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·16 octobre 2023
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C'est aux alentours de minuit, et alors que le Stade Roi Baudouin commençait à se vider, que Manu Leroy, CEO de l'Union Belge, s'est présenté devant la presse pour raconter le déroulement de la soirée. Une soirée cauchemardesque et dramatique pour la Suède.
Nous ne sommes "que" journalistes sportifs, et ce choix de carrière est lié, avouons-le, à la légéreté habituelle que représente le football dans l'actualité quotidienne. Reporter de guerre ou journaliste de crise, ce n'est pas notre rayon, et le rush d'adrénaline qu'a provoqué un événement tel que celui de ce lundi n'a fait qu'accroître notre respect pour les confrères s'étant spécialisés dans ce domaine.
Car ce lundi au Stade Roi Baudouin, il n'a été question de football que pendant 45 minutes, et jamais sans garder dans un coin de la tête les images glaçantes provenant du centre-ville de Bruxelles. Plus de 2h après la "non-reprise" du match, enfin, Manu Leroy, CEO de l'Union Belge, est venu donner une conférence de presse plutôt que Domenico Tedesco et un Diable.
Comme l'avait déjà révélé le responsable suédois de la sécurité une heure auparavant, il a confirmé que le match avait failli ne pas commencer. "Nous avions reçu ce message push que tout le monde a probablement reçu aussi, comme quoi un attentat avait eu lieu dans Bruxelles", entame Leroy.
"Nous sommes restés en contact avec la police afin de déterminer la stratégie à adopter. La conclusion était que nous n'avions pas assez d'éléments sur le coup, et que le stade était le lieu le plus sûr pour nos supporters, mais surtout les supporters suédois", continue le CEO de la RBFA.
C'est ensuite bien naturellement du côté de la Suède qu'est venue la décision de ne pas reprendre le match après la mi-temps. "Le capitaine suédois (Victor Lindelöf, nda) a fait savoir à notre capitaine que les Suédois ne souhaitaient pas reprendre le match. Nous étions bien sûr d'accord". C'est ensuite la police qui a pris le relais, et décidé de la marche à suivre.
Afin d'éviter la cohue, les supporters ont été appelés à rester sur place en tribune. S'en sont suivis des chants, notamment en l'honneur des supporters suédois ("Sweden, Sweden"), des ola, bref : les supporters belges faisaient contre mauvaise fortune bon coeur, dans le froid. Tribune par tribune, à partir de 23h30, le stade a pu se vider.
Quant aux Diables Rouges, leur réaction a été l'incrédulité, explique Manu Leroy. "C'est irréel, ce qui se passait. Mais bien vite, nous avons eu confirmation des faits et compris la gravité des faits. Quand le capitaine suédois est venu leur annoncer leur décision, nous avons bien saisi. Les joueurs suédois ont été escortés à l'aéroport, les Diables ont pu quitter le stade comme ils le souhaitaient une fois l'évacuation entamée".
Les supporters suédois, eux, ont été les derniers à quitter le plateau du Heysel, sous bonne garde. La police leur a garanti une escorte jusqu'à leur hôtel, car au moment d'écrire ces lignes, le tueur était toujours en liberté...