Peuple-Vert.fr
·9 Juli 2025
DNCG : Deux poids, deux mesures pour Bernard Lions !

In partnership with
Yahoo sportsPeuple-Vert.fr
·9 Juli 2025
Relégué administrativement, il y a quelques jours, l’Olympique Lyonnais joue gros ce mercredi matin à Paris. Devant la commission d’appel de la DNCG, le club rhodanien tenteront d’éviter le pire : une descente confirmée en Ligue 2 et une possible faillite.
Ce mercredi, dans les bureaux parisiens de la Fédération française de football, l’Olympique Lyonnais est auditionné par la commission fédérale d’appel de la DNCG. L’enjeu ? Rien de moins que la survie du club en Ligue 1, après la rétrogradation administrative prononcée il y a quinze jours. Une sanction provisoire qui pourrait bien devenir définitive si les garanties financières exigées (près de 200 M€) ne sont pas apportées.
Depuis plusieurs jours, c’est une véritable opération sauvetage qui se joue en coulisses. Exit John Textor, président contesté et désavoué, remplacé le 30 juin par l’actionnaire Michele Kang. C’est elle, aux côtés de Michael Gerlinger (DG), qui tente de réunir les sommes nécessaires pour rassurer la DNCG. Objectif : injecter 100 M€ via des réorientations internes au sein du groupe Eagle et convaincre le fonds ARES d’apporter les 100 M€ restants.
Même en cas de maintien en Ligue 1, les conséquences seront lourdes. Une période d’austérité attend le club : réduction drastique de la masse salariale, ventes des joueurs à forte valeur marchande, interdictions de recrutement et ambitions sportives revues à la baisse. La présence de Chris Mallon, spécialiste du redressement d’entreprise et représentant d’ARES, au siège de l’OL n’est pas anodine.
Mais si la DNCG confirme la relégation, l’horizon devient beaucoup plus sombre. Avec une dette colossale estimée à 541 M€, un club dimensionné pour l’Europe, et un stade à rentabiliser, la faillite ne serait plus un scénario fantaisiste. Le modèle économique de l’OL, déjà fragilisé, volerait en éclats.
Présent sur le plateau de L’Équipe du Soir, Bernard Lions, journaliste et consultant, a livré une analyse nuancée de la situation lyonnaise, insistant sur les enjeux économiques plus larges du football français :
« Je suis moins inquiet que certains pour deux raisons. La première raison, c'est que de toute façon ça leur coûterait beaucoup plus cher. Je parle du pack actionnaires et pas seulement de John Textor, d’une descente en Ligue 2. Le club perdrait de sa valeur et de ses ressources.
La deuxième chose, c'est qu’au moment où on essaye de bâtir une chaîne de télé, qu’on essaye de revaloriser les droits télé, je vois quand même mal la DNCG se tirer une balle dans le pied. On a déjà assisté à la disparition de Bordeaux, la descente de Saint-Étienne. Si on se privait d’un club comme l’Olympique lyonnais, je serais quand même assez surpris.
Surtout que la DNCG a une énorme responsabilité dans tout ce qui se passe aussi à l’Olympique Lyonnais, en ayant demandé au club de se contenter de faire un prévisionnel, et derrière demander 200 millions d’euros. Si elle sanctionne à la tête du client ? La règle est la même pour tous, après, c'est l’application de la règle qui change. »
Un avis qui illustre à quel point le dossier lyonnais dépasse le simple cadre d’un club. La Ligue 1 ne peut-elle se passer d’un club comme l’OL ? La DNCG osera-t-elle valider une chute aussi brutale pour un club aussi emblématique, après les cas de Bordeaux ou Saint-Étienne ?
La DNCG devrait rendre sa décision d’ici la fin de la semaine. Une issue très attendue à Lyon, mais aussi dans tout le paysage du football français. En attendant, l’OL continue de préparer la saison comme si de rien n’était… tout en craignant le pire.