le11
·17 Februari 2025
« C’est difficile de voir une lueur d’espoir « , après Grenoble, l’Amiens SC inquiète toujours un peu plus

In partnership with
Yahoo sportsle11
·17 Februari 2025
Ancien membre de la commission technique du district de la Somme et polémiste de l’émission La Tribune ici Picardie, Bruno Paris délivre son décryptage après chaque match de l’Amiens SC. Ce lundi, retour sur la défaite contre Grenoble, qui a pour conséquences de renforcer les inquiétudes à propos de l’avenir du club en Ligue 2.
Je pense quand même que c’était pire contre Troyes. Le problème est qu’on commence à s’habituer à ce genre de match. C’est ce qui a de plus lassant, parce que c’est fatiguant d’assister à ce genre de match. On a toujours espoir de voir autre chose, mais au fond de nous-mêmes, on sait très bien qu’on ne peut pas voir beaucoup mieux à l’heure actuelle, dans les conditions dans lesquelles le staff et les joueurs évoluent. Et ce n’était pas une grosse équipe de Grenoble en face. Il y a mieux dans ce championnat. Mais on a ce don de décomplexer nos adversaires, de leur servir des buts sur un plateau.
Ça rappelle forcément le match contre Laval avec un premier but encaissé en trois passes. Ce sont des répétitions d’erreurs. Et on n’est jamais présent sur les coups de pied arrêtés. On n’a pas de joueur de tête. Déjà l’année dernière, c’était la même chose. On a pris une quantité de buts alors qu’on était à 11 dans les seize mètres. C’est incompréhensible.
Je serais plus modéré que certains, parce qu’on peut aussi revenir au fait que l’attaque ne marque pas ce qu’on doit marquer, même quand il y a une offrande. Et c’est quasiment le cas à tous les matches. Avant même d’être mené, on a l’occasion de changer la physionomie du match. Pour revenir à la défense, qui est aux abois et qui est également très sollicitée, en tant que technicien, je n’ai pas envie d’accabler un duo qui a 20 ans de moyenne d’âge. D’autant plus que certains ont tendance à épargner un attaquant qui avait mis 15 buts la saison dernière, qui est dans la trentaine et qui reste 17 matchs sans marquer dans le jeu.
Un joueur qui enchaîne 17 matchs sans marquer dans le jeu et qui continue à démarrer les matchs, c’est un cas unique.
J’essaierai de trouver un équilibre en n’accablant personne, mais rappelant quand même qu’un joueur qui enchaîne 17 matchs sans marquer dans le jeu et qui continue à démarrer les matchs, c’est un cas unique. Défensivement, les joueurs ont de la qualité mais ils n’ont ni la maîtrise ni l’exigence exigées pour obtenir des résultats positifs en Ligue 2. On leur demande de faire le boulot de défenseurs qui ont 27, 28, 29 ans, avec des années d’expérience en Ligue 2.
Amiens SC : « Pas en réussite », Louis Mafouta est la cible des critiques
Ce qui est paradoxal, c’est qu’il a marqué 15 buts l’an dernier en ayant beaucoup moins de situations. Aujourd’hui, ça commence à se voir comme le nez au milieu de la figure. Pour autant, je ne suis pas d’accord avec le public qui a décidé de l’accabler plus que les autres. Je pense simplement qu’on a trop insisté avec ce joueur au moment où il y en avait un autre encore disponible (Elyess Dao, NDLR) qui pouvait démarrer certains matchs et permettre à Louis Mafouta d’entrer en cours de jeu.
A chaque match ou presque, Omar Daf peut changer dix joueurs. Contre Grenoble, je pense qu’il a quand même envoyé un signal à Louis Mafouta en le sortant à ce moment du match. Il savait très bien qu’il allait recevoir une bronca. Après l’avoir protégé, mis dans du coton, je pense qu’il a voulu marquer le coup, peut-être bouger un peu son joueur. Je pense que c’est un simple avertissement pour Louis Mafouta, mais ça signifie quand même quelque chose. A voir comment ça se matérialise sur les prochains matches.
