Stade rennais - Toulouse : Une équipe méconnaissable, un doute palpable | OneFootball

Pour son retour au Roazhon Park, le Stade rennais a livré un match très loin des attentes et une deuxième mi-temps affligeante. Avec une quatrième défaite consécutive, Rennes (...)

C’est au pied du mur qu’on voit le mieux le mur parait-il, et Rennes aura une semaine pour l’admirer. Hier soir au Roazhon Park, le Stade rennais a grillé une énième joker dans sa course à l’Europe, à tel point qu’on se demande encore ce matin si le SRFC la jouera vraiment. Les chiffres donnent cette possibilité, mais le « visage indigne du Stade rennais » déploré par Olivier Cloarec et affiché par l’équipe hier laissent une grande place au doute.

Anesthésie générale

Un premier quart d’heure poussif avait été quelque peu masqué par un éclair de Désiré Doué, à qui l’équipe s’en est trop remis pour faire la différence, mais les deux buts toulousains concédés en première mi-temps n’ont fait que pointer le faible niveau d’un Rennes censé se rattraper après trois défaites consécutives toutes compétitions confondues. Ça fait désormais quatre, et avec dans la besace 45 minutes au retour des vestiaires qualifiées de « vrai supplice », « une deuxième mi-temps insipide » d’une « équipe méconnaissable » (Cloarec).

Le président du SRFC, « sans voix devant le comportement de l’équipe » a pris la parole en zone mixte après la défaite, signe que l’urgence est réelle. Arthur Theate aussi était sans voix lors de son passage, visiblement marqué et direct. « Ce qu’on fait ce soir, c’est scandaleux ». Le défenseur est l’un des deux seuls joueurs à s’être présenté avec Fabian Rieder, et était, comme son équipe en fin de partie, abattu.

Tout est K.O.

Au coup de sifflet final, les attitudes ont sauté aux yeux. Têtes basses, capuches sur la tête, mains sur les visages, assis sur le terrain, le groupe si conquérant il y a moins d’un mois dans ce même Roazhon Park après sa victoire contre Marseille (2-0) était méconnaissable. Difficile pourtant d’être pleinement étonné. Durant toute cette saison, ce Stade rennais a habitué ses suiveurs à mal gérer la pression, vaciller au premier coup de vent, ne pas réussir à inverser une situation au cours d’un même match.

Naïveté, jeunesse, manque de vice, tout est ressorti clairement au coeur d’une seconde période où plusieurs joueurs (et notamment les entrants) sont tombés dans le panneau en cédant au vice de Toulousains ayant tout compris.

Coup de gueule

« Invraisemblable », « honteux » (Cloarec), ce match est forcément inquiétant au vu de la dynamique et des ambitions d’Europe du SRFC. « C’est la deuxième fois en peu de temps qu’il y a ce genre de matchs. Il y a eu à Strasbourg, là c’est la deuxième fois en 15 jours. On a jamais vécu ça. Une fois ça peut arriver, deux fois c’est au moins une fois de trop », pose Stéphan. « Inquiétante je ne sais pas, mais révélatrice de ce qu’on fait en ce moment. Ça on ne peut pas accepter. On peut perdre, mais pas accepter de perdre comme ça. Il faudra forcément bouger des choses ».

Lui qui prônait l’appel au calme la semaine dernière, l’entraineur a durci le ton en conférence de presse, tout comme son président. Les prises de paroles sont bienvenues et marquent le coup à cinq journées de la fin de saison, et une semaine du derby à Nantes. « Il est hors de question de terminer la saison en roue libre », prévient Julien Stéphan. La terminer en boulet de canon (4 victoires sur les 4 derniers matchs) comme la saison dernière parait, à ce stade, invraisemblable.