VAFC : « On ne doit pas abandonner », Vincent Hognon « attend plus » de ses joueurs | OneFootball

S’il se montrait élogieux sur le contenu produit par ses hommes face à l’une des meilleures formations du National en 2025, Vincent Hognon n’en ressortait pas moins déçu du match nul face à Versailles (0-0). Le troisième de suite pour un VAFC qui patine et doit capitaliser sur la concurrence pour se relancer.

Vincent, quel regard avez-vous sur ce match ?

« On a fait un très bon match aujourd’hui (vendredi soir). En face, c’est l’une des meilleures équipes du championnat en ce moment. Offensivement, ils ont des joueurs de transition et peut-être le meilleur joueur du championnat dans leur équipe (une probable référence à l’attaquant Samy Baghdadi, ndlr). C’est une équipe très très forte. Et on a fait un très bon match. Malheureusement, encore une fois, on ne marque pas, mais ce n’est pas faute d’attaquer. Il faut être meilleur dans les zones de finition. On ne frappe pas assez. Sur la première mi-temps, les frappes et les centres ne sont pas toujours dans les bonnes zones. Ça veut dire qu’il y a encore beaucoup (de travail). Je vais travailler quasiment uniquement sur des choses offensives pour essayer de trouver des solutions. Mais en tout cas, dans la préparation, il y a eu un gros plus par rapport à ces derniers temps.

L’impact des remplaçants a-t-il été insuffisant ?

Oui. (Il marque un long silence avant d’être relancé) Ce que j’attends d’eux ? Je regarde le match avant et après de l’adversaire, quand ils font des changements, ce que ça leur apporte ou pas. Et je regarde moi, ce que ça me fait ou pas. C’est comme ça que je vais regarder le match à tête reposée.

Pensez-vous avoir été assez entreprenant en première mi-temps ?

Oui, on a très bien débuté. Après, on ne peut pas tout le temps être au niveau dans le pressing. On n’est pas assez passé côté gauche. Mais du côté de Struda’ (Stredair Appuah), il y a eu beaucoup de bonnes choses. Le petit Diomandé fait un gros match ce soir, pas de problème là-dessus. Mais en première mi-temps, il doit pousser, aller plus demander le ballon dans l’espace et prendre les espaces, comme il a fait en deuxième période. On a un peu de mal à gagner les espaces avec ces joueurs-là après avoir créé le décalage au départ. Par moments, cela fait qu’on s’arrête, on refait un tour. Pour moi, la première mi-temps était déjà bonne. Cette équipe de Versailles baisse tout le temps physiquement parce que c’est un 4-4-2, c’est dur. On le savait. On avait plus d’espaces en deuxième période. Et à la fin, on avait plus d’occasions.

Versailles était très bien organisé, notamment sur le contre-pressing…

Oui, ils sont bons. Et puis, ils ont une capacité à se projeter un contre redoutable avec des joueurs de grande qualité. Ce n’est pas pour rien que c’est une équipe qui restait sur trois victoires d’affilée.

Ce n’est donc pas volé qu’elle prenne un point à Valenciennes…

Si parce que moi, je veux gagner ce match. Et je pense qu’on avait tout pour gagner ce match. Ils auraient pu être efficaces et marquer. Mais je pense que sur la globalité du match, on a été plus entrepris qu’eux et on mérite plus. On ne valorise pas le bon travail effectué. À Concarneau, on ne valorise pas ce qui a été bien fait en première mi-temps. Les matchs nuls, ça ne fait pas avancer. L’équipe est en progrès. Mais faire des matchs nuls, moi, ça ne me suffit pas. Et ça, il faut que ça rentre dans la tête des joueurs.

Ils se satisfont de ce point ?

Non, ce n’est pas ce que je veux dire. Moi, j’ai une forme d’agressivité là-dessus. J’attends des joueurs qui franchissent un cap là-dessus. Il y a une ou deux occasions où le gardien doit rentrer avec le ballon dans le but. C’est comme ça, c’est malheureux. J’essaye de leur développer ça mais là-dessus, il en manque. Si on prend les stats individuelles de chaque joueur, qui a déjà marqué beaucoup de buts dans cette équipe ? Il y a Mathias Oyewusi. Mais ceux qui marquent des buts, c’est toujours les mêmes. J’attends plus.

Vous faîtes référence à l’action d’Ousmane Touré (70′) où tout le stade voyait le ballon dedans…

Lui y compris, j’imagine. Le problème, c’est que quand on le voit dedans, il n’y est pas encore. Ça m’est déjà arrivé. Ça veut dire qu’on n’a pas fait le bon geste, qu’on n’a pas été assez agressif ou qu’on n’a pas fait le bon choix.

Sur le plan des performances individuelles, comptez-vous hausser le ton pour faire bouger les choses ?

Je vais être très clair : il y a de la concurrence, ce sont les meilleurs qui vont jouer. Si tu ne fais pas assez à l’entraînement, tu ne joueras pas. Rémy Boissier, qui est un joueur important et a le brassard par moments, il gagne sa place dans le groupe à l’entraînement. Il m’a fait une semaine d’enfer. Je n’attends que des joueurs comme ça. Les joueurs qui ont joué avec la réserve, j’attends de savoir s’ils ont été bons. Et s’ils ont été bons en réserve, c’est très bien, ils auront une chance. Et s’ils sont bons la semaine, peut-être qu’ils peuvent gagner une place en groupe. Et ceux qui sont dans le groupe aujourd’hui, ils doivent faire une bonne semaine pour gagner leur place la semaine prochaine. Il faut une vraie émulation là-dessus. Ça doit nous tirer vers le haut, on ne doit pas abandonner. J’attends des combattants.

Alex Martin/FEP/Icon Sport

Comment expliquez-vous vos manques offensifs du moment ? Est-ce seulement une question de performances individuelles ?

Sur ce match, oui. Je pense aux tueurs, aux buteurs. C’est le cas aujourd’hui parce que le match est bon. La première mi-temps de Concarneau, c’est la même chose. Après, il y a des matches comme Rouen où on n’a vraiment pas fait assez. Mais en tout cas, je sais que mon équipe est meilleure aujourd’hui. On a bien travaillé, le match est bon, mais on n’a pas gagné. Cela veut dire qu’il faut faire encore plus, que ce n’est pas suffisant. Comment on fait plus ? C’est la concurrence qui doit nous l’amener, la détermination. Mais sur la globalité du match, ça a répondu présent.

Quand je suis arrivé, on voulait prendre moins de buts. C’est fait, je suis déjà passé à une autre étape. J’avais dit que ça devait courir plus. Aujourd’hui, ça court, tout le monde a fait les efforts et a mouillé le maillot. Ça a couru, ça a défendu, ça a pressé, ça a attaqué aussi. Là, on est en train d’essayer de passer une étape. Je ne suis pas content parce qu’on l’a gâchée. Cela fait quatre points de gâchés sur deux matches. C’est comme ça. Demain matin, décrassage. Et lundi, on repart pour, à Villefranche, aller chercher quelque chose.

La frustration est-elle accentuée par les victoires de vos concurrents directs ?

Je les ai vus. C’est inéluctable que, quand on part d’aussi loin, à chaque fois qu’on a des contre-performances, ça creuse devant. Quand on part d’aussi loin, c’est comme ça. C’est pour cela que j’aurais aimé qu’on valorise parce que là, c’est vraiment gâché. C’est gâché là, c’est gâché à Concarneau. J’espère qu’on saura retenir la leçon à Villefranche. »

Propos recueillis par Enzo PAILOT

Crédits photo : Eddy Lemaistre/Icon Sport