« Beaucoup plus de pression » sur l’OM que sur le LOSC, Bruno Genesio pas impressionné par le collectif marseillais | OneFootball

De passage en conférence de presse ce vendredi, à deux jours de la sortie du LOSC dimanche, Bruno Genesio s’est longuement épanché sur l’Olympique de Marseille, dont les individualités impressionnent.

Le sprint final débutait à l’issue de la dernière trêve internationale, fin mars, il se poursuit semaine après semaine et les clubs français en sont désormais à leurs dernières enjambées. Celles-ci s’annoncent parfois piégeuses, tandis qu’elles sont d’autres fois synonymes de frissons. C’est le cas ce week-end pour le LOSC qui, troisième de Ligue 1, retrouve l’Olympique de Marseille (2e) ce dimanche (20h45) dans le cadre de la 32e journée de championnat.

Ce rendez-vous ainsi que le sprint sont particulièrement excitant pour les observateurs du football français autant que pour ses acteurs. Bruno Genesio l’avoue de lui-même : « C’est bien pour le public, et aussi pour l’image de notre championnat qui est parfois souvent décrié. On se rend compte que derrière le PSG, qui bien sûr domine largement, il y a beaucoup de bonnes équipes. Certaines ont des moyens financiers plus importants que d’autres, mais il y a 6 équipes qui luttent pour la Champions League et je trouve que c’est plutôt intéressant. Même si nous, on aurait préféré jouer 3 matchs en étant sûr de terminer les 3 premiers (sourire). Mais c’est aussi pour ça qu’on fait ce job, pour avoir cette adrénaline sur des matchs à enjeu », débutait-il ainsi, se projetant ensuite sur le duel à venir.

Stage en Italie

En proie au doute dans le sprint final de ce championnat de France, qu’il espère synonyme de qualification pour la Ligue des Champions sur la ligne d’arrivée, l’Olympique de Marseille a quitté son centre d’entraînement depuis deux semaines pour une mise au vert prolongée loin de l’excitation de la cité phocéenne.

Qu’est-ce qu’une mise au vert ? C’est le fait de se mettre au calme, de s’isoler, notamment pour les sportifs avant un grand tournoi ou un grand rendez-vous. Qu’en pense Bruno Genesio ? « S’ils l’ont fait (partir en stage, ndlr), c’est que le coach a estimé que c’était la meilleure manière pour préparer les matchs. Ils ne sont pas seulement partis pour préparer le nôtre. Et si nous on ne fait pas de mise au vert, ni prolongée, ni même la veille du match, c’est que j’estime qu’on n’a pas besoin de le faire, et qu’on se prépare aussi bien, voire mieux, de cette façon.

Chaque club a son contexte, a son histoire, a sa façon de faire. Il n’y en a pas une qui est mieux que l’autre. S’il suffisait d’aller au vert pour gagner les matchs, on irait tous. S’il suffisait de ne pas y aller, personne n’irait. Si c’était aussi simple, ça se saurait. Depuis longtemps, tout le monde ferait match nul en fait », expliquait-il ainsi, lui dont le groupe ne fera rien de particulier pour cette rencontre.

Mais cela démontre-t-il une certaine nervosité sur la Canebière, qui ne serait pas l’endroit idéal pour préparer au mieux un sprint final ? Peut-être : « Il y a sûrement beaucoup plus de pression chez eux, jugeait de son côté Bruno Genesio, qui connaît bien la situation économique de chaque formation en Ligue 1. C’est peut-être la raison pour laquelle ils ont choisi d’aller un petit peu s’exiler pour travailler plus tranquillement. Après, je ne suis pas dans leur tête et ce n’est pas à moi de juger. Mais c’est sûr que pour eux, d’abord, vu leur budget et leurs investissements, c’est vital. En plus, ils n’ont eu qu’une compétition à jouer toute la saison. »

L’expérience, le vécu

Justement, une compétition, ce n’était pas le quotidien du LOSC qui s’est hissé jusqu’en huitièmes de finale de Ligue des Champions cette saison. Ces joutes européennes, d’un duo madrilène à un déplacement à Dortmund, ont beaucoup appris au collectif lillois, qui en sort évidemment grandi.

« Sur l’approche du match, je pense que ça peut nous servir. Parce qu’émotionnellement, on a cette expérience de matchs très importants contre des grandes équipes. Et ça peut nous servir dans l’approche du match, confiait l’entraîneur nordiste, qui refusait néanmoins de voir cette opposition une finale. C’est important de rappeler qu’on ne joue pas la saison sur ce match-là, parce qu’il restera encore deux matchs. Quel que soit le résultat, il va y avoir encore beaucoup de choses qui se passeront lors des deux dernières journées. Ce n’est pas une finale, comme j’ai pu l’entendre à droite ou à gauche, même si une confrontation directe a une connotation un peu plus forte », nuançait-il.

L’ultime question concernait le collectif marseillais. Ce dernier, au contraire de celui du LOSC qui a évolué au fil des mois, n’a pas véritablement semblé impressionner Bruno Genesio. Le technicien s’est plutôt concentré sur les individualités marseillaises : « Je n’ai pas trop envie de répondre à cette question, répondait-il d’abord, laissant ses interlocuteurs bouche-bée. Je pense qu’ils ont beaucoup de joueurs de talent, qui débloquent beaucoup de situations sur des exploits individuels. Après, il y a un jeu qui est prôné par le coach : un jeu possession, de domination.

Dernièrement, ils ont changé de système. Je ne sais pas comment ils évolueront contre nous, mais ils ont des joueurs capables de faire des différences à toutes les lignes, notamment au milieu et devant, qui peuvent faire la différence. Je pense à (Adrien) Rabiot, à (Mason) Greenwood, à (Amine) Gouiri que je connais bien, ou à (Luis) Henrique… C’est une équipe qui, offensivement, dégage beaucoup de puissance et beaucoup de qualités individuelles », concluait ainsi Bruno Genesio, désormais prêt à mener un intense bras de fer avec Roberto De Zerbi, son homologue marseillais.