El Hannach : des débuts très prometteurs ! | OneFootball

Port altier, aisance technique, sens du placement, rigueur défensive et projection vers l’avant : en deux matchs + 30 minutes, Naoufel El Hannach a montré qu’il pourrait bien être la jeune révélation de cette saison. Alors on ne demande qu’une chose maintenant, le voir jouer, et si possible à droite, où le manque est criant et où il serait sans doute (encore) plus à l’aise !

El Hannach a réalisé une entrée convaincante à gauche contre Amiens

Déjà titularisé deux fois par Papus Camara, Naoufel El Hannach était présenté initialement comme un arrière central ou latéral droit, droitier, voué à concurrencer Enzo Tchato. Pourtant, ses deux titularisations, contre Le Mans et à Troyes, l’ont amené à débuter à gauche du trident défensif axial héraultais, avant d’être rapidement décalé à gauche tout court lors du déplacement dans l’Aube, suite à l’exclusion de Théo Sainte-Luce.

En tout état de cause, et même loin de son aile de prédilection, il a rapidement montré qu’il avait non seulement le caractère, mais aussi le niveau. Toujours la tête levée, il n’a besoin que de quelques dixièmes de secondes pour trouver une solution lorsqu’il a le ballon, ou en proposer une à son coéquipier porteur.

Contre Amiens, entré à l’heure de jeu en tant que latéral gauche, il a dynamisé l’équipe dès ses premières touches de balle, n’hésitant pas à sonner la charge, à casser des lignes, jusqu’à se retrouver au point de pénalty. Cette attirance pour l’attaque ne le prive pourtant pas de son jugement défensif. À l’inverse d’un Tchato ou d’un Mincarelli, qu’il a d’ailleurs remplacé, il fut difficile de le prendre à défaut. Comme s’il avait des yeux dans le dos, il n’a jamais semblé lâcher le marquage de son ailier, même lorsqu’il a proposé du soutien offensif (à l’exception d’une perte de balle face aux abords de la surface amiénoise à la 70e, où Mouanga et Jullien l’ont bien couvert), ou lorsque le bloc équipe a coulissé vers la droite, l’obligeant à abandonner son côté pour combler le vide dans l’axe.

Très mobile et visible, avec le langage corporel d’un joueur proactif, multipliant les démarquages et les appels, n’hésitant pas à jouer en une touche, à faire des une-deux, il n’a rien du jeune joueur timide qu’on pouvait craindre, qui disputerait ses premiers instants dans le monde professionnel. De plus, sa technique et son sens tactique semblent le placer sans nul doute un cran au-dessus de la concurrence aux postes de latéraux. Ses relances longues, même du pied gauche comme celle qui a trouvé Orakpo, ont été propres. Son entente technique avec un Savanier entré également en jeu côté gauche est à souligner.

Seul M. Souifi, pourtant à proximité, a raté cet attentat

Au bout du temps additionnel, il aurait même dû bénéficier d’un coup franc suite à une belle récupération de la tête et à un une-deux avec Savanier, pour une percée offensive stoppée quand il s’est fait finalement dépecer par un Amine Chabane qui n’aurait pas volé son carton rouge. Décision arbitrale : carton jaune adressé à Omeragić pour protestation. « Ça ne fait rien, il y a des arbitres bien singuliers », aurait chanté Brassens.

Enfin, le jeune prêté par le PSG a fait montre d’un caractère sanguin « Pailladin compatible », très apprécié dans les travées de la Mosson. Tout d’abord en célébrant de manière ostentatoire l’égalisation du MHSC et en haranguant le public. Ensuite en n’hésitant pas à se sacrifier et à prendre un carton jaune pour stopper d’un coup d’épaule viril une contre-attaque picarde juste après ladite égalisation (dans cette fameuse minute où il est interdit de se déconcentrer et d’encaisser un but). Enfin, en remontant tout le terrain comme une fusée pour partir à la filoche dans la surface adverse, quand il s’est agi de défendre ses coéquipiers lors de la seule échauffourée du match, dans le temps additionnel.

En définitive, ce que l’on aimerait à présent, c’est voir et revoir Naoufel El Hannach débuter un match au poste de latéral. Si possible à droite, en lieu et place d’un Enzo Tchato une nouvelle fois à côté de la plaque hier et qui aurait beaucoup à apprendre en l’observant depuis le banc. Sur son bon pied, il est probable que l’apport de l’international U20 marocain serait encore plus grand. Pour le reste, on s’est déjà fait une idée : ce garçon nous fera du bien et ne sera sûrement pas amené à faire carrière en L2. Alors profitons en tant que nous l’avons pour le faire jouer là où il nous apporterait le plus et comblerait le vide à un poste où personne n’est parvenu à s’imposer depuis le départ de Ruben Aguilar.