Thierry Henry : « On s’est fixé la médaille d’or aux JO 2024 » | OneFootball

Thierry Henry était en conférence de presse, ce lundi après-midi, afin d’évoquer le rassemblement avec l’équipe de France olympique en vue des JO 2024. Le sélectionneur a notamment été interrogé sur les difficultés qu’il a rencontrées à faire la liste pour les Jeux.

Alors qu’il venait de s’asseoir sur son siège pour débuter la conférence de presse, Thierry Henry a, de suite, pris la parole pour anticiper les questions sur la situation politique en France :

Thierry Henry : « Avant de commencer, je sais où on va certainement aller dans cette conférence de presse. Je partage tout ce qui a été dit auparavant au sujet de la politique. Je ne vais pas aller plus profond dans les débats. Ce qui peut faire barrage aux extrêmes, c’est d’aller voter. Donc, allez voter ! Personnellement,  je suis contre tout ce qui divise, et pour ce qui peut unir.

J’ai aussi un autre message : M. Jean-Pierre Hureau est décédé, je voulais lui rendre hommage, quelqu’un que j’ai côtoyé, d’extraordinaire. On a perdu une figure emblématique du football français. Une grosse pensée à sa famille. »

Thierry Henry : « Je marche avec mon téléphone, car on ne sait jamais si quelqu’un part ou va arriver »

Pensez-vous que ça allait être aussi dur de faire la liste pour ce rassemblement ?

« Oui, je le savais. De le vivre, c’est quelque chose de différent. Cela n’a pas été évident, notamment après la liste. Les clubs ont le droit de dire non, donc, ça devient difficile pour les joueurs. Je marche avec mon téléphone, car on ne sait jamais si quelqu’un part ou va arriver. C’est la vérité. Tant que tu n’es pas arrivé au premier jour, tu es toujours dans l’attente. Il y a eu le premier entraînement, ce matin, c’est toujours mieux que d’être au téléphone et de savoir ‘tu peux’ ou ‘tu ne peux pas’. Les joueurs sont là et sont de bonne humeur. Il faut aussi aller chercher la médaille d’or, c’est toujours la priorité. Tu commences à oublier la tactique, la médaille, car il faut se concentrer sur la liste. Se retrouver ici, c’est mieux quand même. »

Il y-a-t-il d’autres postes où vous attendez des joueurs ou des refus ?

« Les retraits se sont passés derrière (en défense). On a ciblé Loïc Badé pour pouvoir remplacer Maxime Estève, on ne pensait pas que ça allait se passer. Un joueur de Burnley s’est blessé, donc le club l’a rappelé. Cela n’a pas été évident, on a passé pas mal d’appels. On a trouvé un accord avec Loïc. »

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Pourquoi avez-vous initialement pris des joueurs, dont la position des clubs était plus ou moins connus (PSG, Lille, Bayern Munich…)

« Lors de la liste annoncée il n’y avait pas encore eu de non. On avait parlé avec les clubs français en décembre 2023, et personne n’avait souligné de problème. Quand tu ne te qualifies pas de suite pour la Ligue des Champions, certains clubs ne pensaient pas non plus que leurs joueurs se retrouveraient à l’Euro… On était resté sur ce qu’il s’était passé en décembre. »

Comment s’est passé le retour d’Alexandre Lacazette à Clairefontaine ?

« Je l’ai vu bien. Il y a toujours eu une histoire bizarre entre lui et les A, je ne vais pas entrer dans les détails. Il était content d’être là, pouvoir se préparer et aller chercher la médaille d’or. Des rebondissements le concernant ? J’ai eu une discussion avec lui, qui restera entre lui et moi. »

Le climat politique actuel peut-il avoir un impact sur votre groupe ?

« On n’a pas encore eu de discussion (à ce sujet). Vous avez le moyen de leur demander (aux joueurs). On est là pour se préparer, jouer un tournoi. Si ça peut les galvaniser ? Chacun a sa vision des choses. On a un groupe et on va se concentrer sur le tournoi. »

Qu’est-ce que ça fait de retourner à Clairefontaine ?

