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·10 décembre 2019

Standard de Liège, l’ambition retrouvée

Image de l'article :Standard de Liège, l’ambition retrouvée

Après plusieurs années difficiles, le Standard de Liège, lutte de nouveau pour le titre. Une renaissance amorcée par Ricardo Sa Pinto et prolongée par Michel Preud’homme. Homme à poigne, entraîneur à succès et légende du club, c’est certainement l’argument qu’il manquait à un club rouche à la recherche d’un titre de champion depuis 2009.

Sevré de titre de champion le public de Sclessin a pu se consoler, il y a deux saisons, avec une victoire en Crocky Cup. Mais cela ne suffit plus à un club habitué à figurer dans le haut du panier du football belge. En 2007/2008, après deux saisons concluent en play-offs deux, le club recrute Ricardo Sa Pinto. Le volcanique entraîneur portugais redonnera confiance et grinta à une équipe qui en manquait cruellement. Depuis Michel Preud’homme a débarqué et les Standarmen font de nouveau peur.


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« RD, non tu ne tueras pas notre Standard »

Derrière cette disette de titre se cache l’échec d’un investisseur. Roland Duchâtelet, qui possédera le club de 2011 à 2015. Très ambitieux dans ses discours, dans les faits sa période à la tête du club ne sera marqué que d’une petite coupe de Belgique en 2011. Surtout le courant ne passe pas avec les supporteurs.

Dès 2013, la rupture est consommée et des fans des Rouches s’introduisent dans le bureau de Roland Châtelet pour exprimer leur mécontentement. En cause le licenciement de l’entraîneur Mircea Rednic et le retrait de vingt millions d’euros du capital du club. À l’époque près de cinq mille personnes défilent à Liège derrière la banderole « RD, non tu ne tueras pas notre Standard ».

En juin 2015, pour une somme comprise entre seize et dix-neuf millions, Roland Duchâtetelet, décide de vendre le club à Bruno Venanzi, alors vice-président du club. Le boss de Lampiris (société d’électricité verte) présente un plan ambitieux. S’inspirer du modèle de Gand, baser la politique sportive sur la formation et ancrer définitivement le club dans le top trois. Surtout l’homme est mieux accueilli par les supporteurs (à qui il fait miroiter un utopique projet de Socios).

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« Il a une philosophie qui colle plus à l’image et l’histoire du club, comme le montre la devise : passion, fierté, ferveur. Il montre aussi qu’il veut travailler sur la stabilité et le long terme, avec des « légendes » et figures importantes de notre club : Michel Preud’homme, Paul-José M’Poku, Mehdi Carcela, Réginal Goreux, Sébastien Pocognoli… Le projet semble lui bien accueilli par les supporteurs. »Gigi, supporteur Rouche et twitto de Carte Blanche JPL

Dans la foulée, les premières années sont poussives, Yannick Ferrera puis Aleksandar Jankovic échouent à qualifier le club pour les play-offs un. Puis le volcanique Ricardo Sa Pinto arrive en mai 2017. Résultat il permet au club liégeois de retrouver un rang conforme à ses standards, les play-offs un.

« Un entraîneur au sang chaud, c’est bien. Mais il ne faut pas tomber dans les extrêmes comme cela a parfois été le cas. Il a toutefois fait en sorte que les joueurs se battent comme des guerriers sur le terrain, il n’avait pas toujours su insuffler une tactique de jeu, mais il a su apporter la mentalité, la « grinta ». »Gigi, supporteur Rouche et twitto de Carte Blanche JPL

Preud’homme à hauteur de légende

Il manquait un technicien de renom au Standard pour se donner (enfin) les moyens de ses ambitions. Bruno Venanzi l’a bien compris et sitôt Ricardo Sa Pinto parti (d’un commun accord), il signe un gros coup : Michel Preud’homme nommé le 1er juillet 2018.

« Comment refuser un Michel Preud’homme aux commandes de l’équipe? Son arrivée rime avec espoir : on le sait, un MPH aux commandes mène à de très bons résultats. Espérons que cela se confirme ! […] MPH est beaucoup plus tactique, je pense qu’il a une approche beaucoup plus « froide » du jeu, même s’il s’emporte vite en bord de terrain : organisation, rigueur et concentration sont les maîtres mots sur le terrain. » Gigi, supporteur Rouche et twitto de Carte Blanche JPL

Quand le prix Lev Yachine 1994 signe au Standard de Liège en mai 2018, c’est un retour à la maison. Il retrouve un foyer où il a joué neuf ans, a été entraîneur (à deux reprises 2001/2002 et 2006/2008) et directeur sportif (2002/2006). Un club dans lequel il a rempli son armoire à trophée avec deux titres de champion et une coupe de Belgique dans les années 1980.

