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Le Corner

·8 juillet 2022

Séville 82, rien que pour nos yeux

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D’un 8 juillet à l’autre, France-RFA 82 « fête » ses quarante ans. La demi-finale de Séville est un souvenir chéri par ceux nés avant 1975 et un mythe mille fois raconté pour les autres. (Re)voir ce match (disponible sur la toile) est un plaisir ou une torture ou les deux à la fois. Mais c’est aussi le moyen de s’affranchir du fantasme et de remettre en question les dogmes et poncifs qui sont accolés à ce match de légende.

1. « La France mérite de gagner »

La France du foot l’affirme haut et fort : la défaite est injuste et dégueulasse, tant les Bleus ont fait danser leurs adversaires. Si la Mannschaft est passée, c’est par chance et c’est grâce à l’arbitre. Avec son jeu de mouvement, de possession, fait de passes courtes au sol, les tricolores ont fait la misère aux Allemands, ils leur ont donné une leçon de football. En mettant le pied sur le ballon de la 15ème à la 100ème minute, ils les ont baladés les deux tiers du match.


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En plus, le but de Rocheteau en début de seconde mi-temps était valable et n’aurait jamais dû être refusé. Charles Corver, le sifflet hollandais, aurait dû expulser le semi-remorque Schumacher pour son attentat sur Battiston. Il aurait dû sanctionner toutes ces fautes qui cassaient le jeu et les Français. Et si, à la 78ème, Didier Six, bien servi dans la surface, n’avait pas écrasé son tir à bout portant ? Et si le missile de trente mètres d’Amoros était rentré au lieu de taper la barre ? Et si…

Pourtant, cette version partisane n’est pas la vérité. Car elle omet les mérites de l’adversaire. Or, la RFA a joué pour gagner et elle est allée chercher sa qualification. Elle s’est montrée entreprenante dans un 4-3-3 avec deux vrais ailiers, avec des milieux portés vers l’avant (Paul Breitner et Hans-Pieter Briegel) et avec un latéral très offensif (Manfred Kaltz). Elle a toujours fait planer une menace sur le but français, même quand elle a subi. En prolongations, quand il a fallu renverser la vapeur, le sélectionneur Jupp Derwall n’a pas hésité à aligner quatre attaquants et à imposer un pressing tout terrain.

Certes, le jeu allemand n’a pas le charme du toque d’Hidalgo mais il est plus direct et bien déployé sur la largeur.  Il amène vite le ballon dans la surface, là où la décision se fait. Il ne faut pas oublier qu’en football, tous les styles se valent, il n’y a pas de prime à l’esthétique. La note artistique n’existe pas. Si on compare les productions offensives, on se rend compte que Littbarski a vu un de ses tirs heurter la barre. Et, contrairement aux idées reçues, Etorri a été plus sollicité que Schumacher, avec sept arrêts contre quatre. Côté Bleus, la domination du carré magique s’est traduite par trop peu d’occasions franches. Trop stérile, la France a eu du mal à se mettre en position de tir, la faute à un jeu trop axial et aux difficultés du duo d’attaquants Six-Rocheteau.

2. « Les allemands sont des bourrins »

L’amertume de la défaite a alimenté chez nous le cliché de l’allemand discipliné, puissant, fruste, agressif, qu’on oppose au français créatif, malin, technique et naïf. Il faut voir les montagnes que sont Briegel et Hrubesh, tous les deux proches d’1m90. Et tout le monde a vu la musculature saillante de Rummenigge, quand il a exhibé son torse sculpté en mondovision à la fin du match. De la taille, du poids, des muscles au service d’un jeu conventionnel. Ajoutez un soupçon de violence incarnée par le psychopathe Schumacher et il est aisé de valider le stéréotype déjà bien gravé dans les encéphales, Grande Vadrouille et Papa Schultz à l’appui.

Là encore, il faut corriger le tir : c’est une belle équipe, qui sait très bien jouer au football, qui a fait pleurer la France le 8 juillet 1982. En tête, Pierre Littbarski, l’ailier droit virtuose à la coupe mulet, a livré un duel homérique à Amoros, le gratifiant de plusieurs tours de passe-passe. Paul Breitner, pourtant en fin de carrière et porté sur la bibine, a trimbalé sa justesse et son football total sur la pelouse du stade Sanchez Pizjuán, orientant, dribblant et frappant au but. Derrière, si le libero Stielike n’est pas Beckenbauer, il est quand même un relanceur clairvoyant. Un architecte plutôt qu’un ouvrier.

Et Rummenigge ? Resté longtemps sur le banc à cause d’une cuisse endolorie, le double ballon d’or a dynamité la défense des Bleus. Dans un rôle inhabituel d’électron libre, lui qui normalement occupe la pointe de l’attaque, il a virevolté intelligemment à gauche, à droite, entre les lignes. Dribbles, passes clés et but de renard, le bourreau des Bleus a fait parler sa classe.