« On peut repenser à 1998 … la fameuse liste, ce fameux jour, ces fameux matins où on devait faire les footings, entraînement à 10 heures et l’après-midi. Essayer de faire la différence pour qu’on te remarque. Quand je suis arrivé hier, je me suis dit ‘oui, on est passé par là’. Maintenant, en tant que coach, à part s’il y a un problème, je devrais être sur le banc (rires). Cela m’a rappelé des souvenirs, c’est pratiquement toute mon enfance. »

Thierry Henry (deuxième ligne, le troisième en partant de la gauche) se remémore de ses débuts à Clairefontaine.

Thierry Henry : « Cela a été assez facile de convaincre Lacazette »

Malgré les indisponibilités, êtes-vous satisfait de la construction de liste ? Avez-vous une idée de ce que vous voulez voir sur le terrain ?

« Oui, ça a été difficile, car tu veux créer une liste en fonction de comment veux-tu jouer. Il faut aussi s’adapter aux non et voir comment tu peux réadapter ta façon de jouer: les doublettes, qui peut jouer avec qui, essayer d’avoir un groupe, qui se connaît pour pouvoir gagner du temps…

Quand on a fait la pré-liste, je vous ai parlé, par exemple, de Malo (Gusto). Je ne l’ai eu que deux fois, on a bien vu ce qu’il a pu faire et ce qu’il apporte sur le plan offensif. Malheureusement, il ne peut pas venir. Tu dois repenser à ce que tu dois faire. Avoir la liste fait que tu peux avancer sur d’autres choses. De ne pas savoir si un mec va partir ou pas, ça devient difficile pour le coach. Pas mal de choses peuvent changer tactiquement. »

Comment se trouvent les joueurs physiquement ?

« Ce matin, c’était vraiment cool : petit footing, toucher la balle, renforcement musculaire. Cet après-midi, on va toucher la balle et ça va monter petit à petit. Si un joueur s’est blessé après ce qu’on a fait ce matin … (rires). »

Comment s’est passée la prise de contacts avec Alexandre Lacazette ?

« Oui, cela a été assez facile de le convaincre. Il a eu quelques questions, et c’était normal et légitime. Quand il a pris l’ampleur de ce qu’il pouvait se passer, aller chercher une médaille d’or olympique en France, c’est quand même assez important. À partir de ce moment-là, ça a été facile. »

Comment avez-vous géré le cas Rayan Cherki (*) ?

Il n’était pas sur le liste sur le rassemblement d’avant. Si vous regardez la première liste, c’est juste normal et quand les joueurs disparaissent, c’est normal que Rayan revienne. Ce que j’aime avec lui, il aime la sélection et le football. Sur le banc ou pas, à chaque fois qu’il est entré, il a fait la différence. On n’a pas hésité à le rappeller, on sait dans quel état d’esprit il sera. Il y a des choix, des joueurs devant. Un joueur comme Barcola disparait, Rayan arrive… »

(*) : D’abord pas convoqué dans la pré-liste, Rayan Cherki a profité de l’indisponibilité de Bradley Barcola, bloqué par le Paris Saint-Germain, pour intégrer le groupe.

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Kylian Mbappé a annoncé, ce dimanche, qu’il n’a pas été libéré par le Real Madrid pour disputer les JO 2024 …

« Cela a toujours été zéro, il ne se passera rien avec les joueurs du Real madrid. On ne savait pas qu’il allait officiellement au Real Madrid. Je savais qu’ils n’allaient pas venir. On a essayé, mais, personnellement, j’avais pris un « non » sec. »

Thierry Henry : « Guillaume Restes redevient le numéro 1 »

Qu’allez-vous faire, ce soir, avec votre groupe lors du match de la France (contre l’Autriche, 21 heures) ?

« Regarder le match et les supporter. On a essayé de regarder les autres matchs, c’est tant mieux, ça va leur permettre de regarder ensemble, en espérant bien commencer. Que les Bleus gagnent, c’est ce qui est le plus important. »

Avec l’absence de Lucas Chevalier, Guillaume Restes sera-t-il votre numéro 1 ?