Le Standard de Liège s’offre aussi un entraîneur qui connaît la saveur que peut avoir un championnat de Belgique. Il l’a déjà gagné avec le Standard de Liège (en 2007/2008, le premier depuis vingt-cinq ans!) puis avec Bruges (2015/2016).

À son arrivée, il sort d’une année sabbatique. Dans un poste de manager à l’anglaise où il cumule les postes d’entraîneur, directeur sportif et vice-président, Michel Preud’homme revient aux affaires par la grande porte. Avec un contrat qui court jusqu’en 2022, il devient la tête de proue d’un Standard de Liège à l’ambition retrouvée. Sur le terrain les résultats sont là avec, dès la première saison, une troisième place en play-offs un synonyme de qualification en Europa League.

Une équipe qui fait de nouveau peur ?

Cet été, le mercato a vu le départ de quatre tauliers : Moussa Djenepo (Southampton), Razvan Marin (Ajax), Christian Luyindama (Galatasaray) et Guillermo Ochoa (América). Loin de paniquer le Standard a su répondre à cette vague de départ : levée de l’option du très prometteur défenseur central Zinho Vanheusden, devenu le transfert le plus cher de l’histoire du Standard (12,6 millions d’euros), prêt d’Anthony Limbombe et achats de Obbi Oulare, Felipe Avenatti et la bonne pioche Nicolas Gavory.

À ces noms viennent s’ajouter à une équipe incisive peuplée de revanchards. Le plus décisif d’entre eux est Renaud Emond, le buteur maison. Encore en troisième division à vingt-deux ans, au Standard depuis 2015, il reste sur plusieurs saisons abouties et facture cette saison sept buts. À ses côtés on retrouve les éternels espoirs Mehdi Carcela, Maxime Lestienne et José-Paul Mpoku.

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Trois joueurs promis autrefois à un grand avenir et aux parcours alambiqués qui ont repris leur pleine mesure à Sclessin. Avec six buts et trois passes décisives, Maxime Lestienne est le « monsieur plus » depuis le début de saison. Il est vrai, bien entouré par Paul-José M’Poku lui qui est impliqué dans six buts de son équipe en JPL (trois buts et trois passes décisives). Enfin, Mehdi Carcela, endosse régulièrement le rôle de leader technique avec déjà cinq passes décisives à son actif.

Difficile également de ne pas mentionner Selim Amallah, qui est la surprise de cette saison. Arrivé de Mouscron cet été, il est impliqué dans huit buts des Standarmen (cinq buts et trois passes décisives). Des performances remarquées qui lui ont permis de connaître ses premières sélections en équipe du Maroc.

Des briscards qui côtoient des jeunes très prometteurs à l’instar du portier Arnaud Bodard (neveu de la légende Gilbert Bodard), ou encore les récupérateurs Samuel Bastien et Gojko Cimirot. Tous ces joueurs trouvent leur place dans un collectif à la concurrence saine et équilibrée entre jeunes aux dents longues et anciens expérimentés.

« Si je devais pointer une faiblesse, ce sera le manque d’un leader. Certes, nous avons Mpoku, mais je trouve qu’il manque une « grande gueule » dans ce vestiaire, un peu du même style que Jelle Van Damme, capable de secouer les troupes quand elles sont dans le mou au milieu du match. » Gigi, supporteur Rouche et twitto de Carte Blanche JPL

Ces joueurs trouvent leur place dans le 4-2-3-1 ou le 4-3-3 de Michel Preud’homme qui aime évoluer avec des joueurs de couloirs. Si on s’y penche un peu plus, l’effectif Rouche apparaît comme complet et difficile à manœuvrer pour les adversaires.

Si en Europa League c’est plus compliqué avec une troisième place de son groupe et une qualification à jouer face à Arsenal, en Jupiler Pro League ça marche ! Avec douze buteurs différents, le Standard de Liège est la troisième meilleure attaque du championnat, avec trente-cinq buts marqués et la troisième meilleure défense avec dix-neuf buts encaissés. Une solidité qui lui permet d’être actuellement troisième de JPL.

« Elles sont loin d’être nulles. Pour moi, comme pour la majorité je suppose, le premier prétendant au titre est Bruges. Le deuxième prétendant se joue entre le Standard et Genk je pense. »Gigi, supporteur Rouche et twitto de Carte Blanche JPL sur les chances de voir Liège finir champion.

Seule petite ombre au tableau, Liège voyage moins bien qu’elle reçoit . Un manquement qu’il faudra vite combler si le Standard veut aller chercher un Bruges impérial pour le moment en 2019/2020. Pour ce faire, Liège pourra compter sur son son public de feu (l’une des plus grosses ambiances du plat pays) dont la patience dure depuis, déjà, dix longues années. Car que ce soit sur le banc, sur le papier ou dans les tribunes, les Rouches ont désormais toutes les raisons d’y croire.

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