Tribune Nantaise
·13 Juli 2025
« Ça ne sert ni le joueur, ni le club » : le coup de gueule de Walid Acherchour sur le dossier Matthis Abline

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·13 Juli 2025
Qui dit nouvel été dit nouvelle saison palpitante du foot business. Sans surprise, ce marché des transferts estival est marqué par d’interminables négociations toujours plus faramineuses. Sur les bords de l’Erdre, le dossier Matthis Abline en est le parfait exemple : acheté 10 millions d’euros l’été dernier, le jeune attaquant des Canaris est convoité par les plus grosses écuries du championnat de France.
Dans le viseur du LOSC et de l’OM, qui espéraient s’attacher ses services pour moins de 20 millions d’euros, l’international Espoirs français a également tapé dans l’œil d’équipes anglaises, à l’instar de Sunderland. Les trois clubs se sont toutefois heurtés au mur Waldemar Kita, qui a assuré qu’il ne laisserait pas partir son attaquant pour moins de 50 M€. Plus récemment, le Paris FC est entré dans la danse avec l’objectif de reconstituer son duo avec Moses Simon, pour une opération estimée à près de 40 millions d’euros… soit plus de deux fois la valeur marchande du joueur, estimé à 18 M€ par Transfermarkt.
Bien entendu, nombreux sont les observateurs qui ont dénoncé les exigences irréalistes du président du FC Nantes. Vendredi soir, Walid Acherchour, chroniqueur à RMC Sport, s’est notamment exprimé à ce sujet sur le plateau de l’After Foot. « Il y a deux ou trois cas qui m’agacent sur le marché des transferts, notamment sur les prix exorbitants de certains joueurs. Je vais prendre l’exemple de Matthis Abline, on entend parler de 40 millions d’euros, alors que ça démarrait avec une offre à 15 millions de l’Olympique de Marseille… puis il y a eu la sortie de Kita pour dire qu’il ne partirait pas pour moins de 50 millions, illustrait-il. Cette escalade ne sert à personne. Je parle d’Abline, mais on pourrait aussi parler de Paixao en Eredivisie, qui a fait de belles choses avec Feyenoord en Ligue des Champions. »
Loin de remettre en question le talent de Matthis Abline, Walid Acherchour pointe avant tout du doigt les risques de telles surenchères, tant pour les joueurs que pour les clubs. En effet, certaines formations de seconde zone dans des championnats plus riches (Angleterre ou Allemagne par exemple) disposent parfois de moyens financiers supérieurs à ceux des cadors de Ligue 1. L’insatiable quête d’argent des dirigeants des clubs peut ainsi pousser les joueurs à rejoindre des équipes moins adaptées à leurs qualités et moins propices à leur progression.
Une nouvelle fois, le chroniqueur de 31 ans s’appuie sur l’exemple du jeune buteur nantais pour illustrer son propos : « Matthis Abline devrait avoir sa place à l’OM en rotation, avec un transfert entre 12 et 15 millions, il pourrait concurrencer Gouiri et continuer à progresser », estime Acherchour.
« Mais il va soit aller au Paris FC pour 30 ou 40 millions, avec une pression dingue qu’il devra assumer car il sera la tête de gondole du projet du PFC, soit il va aller à Sunderland ou dans des clubs de Premier League où il va végéter dans des effectifs pléthoriques. Et si ça ne fonctionne pas au bout d’un an, on fera la machine à laver du football, déplorait-il au micro de l’After Foot, avant d’évoquer une autre éventualité : celle de l’échec total des négociations et d’un joueur forcé de rester contre son gré.
« Je le répète, ça ne sert ni au joueur ni au club, car il y a aussi des chances qu’il n’aille nulle part, qu’il fasse une saison supplémentaire et qu’il se dévalorise car le joueur est peiné. On est sur une escalade qui me dépasse. On l’a vu avec Ekitike : on perd de très bons joueurs qui ont subi des choix contre-productifs », a-t-il conclu.
💥 Le coup de gueule de @walidacherchour sur "la surenchère permanente sur le marché des transferts"–
Le FC Nantes doit-il continuer à faire monter les enchères pour son buteur, au risque de tout faire capoter ? Pour rappel, le club a déjà vendu pour près de 20 millions d’euros depuis l’ouverture de ce mercato estival grâce aux départs de cadres tels que Moses Simon, Douglas Augusto, Pedro Chirivella et Jean-Charles Castelletto.