« La compétition saigne, ça peut vraiment aider. Il retrouve son poste, même s’il y a des joueurs avec lui. La saison de Nkambadio a été pas mal. Logiquement, Restes redevient le numéro 1, ce n’est pas la peine de faire semblant. Ça pousse derrière, attention quand même. Des joueurs ont été lancés pour savoir s’il a les épaules, il faut y aller. De ce que j’ai vu avec Guillaume, ça peut arriver de faire des erreurs, mais il est costaud, ça devrait aller maintenant. »

Guillaume Restes devrait être le titulaire numéro 1 pendant les JO 2024.

Avez-vous tranché sur le capitainat ?

« Ce n’est pas encore décidé. On va en parler avec le staff et voir l’évolution des choses. »

Comptez-vous utiliser Michaël Olise dans l’axe ?

« Si vous regardez Crystal Palace, voilà… Il a été très bon l’année dernière. Cette saison, il a été blessé aux ischio, mais a réussi 10 buts, 6 passes décisives en 15 matchs … Dans l’axe, il peut jouer. Il est en-dessous de l’attaquant, d’où son nombre de buts. Patrick Vieira m’en avait parlé en premier : ‘il y a un petit qui est pas mal, et il veut jouer pour la France’. On sait très bien qu’il a pas mal de possibilités, son envie de jouer avec l’équipe de France est à souligner.

S’il avait choisi l’Angleterre, il serait déjà partie avec l’Angleterre. Je ne vise personne. Il aurait pu aller faire l’Euro avec l’Angleterre. Il veut jouer pour la France. Ce n’est pas toujours le cas. Ce qu’il fait dans le championnat anglais, et s’il n’avait pas été blessé, il aurait pu aller chercher 15 buts, 15 passes. Il a cette qualité, mais se blesse assez souvent. C’est un joueur d’une qualité énorme et tant mieux. »

Blessé pendant une partie de saison, Michaël Olise a crevé l’écran avec Crystal Palace, lui permettant d’être appelé par Thierry Henry pour les JO 2024.

Depuis votre arrivée, vous utilisez des numéros 10 (Maghnes Akliouche, Rayan Cherki) …

« Ce qui est important, c’est de pouvoir combiner en attaque. Quand tu regardes, les équipes jouent avec des ailiers excentrés et un numéro neuf. Ce neuf-là se retrouve face à deux, voire trois stoppeurs. Où est-il aidé dans ce cas ? Même s’il arrive à se retourner, il y a toujours un surnombre.

À mon époque, c’était un 4-4-2, chaque défenseur gérait son attaquant. C’est quand même important de combiner tout de suite et assez vite. Dans le milieu, il y a la présence de Manu Koné, de Joris Chotard, de Lesley Ugochukwu,  de Khephren Thuram … j’ai une idée assez claire de comment va-t-on évoluer. »

Thierry Henry : « Je ne pense pas à mon avenir »

Vous-vous projetez dans l’après JO ?

« Personnellement, je ne pense pas à mon avenir. Avec le staff et le groupe, on s’est fixé la médaille d’or. Je ne pense pas au contrat. De nous-même, on s’est lancé un défi, qui peut-être fait. Quand on regarde les dernières équipes qui ont gagné les JO, c’est souvent l’Amérique du Sud et Afrique, on va essayer de changer ça. »

Qu’attendez-vous de Jean-Philippe Mateta ?

« Il a fait une saison énorme avec Crystal Palace. Il a pesé sur les défenses adverses. C’est un attaquant à l’ancienne, tu peux jouer des ballons longs, il peut garder les ballons. C’est un attaquant « chiant » à jouer. Il ne décroche pas trop, il joue avec son corps, il est bon de la tête et te met des buts. Un attaquant, comme ça, te donne de la dimension dans le jeu. Il a été élu joueur de l’année à Crystal Palace, non ? Pas mal ».

Jean-Philippe Mateta est convoqué par Thierry Henry pour les JO 2024, après une grosse saison avec Crystal Palace.

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