Stade Rennais Online
·15 décembre 2023
Stade rennais-Villarreal / Julien Stéphan : « Il faut qu’on apprenne très vite »

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·15 décembre 2023
Après la défaite contre Villarreal, Julien Stéphan a souligné la bonne volonté de son équipe, mais aussi ses manques récurrents et ses erreurs. Le technicien rennais n'a pas encore (...)
Julien, ce troisième but refusé avec cette règle peu connue, comment l’avez-vous vécu ? Moi aussi, je l’ai appris à ce moment là pour être très honnête. Je connaissais la règle sur penalty, je ne pensais pas que sur coup franc ça puisse exister. C’est un ascenseur émotionnel à ce moment-là parce qu’on se dit qu’enfin le déclic, enfin quelque chose qui vient récompenser la générosité, les efforts, le don de soi de tous les joueurs. Et puis, ça se termine et on a plus le temps pour pouvoir enchaîner, ça se joue à quelques centimètres sur le coup franc et à cette règle qui ne permet pas aux joueurs d’être récompensés de tous les efforts.
Terminer à la deuxième place de ce groupe, c’est un petit échec ? Quand tu as le vainqueur de la Ligue Europa d’il y a deux ans dans ton groupe, tu ne peux pas parler d’échec. Il y a eu deux matchs contre eux, très très serrés. Il y a eu un penalty qui aurait pu permettre de revenir là-bas, il y a aujourd’hui à la fin cette action qui aurait pu nous permettre d’égaliser, donc ça se joue à rien du tout cette double confrontation entre les deux équipes. Ça a été très âpre, très engagé, très intense, un vrai match de coupe d’Europe me semble t il. Avec des bonnes choses, des moins bonnes choses, mais en termes d’intensité, c’était un vrai match de Coupe d’Europe.
Au-delà du scénario de la fin de match, quels sont vos regrets sur la rencontre ? Le regret principal, c’est le moment et la manière dont on prend le troisième but. On vient juste d’égaliser et on doit mieux contrôler l’espace. On ouvre un espace là où on ne doit pas l’ouvrir et ils en profitent et jouent bien le coup. Quand on vient égaliser comme ça, on doit être en capacité d’agir différemment.
Regrettez-vous aussi l’entame de seconde période ? Les cinq premières minutes, je ne suis pas d’accord. La blessure de Benjamin très clairement elle nous affecte, il était très important sur la première mi-temps sur le pressing, sur l’énergie, sur l’expérience. Même si Ludo le remplace et qu’il est décisif, mais Bourige était très important. Il y a eu à partir de la 55e minute un flottement. On a changé d’organisation, ça nous a permis de mieux contrôler les espaces et de mettre plus de monde dans certaines zones. On est revenu au score, puis c’est devenu trop débridé après l’égalisation.
On a encore vu beaucoup de fragilité derrière... Oui, bien sûr (Il laisse un silence.) Il faut qu’on apprenne vite, très vite, très très vite. Je ne veux pas stigmatiser sur le plan individuel, mais quand ça se répète, c’est problématique. Surtout sur ces matchs-là contre des adversaires expérimentés et qui ne demandent pas grand-chose pour sanctionner. C’est ça qui est difficile dans l’analyse, on a l’impression de se répéter. Il y a beaucoup de bonne volonté, beaucoup d’énergie, j’ai même trouvé aujourd’hui du progrès dans certains secteurs de jeu, mais on est encore à concéder trois buts. Ça aurait pu être ms au second plan si on avait eu la réussite en fin de rencontre… Le déclic, il faut aller le chercher en maintenant cet état d’esprit et en réduisant les possibilités pour l’adversaire.
On a l’impression que dans ce système, les défenseurs ne trouvent pas de relais au milieu de terrain et que les remontées sont très lentes. Après, il y avait aussi un bloc bien en place en face, qui fermait bien les espaces. On a trouvé d’autre opportunités, par des renversements, du jeu un peu plu direct aussi. Oui, parfois on peut aussi faire mieux dans la transmission, dans les positions, dans les enchaînements.
Voyez-vous des progrès depuis votre arrivée ? Sur le match d’aujourd’hui, j’ai vu des choses qui se sont améliorées. Je ne dis pas que c’est parfait, loin de là. Quand je vois l’énergie déployée, quand je vois cette capacité à créer du danger et être à deux doigts de marquer trois buts contre cette équipe-là, qui est très expérimenté et sait contrôler ce genre de matchs, c’est des signes. Ce n’est peut-être pas suffisant pour vous, mais c’est des signes.
On a aussi vu des joueurs sous tension en première période puis en fin de match. Ça passe aussi par apprendre à se contenir quand on veut grandir ? Oui, je fais le même constat sur la première mi-temps. Sur la fin de match, il y a un ascenseur émotionnel trop fort. Je n’ai pas non plus envie de parler de l’arbitrage, mais il n’y avait aucune animosité entre les deux équipes et certaines décisions ont aussi amené un peu de tension sur le terrain. On ne va pas justifier la défaite de ce soir par les décisions de l’arbitre. C’est vrai qu’en première mi-temps, parfois, on aurait pu être un peu plus calme.
Cette intensité, cette énergie, dont vous parlez, est-ce qu’un joueur comme Assignon personnifie tout ça ? Oui, oui, lui comme d’autres aussi. La verticalité, c’est important bien sûr. Après, le deuxième but ne vient pas sur la verticalité, il vient sur beaucoup de passes, il y a dû avoir une quinzaine de passes pour créer le décalage. Le premier est venu sur de la verticalité. Les buts, on les marque de manière différente, mais sur sa course, sur les options qu’il peut apporter dans le couloir, il était aussi mis pour ça sur ce match.
On parlait de l’Europe pour retrouver de la confiance, comment rebondir à trois jours d’un match très important contre Toulouse ? On va récupérer d’abord, se souvenir que Rennes sera au mois de février en Coupe d’Europe et que la première place s’est jouée certainement à quelques centimètres, à l’aller comme au retour. Puis on a très peu de temps pour préparer le match de Toulouse dimanche, ce sera priorité à la récupération et priorité aussi pour encourager les joueurs à poursuivre dans cette voie en termes de volonté, de générosité et d’investissement. Et améliorer le jeu collectif parce qu’il y a matière à l’améliorer.