Enfin, s’il reste des sceptiques, revoyons le troisième but ouest-allemand, un chef-d’œuvre. Le ballon circule vite à trente mètres du but d’Etorri, jusqu’à Littbarski en position d’ailier. « Litti » contrôle puis dépose un centre du gauche, son mauvais pied, au deuxième poteau sur la tête de Hrubesh. Le géant de Hambourg remise sur Fischer qui crucifie Etorri d’un retourné implacable. Deutsche Qualität ! Un but qu’on aurait qualifié de « brésilien » si son auteur avait porté un maillot bleu…

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Klaus Fischer claque un magnifique retourné sous les yeux inquiets de Platini et Lopez : 3-3 !

3. « L’homme du match : Giresse ! »

Dans la nuit andalouse, Gigi sprinte, les bras en l’air, le visage crispé de joie. Des images inoubliables qui composent une séquence tellement forte qu’elle restera au générique de Téléfoot pendant des années. Alain Giresse vient de marquer d’une frappe imparable qui, on le pense tous à ce moment, ouvre définitivement les portes de la finale (3-1 pour la France à vingt minutes de la fin). Elle couronne une prestation énorme du lutin bordelais qui était déjà à la manœuvre sur les deux premiers buts. Omniprésent, il a dirigé l’orchestre français, derrière Platini placé en faux neuf. Porté par la télégénie de son bonheur extatique et par le romantisme de son jeu, il incarne le héros malheureux de Séville.

Pourquoi remettre ce statut en cause ? D’abord, parce que Giresse n’a pas tout réussi. Il a échoué dans la difficile mission que lui a confiée Hidalgo sur le plan défensif. Dans ce rôle contre-nature, il a évidemment souffert de la comparaison avec Breitner et cela a coûté cher à la fin. Offensivement, s’il a parfaitement distribué le jeu au milieu, il n’est pas parvenu à dribbler et à pénétrer dans la défense allemande balle au pied, alors qu’il est habituellement bon dribbleur. Ces bémols suffisent à reléguer sa prestation derrière celle d’un autre Bleu, qui a rendu ce soir-là une copie encore plus aboutie. Cet homme, c’est Maxime Bossis.

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Maxime Bossis dans ses œuvres sur la pelouse du stade Rámón Sanchez Pizjuán.

A Séville, le défenseur nantais a joué le match de sa vie. Latéral droit, il a écœuré ses adversaires directs. D’abord, c’est le réputé Felix Magath qu’il a éteint avec autorité. Ensuite, il a brillamment pris au marquage la tour de contrôle Hrubesh. Très endurant, il a livré bataille sans relâche. Il est celui qui a livré le plus de duels (22) et qui en a remporté le plus (18). Mais c’est avec le ballon dans les pieds que le vendéen a été le plus impressionnant. Des passes justes qui cassent les lignes, des courses tranchantes pour proposer des solutions et même des séries de dribbles quand les mailles du filet allemand se resserraient contre lui. Il a fait mal à l’adversaire, en faisant constamment avancer son équipe et en jouant à merveille son rôle d’accélérateur de jeu.

Thierry Roland et Jean-Michel Larqué ne s’y sont pas trompés : « Extraordinaire Bossis ! », « Absolument impérial ! », « C’est du six étoiles pour Bossis ». Malheureusement, certains n’ont retenu que sa dernière touche de balle : un tir au but mollasson arrêté par Schumacher. Immédiatement, le grand Max s’accroupit au point de penalty, comme écrasé par le poids de la défaite qui se profile. Deux minutes plus tard, Hrubesh scellera effectivement le sort des Bleus. Néanmoins, cette pathétique conclusion ne doit pas nous faire oublier que, ce soir-là, Bossis était le roi du terrain.

4. « La défense française a pris l’eau »

Depuis l’arrivée d’Hidalgo aux manettes en 1976, l’ADN des Bleus, c’est d’attaquer, tout le temps, contre n’importe qui, car c’est ce qu’ils savent faire, très bien faire. Pour preuve, les artistes tricolores ont fait courir leurs voisins germains jusqu’à la 100ème minute, réussissant à percer trois fois le coffre-fort ouest-allemand. Il restait vingt minutes à tenir et pour cela il aurait fallu savoir défendre. Fermer la boutique. Tirer le rideau. Au lieu de cela, on a lâché le marquage, perdu des duels. Les buteurs Rummenigge et Fischer n’ont eu qu’à se baisser pour cueillir les buts que l’arrière garde-bleue leur a offerts. Foutue défense, incapable de tenir un résultat.

