Stade Rennais Online
·5 Maret 2025
ENTRETIEN / Léo Yobé (Stade Briochin) : « J’espère que le résultat ne sera pas le même pour Rennes contre le PSG »

In partnership with
Yahoo sportsStade Rennais Online
·5 Maret 2025
Titulaire avec le Stade Briochin contre le Paris Saint-Germain la semaine dernière en coupe de France, Léo Yobé a connu la loi du leader de Ligue 1, en s'inclinant lourdement (…)
Titulaire avec le Stade Briochin contre le Paris Saint-Germain la semaine dernière en coupe de France, Léo Yobé a connu la loi du leader de Ligue 1, en s’inclinant lourdement au Roazhon Park (0-7). Le milieu de terrain de 26 ans a cependant vécu un moment spécial, lui qui supporte le Stade rennais depuis son jeune âge. Avant Rennes - PSG, SRO est allé à la rencontre de la personne la plus avisée pour aborder ce match.
Comment on se remet d’une défaite 7-0 contre le PSG ?
Franchement c’étaient deux sentiments. Prendre 7-0 quand on est compétiteurs ce n’est pas facile, car mine de rien, même si on savait que ce serait compliqué, ça reste un 7-0 devant 28 000 personnes. Tu as un peu le sentiment d’être humilié. Puis le second sentiment c’est la fierté d’être arrivé jusque là. On a quand même fait un parcours assez fou en éliminant deux Ligue 1, dont Nice qui est troisième, et Annecy qui fait une belle saison en Ligue 2. S’en remettre ce n’était pas trop compliqué dans le sens où notre parcours était fait, et que le match contre le PSG était un peu un match bonus on va dire.
C’est donc une expérience positive finalement ?
Oui, on ne peut qu’être fiers de notre parcours. Même si 7-0 ça fait mal, on voit que le PSG en Ligue 1 ou en Ligue des Champions, ils sont vraiment en forme et roulent sur tout le monde. On savait que ce ne serait pas nous en National 2 qui allions forcément créer l’exploit contre eux. C’est surtout la fierté de notre parcours et de ce qu’on a réalisé avant.
Qu’est-ce qui t’a le plus impressionné concernant ce PSG ?
Beaucoup de choses (rires). Le plus impressionnant, c’est leur force collective. C’est ce qui se fait quasiment de mieux en Europe ces derniers temps, et ce qui leur manquait les dernières années. C’étaient peut-être davantage des individualités qu’ils avaient. Là ils font les efforts les uns pour les autres, à 4-0, 5-0 ils continuent d’aller presser et de vouloir marquer plus, alors qu’avant à 3-0 on avait l’impression que leur match était fait et qu’ils se contentaient de gérer.
Des individualités t’ont tout de même marqué ?
Dans le vestiaire on a débriefé et il y a quand même 2-3 joueurs qui étaient impressionnants. Désiré Doué nous a vraiment impressionné sur le match, Joao Neves est pas mal ressorti aussi chez nous.
Tu es supporter du Stade rennais. Jouer au Roazhon Park, ça signifiait quoi pour toi ?
Quand on a su qu’on ne pouvait pas jouer le quart de finale à domicile, c’était soit Guingamp, soit Rennes. Au fond de moi j’espérais profondément que ce soit à Rennes. J’étais hyper heureux, les gars m’ont chambré « Pleure pas quand tu rentreras sur la pelouse quand même » (rires). C’était incroyable de jouer à Rennes.
Et alors, tu as pleuré ?
Non (rires), quand même pas ! Mais il y avait beaucoup d’émotion, c’était beau.
Depuis quand es-tu supporter du Stade rennais ?
Depuis tout petit. Mon père est supporter de Nantes, mes potes de Guingamp. Il y a un peu de tout autour de moi. Quand j’étais petit, j’allais souvent aux matchs. Encore plus depuis que je peux y aller seul. Dès que je peux, j’y vais. J’avais été à Arsenal-Rennes.
Comment on devient fan de Rennes avec un père fan de Nantes ?
Je ne sais pas, peut-être en voulant être un peu différent et leur rentrer dedans (rires). J’ai toujours été pour Rennes, je crois que ça a commencé avec un maillot que j’ai eu petit, mais je ne me souviens pas qui me l’a offert.
Tu es originaire de Lamballe. On y supporte le Stade rennais ?
C’est un peu divisé. On est entre Guingamp et Rennes, dans mes potes aussi.
Tu n’as jamais essayé d’entrer au centre de formation du SRFC ?
Non pas du tout. J’ai tout fait sur Lamballe, j’ai été à Guingamp faire une détection en U12 ou U13, mais j’avais décidé de ne pas y aller. Mon père qui a fait du foot à un certain niveau m’avait conseillé de rester à Lamballe avec mes amis. Je n’ai jamais fait de tests dans des centres de formation, un parcours amateur à bloc. J’ai pu croisé Rennes durant les tournois jeunes. Après, en U15 DH avec Lamballe, puis en séniors DSE on avait la C du Stade rennais dans notre groupe aussi.
