Uruguay – Apertura 2022 : Trop tendre | OneFootball

Uruguay – Apertura 2022 : Trop tendre | OneFootball

Icon: Lucarne Opposée

Lucarne Opposée

·24 mars 2022

Uruguay – Apertura 2022 : Trop tendre

Image de l'article :Uruguay – Apertura 2022 : Trop tendre

Beaucoup de matchs nuls ce week-end en Uruguay et donc peu de mouvement au classement, un classement dans lequel Nacional et Peñarol brillent par leur absence aux premières places. Pourtant, le week-end a été très divertissant et plein de leçons pour l’avenir...

C’est mon péché mignon. Certains aiment le foot pour l’ambiance, les fumigènes, ce genre de choses, alors que moi, on pourrait remplacer les supporters par des arbres que cela ne me dérangerait pas (c’est le cas dans un nombre incroyablement élevé de stade en Uruguay, les arbres à la place des supporters). Non, moi, mon péché mignon, le truc que j’aimerais me dire que logiquement je n’aime pas mais en fait je regarde avec avidité, c’est les generales. Les batailles générales. Les bastons. Secrètement, je rêve d’un football ou comme au hockey sur glace (d’après ce que j’en ai entendu un jour), les arbitres laisseraient tout le monde se mettre des mandales avant d’intervenir, quitte à sanctionner a posteriori, plutôt que de vouloir séparer tout le monde. Je sais, ce n’est pas bien. Et au-delà du fait que ce ne soit pas bien, tout le monde s’en fout de mon petit penchant secret pour la violence. Mais je suis persuadé quand même que secrètement beaucoup de spectateurs sont d’accord avec moi et qu’il n’y a pas vraiment de meilleure fin à un match tendu qu’une bonne baston. Mais sur le terrain. Et sans arme, évidemment.


Vidéos OneFootball


Et le match de dimanche entre Wanderers et Nacional au Viera a été magnifique, comme on ne l’avait pas vu depuis quelques temps déjà. Et pourtant le match a été formidable et le Nacional de Pablo Repetto aurait dû se le rendre bien plus facile. Repetto suspendu, c’était son adjoint Quagliata qui était sur le banc, père de Nicolas Quagliata qui jouait en dix derrière l’attaquant de l’adversaire, le Bohemio. Nacional a dominé avec une très bonne première heure de jeu ponctuée de deux poteaux pour son jeune numéro dix Manuel Monzeglio, vingt-et-un ans, que l’on avait pas vu venir alors que de nombreux autres joueurs devraient être à sa place comme Leandro Otormín par exemple. Nacional domine mais n’arrive pas à marquer jusqu’à ce que le colombien Alex Castro, ailier gauche dans le trio d’attaque, ne parte en contre avec la balle et ne frappe parfaitement au deuxième poteau pour tromper enfin De Arruabarrena. On pense alors le match un peu plié, mais Daniel Carreño effectue enfin quelques changements et Nacional recule aussi beaucoup trop. Sur un coup franc lointain (tellement lointain qu’il ne devait pas être dangereux), tous les joueurs de Nacional défendent au premier poteau en se jetant sur la balle. Ils se gênent et Carballo remet le ballon au deuxième sur un Hernán Rivero tout seul, qui trompe Rochet de prés. Cette égalisation n’est pas logique sur l’ensemble du match, mais dénote un Nacional fébrile, tellement fébrile que Diego Hernández récupère un ballon à la dernière minute du match à la suite d’une tentative de retourné acrobatique de Diego Riolfo. La défense pense qu’il va centrer, mais il frappe une mine dans la lucarne de son côté.  But qui offre la tête du championnat à Wanderers. À la dernière minute. Le joueur s’en va danser une première fois devant les supporters de Nacional. Il se rend compte de son erreur et court vers le côté de Wanderers. Cela aurait pu en rester là mais… Il marche de nouveau vers la tribune bolso et se met à danser une petite salsa tout seul, sous les projectiles des supporters de Nacional. Il expliquera plus tard l’avoir fait car le photographe du club était là…

Et là, ça a sauté dans de nombreuses têtes. Nacional est en crise et cette défaite signifie presque la fin pour Repetto. Les joueurs se ruent sur Hernández. Des baffes sont lancées. Des baffes parce que le joueur qui met une vraie bonne droite de K-O sait qu’il sera suspendu six mois, alors les joueurs se courent après pour se mettre des petits taquets sur la tête ou des baffes. Les arbitres tentent de s’interposer, la police tente de protéger les arbitres. Et finalement la situation se calme. Le VAR passe, deux joueurs sont expulsés : Hernández, principalement coupable d’avoir tout démarré et Yonatan Rodríguez (qui effectuait jusque-là un bon match au milieu). Le match reprend avec dix minutes de retard. Juan Acosta est exclu pour un coup de coude (à la 105e) avant que Franco Fagùndez n’égalise sur un centre d’Otormin. Marichal ne trouve rien de mieux à faire que de célébrer devant la tribune de Wanderers et donc aussi de prendre un rouge plus un match de suspension, alors qu’il n’est pas extraordinaire en défense. Score final 2-2, cinq expulsés si l’on considère Rolón, remplaçant côté Bohemio.

Repetto sauve donc sa tête, Wanderers continue en haut du classement et un juge trouve que ce n’est pas assez. Le juge Fernando Romano a décidé de convoquer des joueurs et les arbitres indiquant à la presse que « cela l’interpelle qu’il n’y ait eu que trois expulsions » après la bataille générale. Il continue « comme l’année dernière nous avions sorti le jaune aux footballeurs de Peñarol, nous allons maintenant sortir le jaune à ceux de Nacional et Wanderers. Ils doivent savoir que la prochaine fois il n’y aura pas de jaune mais rouge direct ». Le juge fait référence aux joueurs de Peñarol convoqués à la suite de chants insultants envers Nacional après le titre de 2021 et file une métaphore footballistique malaisante dans le contexte du football, une judiciarisation du football qui remonte à l’an 2000 et qui vous est racontée dans le numéro 18 du magazine.

Heureusement, le reste de la journée a été un peu plus calme, hormis Fossati qui a voulu insulter tout le monde mais c’est un vieux et l’on accepte cela plus simplement chez les personnes âgés. Peñarol a concédé le match nul contre le Deportivo Maldonado, malgré l’ouverture du score de Ramos. Peñarol a montré une belle intensité mais se retrouve avec un effectif moyen (Laquintana, Olivera, Bentancourt) et a payé en deuxième mi-temps une boulette du dernier des mohicans, Kevin Dawson. Et en plus, juste avant la Libertadores, il est fort probable que Canobbio parte au Brésil ayant reçu une offre qui ne se refuse pas. La Libertadores devrait être longue pour les Uruguayens, à nouveau, mais heureusement il reste le championnat. Trois autres un partout entre Boston River et Defensor, Torque et Danubio et Plaza et Albion. Avec ces résultats, peu de mouvement au classement, sauf la belle opération de Liverpool qui s’impose contre Rentistas grâce à un magnifique coup franc de Díaz qui en a profité pour être appelé pour la première fois en sélection du haut de ses dix-neuf ans avec l’absence de Vecino. Pour finir, une autre bonne équipe depuis le début de saison, River Plate, s’est imposé contre Fénix.

Les buts

Image de l'article :Uruguay – Apertura 2022 : Trop tendre
À propos de Publisher