Et bien non ! Tout ceci est faux. Si la France a craqué en prolongations, c’est à son milieu de terrain qu’elle le doit. Rummenigge, en position de numéro 10, s’est amusé de son opposant direct (Christian Lopez) et a fait basculer la rencontre. Les défenseurs français n’ont pas failli dans les duels mais ils ont subi le surnombre venu des projections de Rummenigge, Breitner, Dremmler, Kaltz. Devant eux, l’inépuisable Tigana courrait encore, mais Platini, Six, Giresse, Rocheteau étaient à bout de souffle, incapables de contenir les chevauchées des Walkyries allemandes. Le naufrage a été collectif, l’imputer aux seuls défenseurs est injuste.

D’autant plus que cette défense a été extraordinaire. Trésor, Janvion et Bossis ont largement pris le dessus sur Magath, Ficher et Hrubesh. Amoros a souffert face à Littbarski mais il a tenu. Tous, ils ont défendu debout, commettant peu de fautes (14). Et leur contribution à la symphonie collective des Bleus fut majeure, car ils ne se sont pas contentés de protéger Etorri. Bossis a régné sur le flanc droit. Amoros, avec Tigana, a été le français le plus énergique : du dynamisme, du courage, de l’audace (quel petit pont sur Kaltz !) à revendre. Janvion, en bon « père la rigueur » dévoué aux tâches obscures, a été sobre mais ses relances propres, toujours au sol, ont contribué à faire vivre le ballon.

Quant à Marius, que dire ? Sa reprise de volée sous la barre est la cerise sur le gâteau d’une performance haut de gamme. Tout y est passé : domination dans les duels, gestion de la profondeur, qualité technique avec du jeu à une touche et des passes verticales, montées ballon au pied, dribbles. Karl-Heinz Rummenige lui-même rendra hommage à sa manière au guadeloupéen natif de Saint-Anne : « Nous avions face à nous la meilleure équipe de France de l’histoire. Ils avaient une défense fantastique avec Marius Trésor. Un ours. »

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2-1 pour les Bleus ! Trésor partage sa joie avec Tigana, Lopez et Rocheteau.

Une équipe qui prend des buts n’a pas forcément de mauvais défenseurs. Le football est une affaire collective, faut-il le rappeler ? Stephen Mumford, philosophe, l’écrit avec ces mots : « Une grande équipe est une équipe composée de joueurs qui fonctionnent bien en tant que tout ». C’est ce tout qui a enchanté la planète foot et c’est aussi ce tout qui a encaissé les deux buts fatals en prolongations.

5. « Etorri n’a pas le niveau »

« Pour aller au bout, il faut un grand gardien ». L’adage est facile à détourner pour ceux qui affirment que Jean-Luc Etorri est le responsable de l’échec des Bleus. Considéré comme le maillon faible de l’équipe, il avait mal démarré son Mundial, en se trouant quatre fois face à l’Angleterre, l’Autriche et l’Irlande du Nord. En demi-finale, beaucoup lui reprochent de ne pas avoir sorti d’arrêt décisif dans le money-time.

Pourtant, le portier monégasque a fait une belle demi-finale. Il n’est fautif sur aucun des buts, qu’il faut attribuer aux talents allemands et à l’éclatement du bloc tricolore. Son talon d’Achille, les sorties aériennes, n’a pas porté préjudice car celles qu’il a manquées sont heureusement restées sans conséquence. A contrario, il a été bon sur sa ligne, à la fois vif et souple, il a annihilé trois grosses occasions. Ses sorties dans les pieds adverses ont été autoritaires. Et ses longues relances « bras roulé » ont contribué au mouvement perpétuel voulu par Hidalgo.

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Etorri qui s’apprête à relancer face à Fischer.

Non seulement Etorri ne doit pas être tenu responsable de la défaite, mais il devrait être salué pour avoir brillamment stoppé le tir au but de Stielike. Il a feinté le défenseur du Real Madrid en simulant une anticipation à droite pour finalement jaillir à gauche et repousser la frappe. Malheureusement, la presse oubliera vite cet arrêt et fera d’Etorri son bouc émissaire. Passé août 1982, elle mettra suffisamment de poids dans la balance pour qu’il ne soit plus sélectionné. Les années passant, malgré ses gros progrès dans le domaine aérien et malgré sa très belle carrière en club, il ne revêtira jamais plus le maillot au coq.

6. « Le foot c’était mieux avant »

C’était plus technique. Ce qui faisait la différence à cette époque, c’était la maîtrise du ballon, la vision du jeu, l’inventivité. Les joueurs n’étaient pas des robots. Les plans de jeu laissaient la place à la créativité. Le foot appartenait aux artistes.

