Stade Rennais Online
·18 janvier 2022
Stade Rennais Online
·18 janvier 2022
C'est votre nouvelle rubrique sur Stade rennais Online. Passé chez les jeunes du SRFC et aujourd'hui éducateur au CO Pacé, titulaire du BEF et membre de la commission technique du (...)
« Qu’est-ce que vous faites mercredi prochain ? - Rien… - Parfait ! ». Au sortir d’un match raté et ennuyeux face à Lens symbole de la passe difficile du Stade Rennais, les Rouge et Noir tenaient le parfait adversaire pour se relancer à l’heure du déjeuner dominical. Des Girondins de Bordeaux avec une bonne tête de vainqueurs victimes expiatoires se présentaient au Roazhon Park pour cette 21e journée de championnat.
Une belle occasion que les Rennais n’ont pas laissé filer avec une victoire 6-0 au terme d’un match totalement maîtrisé. Si la faiblesse de l’adversaire peut inciter à relativiser cette large victoire, elle n’en reste pas moins intéressante d’un point de vue tactique, avec des choix payants de la part de Bruno Génésio et de son staff. Analyse.
Les compos :
Rennes (1-4-4-2) : Alemdar - Melling, Badé, Omari, Assignon - Bourigeaud, Martin, Santamaria, Doku - Terrier, Laborde
Bordeaux (1-4-4-1-1) : Costil - Mangas, Mexer, Gregersen, Pembelé - Oudin, Sissokho, Lacoux, Hwang - Adli – Niang
Le premier choix remarqué en avant-match est le retour à ce système qui avait porté ses fruits en début de saison (victoires éclatantes contre Clermont, Paris ou Metz entre autres…) mais qui avait été abandonné au profit d’un 1-4-3-3 depuis le match mémorable contre Lyon. S’il permettait de donner plus de libertés offensives à Majer et Tait, grâce à la sentinelle Martin située derrière eux, les blessures ou méformes des deux créateurs ont finalement poussé Génésio à revoir ses plans en ajoutant un attaquant axial et en instaurant un double pivot Martin-Santamaria au milieu. Plusieurs effets positifs se sont fait ressentir hier.
Au delà du système et de la prestation indigente d’une équipe Bordelaise réduite à 10 pendant toute la 2e MT, l’animation offensive Rennaise fut très intéressante lors du premier acte. Jetons un œil sur une des spécificités du projet de jeu Rennais et l’utilisation de certains espaces bien définis par le staff et les joueurs.
Bordeaux défend en zone dans un 1-4-4-2. Doku, positionné en haut du carré (espace imaginaire situé entre les deux arrières et les deux milieux adverses d’un même côté) attire l’attention de 3 joueurs. Ce positionnement profite à Assignon qui est servi par Omari.
Profitant du bloc de Laborde qui stoppe sa course pour empêcher Mexer de défendre, Assignon lance Doku dans l’espace. Ce dernier sert Martin Terrier en retrait pour la première grosse occasion du match.
Quelques minutes plus tard, c’est au tour de Bourigeaud d’occuper cet espace de l’autre côté du terrain.
Bourigeaud se rend disponible à l’intérieur du carré. Badé ne prend pas le risque de jouer dans l’intervalle et sert Melling. Malheureusement, la passe de droitier de Badé arrive un peu dans le dos de Melling et ne lui permet pas d’enchaîner vers l’avant.
L’occupation de ces zones génère donc une supériorité « positionnelle » malgré une infériorité numérique, ce que l’on peut remarquer encore ci-dessous.
Doku attire l’attention de 3 joueurs tout en prenant l’information sur le positionnement d’Assignon. Le latéral gauche Bordelais n’a plus personne à marquer.
Enfin, ce qui fait la force de cette équipe rennaise est de savoir varier afin de créer de l’incertitude chez l’adversaire. Ainsi, nous voyons ci-dessous que les rôles s’inversent parfois avec les latéraux Assignon et Melling occupant cette zone intérieure, laissant le couloir à Doku ou Bourigeaud.
Le jeu vient du côté gauche, Badé ayant transmis le ballon à Omari. Assignon décide de faire un appel à contre-pied et de venir occuper le carré. Doku s’adapte et se rend disponible le long de la ligne de touche pour recevoir la passe du Franco-Comorien.
Si sur toutes les situations précédentes, les porteurs de balle ont décidé de contourner le bloc Bordelais, ils ont été capables à de rares occasions de trouver le joueur dans le carré par une passe dans l’intervalle, comme Omari ci-dessous.
Assignon situé en haut du carré, le latéral gauche Bordelais ne vient pas défendre sur lui. Trouvé par Omari, il a le temps de se retourner pour jouer vers l’avant. A noter le positionnement de Laborde et Guirassy qui accaparent l’attention des deux arrières centraux adverses en sortant de leur champ de vision.
L’occupation de ces zones par différents joueurs et notamment par les latéraux est une force de l’équipe de Bruno Génésio avec des joueurs arrivant souvent en mouvement et dans le bon timing dans ces zones, rendant plus complexe la tâche de l’adversaire pour défendre et réagir vite. On pourra quand même regretter la tendance d’Omari et surtout de Badé à privilégier des passes de contournement et à trop rarement trouver le joueur à l’intérieur du carré. Par ailleurs, Bordeaux n’a pas su s’adapter et aurait très certainement pu défendre différemment et avec plus d’agressivité sur les porteurs de balle.
Si la prestation d’ensemble est très satisfaisante avec des changements qui ont complètement porté leurs fruits, le triste visage affiché hier par une équipe de Petkovic peu combattive et réduite à 10 en seconde période incite à la modération.