Furia Liga
·20 juin 2019
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Né de parents argentins, Sergio Ariel Escudero ne doit sa nationalité espagnole qu’au fait qu’il soit né en Espagne. Après avoir émigré au Japon, il y a fait son apprentissage footballistique et a bien failli être international avec la sélection nippone.
Son nom ne vous dit sûrement pas grand-chose, mais Sergio Ariel Escudero possède un parcours des plus atypiques. Issu d’une famille de footballeurs, son père, a notamment joué pour Grenade en Espagne lors de la saison 1987-1988. De parents Argentins, Sergio naît à Grenade le 1er septembre 1988 avec deux nationalités sous le bras, l’argentine et l’espagnole. Très tôt, on lui prédit un destin prometteur dans le football. C’est entre l’Argentine et le pays du soleil levant que le jeune Sergio va effectuer ses premières gammes dans le foot.
En 1992, alors que Sergio a 3 ans, son père quitte l’Atlanta en Argentine et décide d’aller continuer sa carrière à l’autre bout du monde pour jouer avec son frère. Il émigre donc au Japon et emporte dans sa valise sa femme et son fils. Au terme de cette année au sein du Urawa Red Diamonds Sergio senior décide de raccrocher les crampons et trouve du travail dans les catégories de jeunes du club. En 1996, tout ce petit monde retourne vivre en Argentine et Sergio senior en profite pour parfaire sa formation. Pendant ce temps-là c’est dans les catégories de jeunes du club de Vélez Sarsfield que Sergio junior fait ses débuts à 8 ans. Positionné en tant qu’ailier, le gamin est doué et franchit peu à peu tous les échelons du club. A 12 ans, on souhaite le recruter pour jouer avec la sélection argentine des moins de 15 ans.
Mais en 2000, son père reçoit une offre pour aller entraîner dans les catégories inférieurs du Kashiwa Reysol au Japon. La famille redéménage alors en Asie et Sergio junior peut dire adieu à la sélection argentine. Il rejoint alors les catégories de jeunes du Kashiwa Reysol entre 2000 et 2001. Il s’y fait remarquer notamment en marquant de nombreux buts, puis entre 2002 et 2005 il signe au Urawa Red Diamonds, l’ancienne équipe de son père. Sergio poursuit son apprentissage et essaye de s’adapter à un football japonais bien différent de celui qui se joue en Argentine.
En 2005, Sergio Escudero est promu dans l’équipe première du Urawa Red Diamond. Il débute à 16 ans 8 mois et 21 jours et devient ainsi le deuxième joueur le plus jeune à avoir jamais débuté au Japon. Seul petit problème, il n’a pas le temps de jeu voulu. Au Japon, chaque équipe ne dispose que de deux places pour des jeunes joueurs extra-communautaires et trois pour des membres de l’équipe première. Malgré de bonnes performances, il fait souvent les frais de ce quota. Ce qui ne l’empêche pas de remporter pour sa première année une Coupe du Japon. En 2006, Stuttgart essaye de s’attacher ses services mais le club japonais, sans en parler avec le joueur, refuse toute négociation. Ce n’est que bien plus tard que Sergio apprendra que le club allemand avait essayé de le recruter. L’homme aux deux nationalités est très prometteur et de nombreux clubs européens le suivent de près. Cette année 2006 est faste pour l’hispano-argentin qui remporte le championnat, une Coupe du Japon et la Supercoupe Japonaise.
En 2007, son père obtient la nationalité japonais et de facto lui aussi. Sergio déclare alors vouloir jouer pour la sélection nippone et fait tout pour pouvoir participer au championnat du monde des moins de 20 ans mais sans succès. Le sélectionneur a dû rendre une liste avant qu’il ne soit naturalisé et par conséquent Sergio doit faire une croix sur ce tournoi. En club, Sergio remporte la Ligue des Champions Asiatique. En 2008, il est finalement sélectionné avec les U-23 pour disputer le Tournoi de Toulon. Il va même marquer un but face à la Côte d’Ivoire. La même année se déroule également les Jeux Olympiques de Pékin qui deviennent un objectif prioritaire pour Sergio. Pour mettre toutes les chances de son côté, il décide même de changer de nom et de prendre un patronyme japonais : King Fei Wang. Escudero fait partie de liste définitive et s’envole pour Pékin. Malheureusement pour lui, le Japon ne fait pas un bon tournoi et les Nippons sortent au premier tour. En dépit des résultats, Sergio se sent rassuré. Il a pu montrer qu’il avait le niveau pour jouer à l’international.
Suite aux J.O. Sergio se concentre sur son club et devient un joueur important. Sa nationalité japonaise lui permet d’obtenir plus de minutes et il peut montrer ce dont il est capable les années suivantes. Cependant, l’année 2012 est mauvaise pour lui. En club, il ne joue qu’un seul match et Sergio a des envies de départ. Il file donc en prêt au FC Seoul en Corée du Sud et démarre ses pérégrinations en Asie. Cette année en prêt lui fait un bien fou. Il dispute une vingtaine de matchs et remporte le championnat, ce qui lui permet de se remettre à l’endroit. A la fin de l’année, il décide de signer au FC Seoul pour trois ans. Les deux années suivantes se passent très bien pour le naturalisé japonais qui joue plus de trente matchs par saison. Sa troisième année, en revanche, est un calvaire et il ne joue qu’un match lors des six premiers mois. Il demande alors à être transféré et signe en Chine au Jiangsu Sainty pour deux ans. Durant ce laps de temps, il en profite pour retrouver du temps de jeu et gagner une Coupe de Chine. En 2016, il signe au Kyoto Sanga en deuxième division japonaise où il y reste deux ans avant d’être prêté pour une année au Ulsan Hyundaï Coréen. Suite à cette année de cession, il retourne dans son équipe.
Toujours au Kyoto Sanga, Sergio Escudero réfléchit à son avenir. Joueur prometteur, il n’a pas confirmé toute l’étendue de son talent. L’instabilité de ces dernières années avec des changements de clubs à répétition ne lui a pas permis d’être régulier. Aujourd’hui, à 30 ans et après avoir fait l’intégralité de sa carrière en Asie, Escudero souhaiterait pouvoir jouer en Europe. En Espagne ? L’avenir nous le dira.
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