Mais, on le sait, la nostalgie est mauvaise conseillère. France-RFA 1982 est un spectacle enivrant tant il est intense, incertain, dramatique. Mais c’est aussi une piqûre de rappel d’un football plus lent, sans pressing. Sur les deux tiers du terrain, les joueurs ont du temps pour décider, porter le ballon ou le transmettre, raison pour laquelle les erreurs techniques sont rares.  Assez vite, on s’aperçoit que les joueurs créatifs ont la vie dure, la faute à un arbitrage trop permissif, qui sanctionne peu, même la violence et l’anti-jeu. Les attaques en pâtissent et les occasions de but sont finalement peu nombreuses. Et au final, ce n’est pas l’équipe la plus technique qui a gagné.

Le football actuel, à l’heure du gegenpressing, de l’utilisation du hors-jeu, de la préparation physique individualisée, de l’analyse vidéo et de la data, laisse moins la place à l’improvisation, c’est un fait. Mais, il y a toujours besoin d’un éclair de génie pour déstabiliser une défense. C’est encore par le dribble, le tir soudain, la passe lumineuse, la feinte de frappe que la différence se fait. La créativité et l’habileté existent toujours dans le football, autant qu’avant. Pour exister dans le foot moderne, le joueur a toujours besoin d’un riche bagage technique, même s’il lui faut aussi des aptitudes physiques qui n’étaient pas requises dans les années 80.

7. « Les français n’aiment pas les allemands »

Sur fond de rancune post-Seconde Guerre mondiale, le vocabulaire guerrier ressort quand on relit les articles qui racontent France-RFA 1982. « Les ennemis héréditaires », « La machine (de guerre) allemande et ses Panzers », « La Grosse Bertha », « L’esprit de corps des français », « Le champ de bataille de Séville » … Cela porte à croire que le match de Séville s’est joué le couteau entre les dents, dans une atmosphère belliqueuse.

Que nenni. Les Bleus ont joué, joué, joué. Malgré l’arbitrage, malgré les grosses fautes, malgré la folie de Schumacher, ils n’ont pas manifesté de colère. Quand Battiston est sorti inconscient sur civière, ils ont protesté, puis ils ont repris le jeu. Se battre en jouant, pas autrement. Se battre pour gagner ce match, pas pour se venger de la guerre. Une seule fois, Trésor a perdu son sang-froid, en cisaillant Kaltz d’un tacle deux pieds décollés d’une puissance inouïe. Sanctionné d’une faute, il a aussitôt repris son calme, comme si de rien n’était. Côté allemand, hormis Schumacher qui était dans un état second dont le dopage serait la cause, l’agressivité n’a été que footballistique. Pas de mauvais geste, pas de triche, pas de simulation, pas de provocation. Le match s’est terminé par le traditionnel échange de maillots, signe d’un respect mutuel qui a résisté à la dramaturgie de cette demi-finale.

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Le verdict est tombé. Littbarski (à gauche) s’hydrate et Rummenigge, torse nu, réconforte Platini et l’attaquant français resté sur le banc, Gérard Soler.

A l’instar des joueurs sur le terrain, Thierry Roland et Jean-Michel Larqué, à l’œuvre en tribune, n’ont pas dérapé. Dans leurs propos, on ne décèle aucune germanophobie, aucune allusion guerrière, aucun sarcasme, aucune moquerie. Face aux exactions de Toni Schumacher, les deux commentateurs ont manifesté leur courroux sans s’emporter. Compte-tenu de l’audience de ce match et de son retentissement, il est licite d’estimer que ce sens de la mesure a participé, au moins un peu, à la réconciliation franco-allemande, processus déjà enclenché par les chefs d’Etat Mitterrand et Schmidt.

France-RFA 82 : légendaire, épique, extraordinaire… Ces superlatifs, pour une fois, ne sont pas galvaudés.  Plutôt que d’être commenté, ce match mérite d’être vu (ou revu).  Il est la parfaite illustration de cette belle phrase de l’entraineur-théoricien André Menaut : « Le football a cette capacité que certains auteurs prêtent à la tragédie Antique, celle d’émouvoir tout le monde et tout de suite. »

Sources :

  • France-Allemagne 82 – Séville ½ f. Coupe du Monde, comm. T. Roland & J-M Larqué, YouTube
  • Pierre Louis Basse, Séville 82 : France-Allemagne, le match du siècle, Privé
  • Stephen Mumford, Football, la philosophie derrière le jeu, Agone collection Banc d’essais
  • André Menaut, Football et humanisme : réflexions d’un technicien sur le jeu et son environnement, La Roque
  • Tim Jürgens et Maxime Marchon, interview croisée Platini – Rummenigge, So foot #161 spécial France-Allemagne, novembre 2018
  • Swann Borsellino, Les notes de la France contre la RFA, So foot, 24 mars 2020

Crédits photos : Icon Sport

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