Amiens SC – Grenoble : des signaux au rouge et une zone « orange » toujours plus proche
Mes contradicteurs, et tant mieux qu’il y en est, disent toujours : « il n’y a pas d’inquiétude à avoir, on a tant de points d’avancer. Ils savent aussi bien compter que moi et constater qu’il n’en reste plus que quatre. Cela veut dire que ça peut aller très vite à partir de maintenant. Et trois jours après le match, je ne vois pas quelles sont nos ressources pour se dire que vendredi on va allait tirer un résultat à Rodez qui vient d’en passer cinq à Pau. Les solutions s’amenuisent de semaine en semaine. Si je veux trouver un motif d’espoir, c’est peut-être l’entrée en jeu d’Abdelhamid Ait Boudlal, qui faisait quand même quelques bancs avec Rennes avant d’arriver à Amiens.
Amiens SC – Grenoble : votre Amiénois du match est…
Il y a aussi la confirmation Victor Lobry, mais ça contrebalance avec Rayan Lutin et Nordine Kandil qui sont au fond du trou. C’est franchement difficile de voir une lueur d’espoir avant ce déplacement compliqué à Rodez. Pour autant, j’espère un sursaut parce j’ai envie de voir l’Amiens SC rester en Ligue 2. Je reste derrière cette équipe, à commencer par vendredi à Rodez. L’objectif sera de pas perdre de resserrer quelques boulons avant la réception de Metz. On en est arrivé là. Je reste derrière le staff et les joueurs. Par contre, je continue à en vouloir aux deux personnes qui sont derrière qui ont détruit l’effectif.
On pense que la partie footballistique, ça ne les intéresse pas. J’irais même plus loin que ça. Le président n’aime pas le football. Il ne parle que d’argent. Quand on dit que le président, depuis 2 ou 3 ans, met 6 ou 7 ou 8 millions pour passer devant le gendarme financier, j’ai envie de lui dire que ce n’est pas normal qu’il mette autant d’argent personnel. Comment l’Amiens SC en est arrivé là ? Pourquoi le club a besoin de cet apport chaque saison ? Où sont les trous dans la raquette ? Quels sont les postes qui font qu’on éprouve ces difficultés financières ?
Bernard Joannin n’aime pas le football. Le fonctionnement de ce club est catastrophique.
Le fait de faire ces annonces d’apport de fonds, ça rassure le supporter lambda, ça conforte les dirigeants qui gravitent autour du président, ça empêche surtout tout questionnement. Malgré les ventes, la réduction de la masse salariale, il manque régulièrement 7 millions d’euros. Comment est-ce possible ? Ça vient d’où ? Le président est soi-disant malin financièrement, mais tous les ans il faut réaliser 7-8 millions de ventes au détriment du sportif. Toujours. Le fonctionnement de ce club est catastrophique. Hormis les gens qui lui sont redevables, les défenseurs de Bernard Joannin se comptent sur les doigts d’une seule main. Ce qu’on a vu vendredi est encore de la responsabilité de deux personnes. Depuis quelques temps, Bernard Joannin ne fait pas que faire des erreurs, il a aussi dit beaucoup de bêtises.
Lui, je n’en parle plus. Je ne comprends toujours pas ce qui continue d’unir ces deux personnes. Tant mieux pour eux, je n’ai rien contre. Maintenant, c’est au détriment de la l’Amiens SC, au détriment du sportif. A onze journées de la fin de la saison, la situation n’a jamais été aussi délicate sportivement. Et qu’est-ce que nous ont amené Bernard Joannin et son recruteur cette saison ? Un affaiblissement constant du groupe et aucune autre solution. prendre des joueurs en devenir en janvier, alors qu’on a besoin de joueurs prêts à jouer tout de suite, c’est incompréhensible. Sans Sébastien Corchia, on se retrouve avec une défense d’une jeunesse extrême. Que le président nous donne un début d’explication à cette logique sportive. Ce serait respecter tout le monde, à commencer par les soi-disant 5 000 spectateurs qui ont fait le déplacement vendredi pour assister à une parodie de spectacle dans un froid de canard. C’est un scandale à l’état pur. Franchement, ça fait vraiment mal au cœur.
Propos recueillis par Romain PECHON
Retrouvez Bruno Paris et l’ensemble des polémistes de La Tribune sur ici Picardie ce lundi dès 18 heures.
Crédits photo : Eddy Lemaistre//Icon Sport
Langsung