Thomas De Parmentier (Feignies-Aulnoye) : « Si on veut réaliser l’exploit, c’est à Maubeuge » | OneFootball

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·24 janvier 2024

Thomas De Parmentier (Feignies-Aulnoye) : « Si on veut réaliser l’exploit, c’est à Maubeuge »

Image de l'article :Thomas De Parmentier (Feignies-Aulnoye) : « Si on veut réaliser l’exploit, c’est à Maubeuge »

Sur le chemin de l’entraînement, il y a maintenant une dizaine de jours et avant donc l’annonce du report, Thomas De Parmentier, buteur héroïque au tour précédent face à QRM (L2), acceptait notre demande d’interview avec grand plaisir. D’abord déçu du tirage, le milieu de terrain de Feignies-Aulnoye se réjouissait d’affronter la Paillade, ce soir à 18h, à Maubeuge.

Peux-tu présenter ton parcours de footballeur auprès de nos internautes ?


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Je suis un gamin valenciennois. J’ai commencé dans un petit club avant de signer au VAFC à l’âge de 13 ans. J’y suis resté 5 ans, au fil des catégories des jeunes. J’ai été recruté par Guingamp, qui avait une politique de jeunes développée. Mais niveau timing, je n’ai pas été heureux, car l’EAG a gagné la Coupe de France cette année-là et a procédé à un « gros » recrutement pour la Coupe d’Europe. C’était un peu bouché, deux ans plus tard, j’ai rejoint Avranches en CFA, où on a fait une belle saison, sans avoir pu signer pro à Guingamp malgré mes performances avec la réserve en CFA2.

J’ai eu la chance d’être papa à cette période-là, donc assez jeune, peu avant 22 ans. C’était un choix. J’étais en contact alors avec le coach de Dunkerque, et j’avais cette volonté de rejoindre ma famille dans le Nord. On est montés en National dès la première année, où j’ai enchaîné avec quatre saisons en National, ratant la montée en L2 sur la dernière année à cause d’une fin de saison où on s’est un peu manqués. J’étais en fin de contrat, le club avait des difficultés financières. J’ai dû faire un choix, car entre-temps, j’ai eu mon deuxième fils. J’arrivais à un moment où j’étais un peu dégoûté du football, même beaucoup. J’ai préféré la stabilité familiale plutôt que de repartir en National ou ailleurs à l’autre bout de la France. Donc j’ai rejoint Croix, en CFA, j’y suis resté trois ans avant d’atterrir à Feignies où je suis sur ma 4e année, que l’on vit en National 2.

On devait s’appeler pendant votre déplacement vers Besançon, mais le match a été reporté en raison des conditions météorologiques. Ne craignez-vous pas un manque de rythme avant d’affronter le MHSC ?

Il y a eu beaucoup de froid, avec des températures bien négatives. Ils ont même eu de la neige donc c’était compliqué de jouer ce week-end. Quand on est joueur, on aime bien enchaîner pour avoir du rythme. Mais bon, on n’a pas de match ce week-end et on va en profiter pour travailler et être prêts. C’est une période particulière cette reprise de janvier. Cela permet de récupérer doucement, de digérer les premiers mois qui sont difficiles alors qu’on va voir une phase retour pas plus simple. On aura le week-end libre et je pense que pour nous, joueurs amateurs, il y a la compétition, mais il y a aussi les émotions à gérer, donc ce n’est pas plus mal.

En parlant d’émotions, Feignies-Aulnoye a déjà fait parler de lui en Coupe de France, avec il y a deux ans un 32e de finale face au Paris Saint-Germain.

La Coupe de France, du haut de mes 33 ans, c’est l’opportunité de se frotter aux joueurs professionnels. Même si nous, on ne l’est pas, on joue tous les jours au football. Je ne suis pas professionnel, mais c’est mon métier. Au-delà de la vision du joueur que je suis, c’est aussi la possibilité de créer une belle fête et rendre à ceux qui sont là au quotidien. Que ce soient les dirigeants, les bénévoles. Ceux qui investissent beaucoup de leur temps et parfois pour pas grand-chose. Parfois, en N2, il n’y a pas grand monde en tribunes, mais eux sont là, dans le froid. C’est aussi la possibilité de faire parler de notre club, de notre région.

Au tirage, il y avait cette petite part de « déception », de tirer Montpellier. En ayant joué le PSG il y a deux ans, et ce n’est pas faire preuve de prétention, le MHSC est un très gros club, on doit être hyper contents, mais forcément, pour ceux ayant joué le PSG, sincèrement, il y avait un peu de déception. Personnellement, j’aurais préféré prendre une équipe de notre échelon même si, à ce stade, il n’y a pas d’équipe facile. Il faut se l’avouer : en jouant contre une Ligue 1, on a très très peu de chances de passer. On y croit quand même, car sur un match tout est possible et c’est la magie de la Coupe.

En parlant de « magie de la Coupe », celle-ci a opéré pour vous au tour précédent, puisque vous avez réalisé l’exploit d’éliminer Quevilly-Rouen Métropole, pensionnaire de Ligue 2.

