient qu’on reste, le FCO, c’était un club différent. C’était un autre coin de la ville, l’USO, c’était vraiment pro. Le FCO, c’était le côté street, c’était le derby. J’ai fait un essai, il n’est pas passé, je devais faire un essai à Guingamp, mais finalement, je me suis fait recaler.
Pourquoi ?
À l'époque, on appelait les centres de formation au téléphone, on envoyait directement les CV. Et quand j’ai appelé, je me suis fait passer pour mon frère, j’ai dit : « Mon petit frère veut venir à l’essai, c’est un bon joueur » et la dame mord, elle m’envoie les dates. Et au bout d’un moment, ils ont cramé que j’avais menti. Donc c’était mort.
Tu aurais voulu percer dans le foot ?
La vie de footballeur, je la trouve cool. Donc en vrai… (il coupe). Ça aurait été bien, mais je préfère la musique.
Tu supportes le PSG, et maintenant tu es invité au Parc des Princes…
Franchement, c'est une dinguerie. Lors du tournage de Nouvelle École, quand j’ai passé l’étape au Parc des Princes, j’étais émerveillé, j’avais les yeux grands ouverts. Et par la suite, quand ils m’ont invité, je ne réalisais pas. J’ai vécu un rêve de gosse, j’ai assisté à des matchs avec les gens invités. Alors qu’avant, quand Messi et Neymar étaient là, je payais mes places comme tout le monde (rires). Après, Randal Kolo Muani est arrivé, je le connais très, très bien. J’avais des amis au centre de formation du FC Nantes. Quand j'allais à Nantes pour voir mes gars, je restais sur place pendant plusieurs semaines, et là-bas, on passait du temps avec Randal. Quand personne ne lui demandait son maillot, j’avais déjà le mien à la maison (rires). Je suis proche de Samuel Moutoussamy aussi. C’est la famille. C’est un grand ami de mon grand frère.
Qu’as-tu pensé du passage de Kolo Muani au PSG ?
Avec la pression médiatique et tout ce qui se passe autour, on comprend que les joueurs ne sont pas seulement jugés sur leurs performances. D’autres choses influent. Mais il faut avoir une vue d’ensemble, et aujourd’hui, tout ce qu’il a accompli, c’est très fort. Il fait un gros retour avec la Juventus, il a montré. C’est une question de confiance. Je sens qu'il est en bonne forme. Connaissant son niveau et connaissant la personne, je sais qu'il peut être encore meilleur. Dans le foot, la clé, c'est la confiance. Au moment où il aura bien la confiance à 100%, tu verras l’étendue de son talent. Je le suis depuis la réserve de Nantes, il est vraiment fort. Je respecte son parcours.
Es-tu proche d’autres joueurs ?
J'ai déjà parlé avec Rafael Leao, avec Emegha. Lors d’un passage à Skyrock, j’avais le maillot du Milan. Et il m’a écrit : « Ton maillot, il est floqué qui ? », je lui ai répondu : « Toi, man ! ». Après on a discuté. Il fait un peu de musique en plus, il est très bon. Il faut qu’on se capte, il m’a dit de lui faire signe si je viens sur Milan. Et on verra pour la collaboration. Pareil pour Emegha, il faut que je passe le voir à Strasbourg. Il a partagé un son et puis on a échangé.
Tu as des joueurs préférés ?
J’ai toujours kiffé Neymar. Bon, quand il a signé au Barça, je n’aimais pas car je ne supporte pas le Barça. Je le kiffais à Santos, au PSG, et en sélection. J’ai toujours été un pro-Neymar. Comme je suis un suiveur du PSG, j’ai rencontré les Titis. Quand j’étais petit, j’avais le maillot de Nkunku. Je l’aimais de fou. Il a un beau style de jeu. J’aimais trop le joueur. Et puis sa saison avant son départ à Chelsea était exceptionnelle. J’avais demandé à Samuel Moutoussamy de me ramener son maillot. Il me l’avait ramené. Et encore merci à lui car ce soir-là, j’avais dormi avec le maillot de Nkunku. Je l’avais mis sous le coussin. Je regardais les matchs de la réserve sur PSG TV. Et j’accompagnais un de mes cousins qui passait son diplôme d’agent. On allait même voir les matchs de jeunes de l’équipe de France.
Qui sont les joueurs qui te font kiffer aujourd'hui ?
Ousmane Dembélé et Willian Pacho (il coupe). J’ai oublié de te dire que mon pote, Thomas Basila, était capitaine de l’équipe de France, le sélectionneur était Bernard Diomède. Je voyais déjà des joueurs comme Tchouaméni et tout. Pour répondre à ta question, j’aime aussi Vitinha. Fabian Ruiz, j’ai mis du temps à l’apprécier, il fallait que je m’habitue à son jeu, mais en vrai, c’est extraordinaire ce qu’il propose. Et le dernier, je suis obligé de te citer Bradley Barcola.
Tu as des références footballistiques dans tes sons ?
Évidemment ! Je cite Désiré Doué notamment, je dédicace beaucoup les joueurs du PSG. Je suis un grand fan du PSG, c’est normal. Je peux dire Hakimi, Nuno Mendes. Je pourrais même dire Gianluigi Donnarumma. Je fais souvent des références aux anciens joueurs, comme Zidane. Je regarde énormément le football, même les archives, je me documente beaucoup.
Tu as une punchline en tête ?
J’ai envie de citer une punchline de SDM : « Je suis tellement fort que je mérite le numéro 7 à Manchester », tu sais que ça, c’est un truc de fou. Il faut être chaud pour dire ça.
Tu as une autre anecdote football à raconter ?
Tu te souviens des jumeaux Fabio et Rafael ? Un jouait à Nantes et l’autre à Lyon. Et tellement j’étais culotté, je les ai croisés dans un centre commercial à Nantes, au Vapiano. Fabio était avec Marcus Coco. Et moi, je suis allé me poser avec eux, normal. J’ai tapé la discussion. Ils étaient en mode : « Mais c’est qui lui ? » (rires). Ils m’ont vu comme un fou. Et au fil du temps, ils se sont ouverts à moi.
Tu n’aurais pas aimé assister à la finale à Munich ?
La place était à 4000 euros (rires). J’ai été le voir au Parc des Princes, ambiance de malade, souvenir inoubliable (il coupe). J’ai oublié cette histoire, je connais le cuisinier du PSG. Je l’ai croisé par hasard, on a discuté longuement et il m’a dit que c’était le cuisinier du PSG. On est restés en contact, c’est un super gars.
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