Yuya Osako et le Werder : le chant du cygne ? | OneFootball

Depuis le début de la saison, Yuya Osako traîne son spleen sur les pelouses de Bundesliga. Même si au sein de la sélection nationale nippone il ne cesse d’enchainer les performances de premier ordre, l’attaquant est dans l’impasse au Werder Brême. Malgré le fait que son entraîneur Florian Kohfeldt ne cesse de lui renouveler sa confiance, le numéro 8 brêmois semble être perdu dans le système de jeu. Le mal semble être profond, à moins que…

Tout avait pourtant si bien commencé ! En juillet 2018, la carrière de Yuya Osako prenait une nouvelle tournure : il quittait le FC Köln qui venait de descendre en 2. Bundesliga et rejoignait les rangs des Werderaner, pour 4,5 millions d’euros. À l’époque, le club de football de cette ville portuaire d’Allemagne venait de traverser un exercice 2017-2018 moribond, achevé à la 11e place du classement. Pour repartir de plus belle, l’idée était d’insuffler un nouvelle dynamique à l’équipe et cela passait par un renouvellement de l’effectif dans les grandes lignes.

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Sous l’impulsion de l’entraîneur Florian Kohfeldt (qui à la base devait juste assurer un intérim) et du directeur sportif Frank Baumann, de nombreux joueurs débarquaient durant le mercato estival sur les bords de la Weser, dont l’international néerlandais Davy Klaassen (pour un montant record), Claudio Pizarro (qui faisait un énième comeback) et Yuya Osako.

Ce dernier avait pour mission de palier au départ d’Ishak Belfodil, mais surtout de participer activement à l’animation offensive d’une équipe qui souffrait souvent d’une attaque en mal de créativité.

Le remplaçant de Max Kruse

Après une année d’adaptation durant laquelle Osako était trop rarement décisif (3 buts et 3 passes décisives en 21 matches de championnat), le Japonais du Werder de Brême a changé de dimension lors de la saison suivante. Les Werderaner venaient alors d’échouer à un point de la 7e place, synonyme de barrage pour la Ligue Europa. Malgré cette dynamique positive, Florian Kohfeldt devait composer avec le départ du capitaine et métronome de son système de jeu, l’inoxydable Max Kruse, qui sortait d’une saison pleine ponctuée par 11 buts et 10 passes décisives en championnat.

Une place était donc à prendre et le coach brêmois décida de faire confiance à Osako. Alors que la tâche à accomplir semblait immense, Yuya Osako ne tarda pas à répondre aux plus sceptiques dès les premiers matches de Bundesliga. Ainsi, en trois journées il avait déjà marqué 3 buts, en effectuant notamment un match tonitruant contre le FC Augsbourg ; une rencontre qu’il a remporté presque à lui tout seul.

Malheureusement, ce début de saison n’était qu’un feu de paille et après être passé par la case infirmerie à la suite d’un claquage tendineux, Yuya Osako ne se montrait décisif que par intermittence. Du haut de ses 8 buts et de ses 2 passes décisives en 28 matches disputés, l’avant-centre nippon réalisa tout de même sa meilleure saison sous la tunique brêmoise.

Il a notamment permis à son club de glaner la 16e place de la Bundesliga. Lors de la 34e et dernière journée de Bundesliga, il a réalisé un match d’anthologie contre son ancienne équipe (victoire 6-1 contre le 1. FC Cologne avec un doublé et une passe décisive).

Alors que tout semblait indiquer que la descente directe à l’issue de la saison régulière semblait irrémédiable, ce résultat a permis aux hommes de Kohfeldt de disputer les barrages contre le 1. FC Heidenheim 1846 et ainsi de se sauver à l’issue d’une saison plombée par les blessures à répétition.

Pas au niveau escompté

Malgré un mercato estival marqué par des rumeurs incessantes quant à un hypothétique retour de l’enfant du club Max Kruse (qui venait alors de résilier son contrat avec le Fenerbahçe SK pour cause de salaires impayés), les Werderaner décidaient pour cette saison de tenter l’aventure nippone en faisant de Yuya Osako le dépositaire du jeu des Brêmois. Et les chiffres sont édifiants : en 18 matchs de Bundesliga, Osako n’a été décisif qu’à une seule reprise (une passe décisive lors de la 9e journée contre le VfL Wolfsburg). Pire, il n’a plus été titulaire en championnat depuis le 2 janvier et une défaite 0-2 face à l’Union Berlin !

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Pas facile de se faire une place dans un collectif où la concurrence est rude. Chaque semaine Yuya Osako doit ainsi se battre avec Niclas Füllkrug, Josh Sargent ou encore Davie Selke. Cet hiver, de nombreux médias allemands avançaient même qu’un départ d’Osako était envisageable et certains parlaient d’un retour en J1 League (la première division japonaise).

Une seconde jeunesse avec la sélection

Malgré ce contexte morose en club, Yuya Osako n’en finit plus de briller avec les Samurai Blue (le surnom de l’équipe nationale nippone), après avoir notamment fait parler de lui lors de la Coupe du monde 2018. Il occupe un rôle prépondérant dans le onze type du sélectionneur Hajime Moriyasu, au même titre que ses compatriotes Daichi Kamada ou encore Takumi Minamino. La sélection est véritablement une bouffée d’oxygène pour Osako, qui lorsqu’il porte les couleurs de son pays est transfiguré.

La dernière trêve internationale était donc la bienvenue pour le Nippon du Werder de Brême, dont la présence en équipe nationale n’était en aucun cas remise en cause malgré ses contreperformances en club. Et on peut dire que l’avant-centre trentenaire s’est fait plaisir durant les deux rencontres internationales qu’il a disputées. Après s’être mué en passeur contre la Corée du Sud (victoire 3-0 avec 2 offrandes d’Osako), le numéro 8 du Werder s’est offert un triplé lors du match contre la Mongolie (victoire 0-14), comptant pour le 2e tour des qualifications pour la Coupe du monde 2022.

Surfant sur cette dynamique positive qui fait office de lueur d’espoir durant cette saison bien terne, Osako a réalisé une entrée en jeu concluante le weekend dernier lors de la défaite 1-0 des Brêmois contre le VfB Stuttgart. Le coach Kohfeldt a ainsi pris le parti de relancer Yuya Osako en le titularisant lors du quart de finale de coupe d’Allemagne, disputé mercredi, contre le SSV Jahn Ratisbonne (un club de 2. Bundesliga).

Et devinez quoi ? C’est le Japonais qui a donné la victoire aux Brêmois grâce à une réalisation pleine de maîtrise technique. Qui sait, peut-être que la saison du Nippon en Bundesliga est enfin lancée. Osako passera un nouveau test ce samedi à 15h30 avec la réception du RB Leipzig, une équipe qu’il retrouvera en demi-finale de coupe d’Allemagne. Elle est à combien la cote pour un but d’Osako ?

Crédit photo : Icon Sport