La Coupe de France, c’est toujours particulier. On joue contre des équipes professionnelles, qui sont parties en vacances, etc. On sait qu’il y a une petite période nécessaire pour se remettre en route. On savait qu’on aurait notre coup à jouer. Les conditions de jeu, en janvier dans le nord, on savait que ce serait difficile pour eux si on mettait les ingrédients de combativité, d’envie et d’agressivité. Ils n’ont peut-être pas su répondre à ce niveau-là et, de notre côté, on a eu la réussite nécessaire. Sur mon but, on fait une belle action et j’ai la réussite sur mon centre-tir. Celui-là, je peux le réessayer 15 fois… La moitié du temps, je trouve un partenaire et le reste, ça finit derrière le but. Cette fois, j’ai la chance que le ballon se loge au fond des filets. L’émotion est énorme. Marquer contre une L2 en jouant dans une N2, c’est énorme. On concède un penalty évitable, au final, le gardien l’arrête. On a fait le match qui fallait, avec ce brin de réussite nécessaire pour passer.

Face au Paris Saint-Germain, vous aviez joué au Stade du Hainaut à Valenciennes. Cette fois, ce sera à Maubeuge. Les joueurs sont-ils satisfaits de cette issue ?

C’était le Graal, pour moi, de jouer à Valenciennes contre le PSG. En Ligue 2, je ne sais pas s’ils ont déjà réussi à remplir leur stade. Et j’ai eu la chance de le voir plein (sourire). Bon, on ne va pas se mentir, c’était parce que c’était contre le PSG, mais c’était un beau clin d’œil. Maintenant, en toute sincérité, je pense que si on veut faire l’exploit face à Montpellier, ce ne sera pas dans un grand stade avec une belle pelouse, où nos chances seraient encore plus réduites. La question ne s’est de toute façon pas posée. Un peu de regret de ne pas recevoir dans notre véritable stade. Il a fallu se plier aux exigences de la FFF et nos dirigeants ont fait le nécessaire. Malheureusement, je pense qu’on ne pourra pas accueillir tout le monde, mais c’est comme ça. En tant que joueur, Maubeuge reste un voisin et on va se préparer pour jouer là-bas.

Que vous évoque le Montpellier Hérault, que ce soit personnellement ou sein de l’équipe ?

On a tous le souvenir du titre que Montpellier est allé chercher il y a quelques années. Ça remonte, 2012, on prend un petit coup de vieux. (rires) Mais cela reste un club historique. Quand j’entends Montpellier, je pense tout de suite à Louis Nicollin. Je suis né en 1990, je commence à être un ancien dans le football en tant que joueur et je sais que le MHSC est un très gros club.

Dans l’équipe actuelle, j’aime beaucoup Téji Savanier. Je suis numéro dix, j’aime beaucoup les grosses frappes, les frappes atypiques, flottantes. Je me retrouve pas mal dans son jeu et c’est donc un beau clin d’œil de pouvoir l’affronter. C’est un sacré tempérament, mais en même temps, je me retrouve aussi dans ses valeurs. C’est un joueur professionnel, qui réussit dans le football, mais qui ne perd pas ses valeurs. La famille, c’est hyper important pour moi et j’ai vu le reportage montrant qu’il est resté vivre dans sa cité à Montpellier. Ce sont des choses qui me parlent. Au-delà de ses qualités de footballeur, j’aime ses qualités humaines. C’est un guerrier qui ne lâche rien. Le tempérament, les coups de sang, ça a pu m’arriver aussi donc je peux comprendre. Lui, c’est un vrai gars du Sud. (sourire). La déception du tirage, je suis honnête. Mais avec du recul, on a quand même une chance d’affronter un club historique de Ligue 1 avec de très bons joueurs.

Dans la presse locale, votre Président annonçait récemment sa volonté de quitter ses fonctions à l’issue de la saison. La Coupe de France est-elle un moyen de lui rendre un dernier hommage et de lui offrir une sortie par la grande porte ?

On a appris cela pendant les périodes de Noël. Quand on est joueurs amateurs, on sait que chaque année, tout est remis en question. Personnellement, je suis salarié au club et forcément, cela interroge. Le Président, il a repris le club en reprenant le flambeau auprès de son père il y a 4 ans. Il n’était pas forcément très football avant, mais il s’est pris au jeu à mesure que nous avions des résultats. On a fait des parcours en Coupe de France, on a connu des montées. C’est un chef d’entreprise qui réussit, et il est très ambitieux. Comme il a pu le dire, la tournure que prennent les choses autour du club ne correspond pas à ses ambitions. Il a donc annoncé cela, mais on n’a pas les tenants et les aboutissants. Pour nous, joueurs, c’est un moyen de le remercier pour ce qu’il a fait et, pourquoi pas, on l’espère, de le retenir, car on a besoin de lui.

Un grand merci à Thomas De Parmentier pour sa disponibilité et sa gentillesse à l’occasion de cet échange. Vive la Coupe de France et vive le footballeur amateur (mais pas ce soir).

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