« Quand je vais à Rennes, c’est vraiment pour supporter l’équipe »
Quel est le premier match du Stade rennais qui t’a marqué ?
J’en ai fait plein… Il y a le triplé de (Mickael) Pagis contre Lyon, celui-là m’a vraiment marqué. Sinon un autre contre le Celtic Glasgow en coupe d’Europe, il m’avait marqué car j’étais petit et j’étais collé au parcage du Celtic. C’était sympa.
Et celui qui t’a le plus marqué ?
Celui où j’ai ressenti un truc de fou, c’est la finale de coupe de France 2019, j’y étais. Le match contre Milan la saison dernière aussi, l’ambiance était exceptionnelle.
Quels joueurs suivais-tu à Rennes ?
J’aimais bien John Utaka étant petit, j’avais ses maillots. Je ne sais pas pourquoi mais j’adorais, peut-être parce qu’il marquait des buts. Sinon plus récemment, Lovro Majer j’adorais aussi. Plutôt des milieux de terrain, à mon poste. J’aimais bien Yann M’Vila aussi.
Tu vis désormais du foot en N2, à quel point arrives-tu à te rendre aux matchs du SRFC ?
Je ne suis pas abonné, c’est compliqué au vu des matchs qu’on joue avec le Stade Briochin. On ne sait pas trop avec le calendrier. Si Rennes joue le samedi on ne peut pas y aller. Il faut que je sois dispo et que ça colle avec nos matchs. J’étais là contre Lille car c’était un dimanche soir.
Est-ce que tu te considères autant supporter que joueur, ou plus l’un que l’autre ?
C’est un petit peu pareil. Je n’étais pas forcément formaté pour que le foot soit vraiment mon métier. Au début, j’avais du mal à me dire ça. Avant j’allais aux matchs en mode supporter, maintenant je les regarde un peu différemment. Quand je suis à Rennes, je suis vraiment supporter. Je vais dans le RCK pour certains matchs. Quand je vais à Rennes, c’est vraiment pour supporter l’équipe.
Quand as-tu commencé à vraiment prendre le foot au sérieux ?
J’ai dû mettre un ou deux ans à me dire que c’était du sérieux, au moment où je signe à Vannes (en 2021, ndlr). Il y a des clubs de notre niveau qui te veulent, c’est du sérieux. Avant, je ne m’en rendais pas vraiment compte. C’étaient les gens qui me disaient ça. « Tu te rends compte, c’est ton métier, c’est magnifique ! ». Et au final c’est grâce à ça que je vis.
Je n’aime pas trop me prendre la tête. On verra. Grâce à la coupe de France, on sait qu’il y a des joueurs qui ont des opportunités un peu plus haut. Pourquoi pas, mais je ne me prends pas trop la tête. Si ça vient, c’est que ça devait venir. Sinon, je suis bien aussi dans ce club ici à Saint-Brieuc, je suis proche de chez moi. On verra.
Le Stade rennais joue samedi contre le PSG, tu ne pourras donc pas être au Roazhon Park…
Non, on joue samedi soir contre Locminé. Si je commence à dire au coach que je ne suis pas là, pour aller voir un match, il ne va pas trop comprendre (rires). Avant l’échauffement je vais regarder les 15 premières minutes et après je poserai mon téléphone. Les Rennes-PSG c’est souvent le samedi en plus.
Que penses-tu de cette saison rocambolesque du Stade rennais ?
Franchement, ce n’est pas facile. Surtout après les années qu’on a vécu récemment, avec la Ligue Europa quasiment tous les ans. Ça fait bizarre de ne pas y être, tu te dis que ça va être une année de transition pour repartir, et au final pas tant que ça. Un peu déçu de ce début de saison, là ça va un peu mieux, mais quand tu n’es pas loin de la zone rouge, tu te dis qu’il ne faut pas trop déconner non plus car ça peut aller vite. Là, ça a l’air d’être un peu mieux depuis que Habib Beye est arrivé donc il faut continuer comme ça.
L’avantage, c’est que tu as été en concurrence dans la lutte pour le maintien avec ton père qui supporte Nantes…
C’est ça. Souvent à la maison je le chambre et là on se retrouve dans la même galère (rires). Il me dit « tu vois moi tous les ans c’est comme ça ». Et c’est vrai que ce n’est pas facile. En espérant que ça dure le moins longtemps possible pour nous !
Toi qui a joué le PSG la semaine dernière, quel conseil peux-tu donner aux joueurs du Stade rennais ?
Je ne sais pas vraiment si j’en ai à donner après ce qu’il s’est passé (rires). Tout le monde voit Paris en ce moment, c’est quand même très fort ce qu’ils sont en train de faire. J’espère que le résultat ne sera pas le même pour Rennes. Qu’ils essayent de tenir le plus possible et pourquoi pas essayer de les faire douter un peu après leur match de Ligue des Champions. Il y aura peut-être un peu plus de fatigue. Et pourquoi pas en fin de match !