Sarah M’Barek : « On est humbles, mais aussi ambitieuses » | OneFootball

Fort de 5 recrues, le RC Lens Féminin a entamé la préparation de ce qui sera la première saison de son histoire en Arkema Première Ligue. L’entrainement de ce jeudi a été l’occasion de faire le point avec la manageure Sarah M’Barek.

Lensois.com : Sarah M’Barek, une nouvelle saison se prépare, avec un nouvel effectif pour aborder l’Arkema Première Ligue. Quelle était la ligne directrice ?L’idée était de hausser le niveau de l’effectif parce qu’on monte d’un cran. C’est important de pouvoir rivaliser et atteindre les objectifs qu’on va se fixer. C’était aussi d’amener un peu de sang frais, de renouveau. C’est important pour un groupe. On a gardé une belle ossature de l’effectif qui a obtenu la montée, mais il fallait se renforcer dans certains secteurs, notamment sur le plan défensif. Apporter aussi une gardienne supplémentaire de haut niveau (ndlr : l’Américaine Maddy Anderson est arrivée) pour avoir trois gardiennes qui se tirent la bourre, amener une concurrence qui incite à donner le meilleur de soi-même. C’était le cas sur tous les postes, mais surtout sur le plan défensif avec les arrivées d’Emmy Jezequiel, de Laureen Oillic et de Manon Revelli au poste de piston. On recherchait aussi une attaquante avec un peu plus de gabarit. On voulait un point de fixation et Naomie Vagre rentre totalement dans ce profil.

Il y a eu aussi 13 prolongations. Quel message vouliez-vous faire passer ?Le message, c’est qu’on bosse depuis plusieurs années, qu’on avait un projet, avec un groupe super jeune et on voulait de la stabilité. J’ai en mémoire, il y a deux ou trois ans, quand je répétais que le groupe n’était pas encore mature. La saison dernière, ça a payé. C’est encore un groupe jeune dans l’ensemble, mais il connaît le projet de jeu. Ce sont des joueuses qui connaissent les valeurs du club et les incarnent. Il fallait ensuite amener du sang frais et des joueuses de haut niveau pour tirer tout le monde vers le haut.

« L’effectif et le recrutement sont clos »

Quelle est la suite ?Normalement, l’effectif et le recrutement sont clos. Il y a encore un mois et demi de préparation. On va bientôt rentrer dans une phase de matches amicaux pour voir où on en est. L’entraînement, c’est bien, mais c’est vrai que c’est important de voir où nous en sommes avec de l’opposition.

Le début du calendrier paraît ardu (réception du PSG le 6 septembre pour la première journée puis déplacement à Strasbourg suivi des venues de Nantes et Lyon), qu’en pensez-vous ?Je me suis dit que tous les matches allaient être difficiles à jouer. Il n’y aura pas une équipe en dessous contre laquelle on va pouvoir se dire : « On va pouvoir se relâcher un peu ». On sait d’où on vient, qu’on joue le maintien. Certes, il y aura des matches plus abordables que d’autres, mais dans tous les cas ce seront toujours de grandes batailles. Jouer le PSG, Lyon, le Paris FC, des équipes prestigieuses, ce sont des matches pour lesquels nous n’avons pas suffisamment d’expérience, mais nous donnerons tout. On va essayer de grappiller le maximum de points possibles. On est humbles mais ambitieuses quand même. On croit en nous. On fera tout pour atteindre le maintien et, peu importe l’adversaire, une équipe sera alignée pour tenter de gagner le match. On n’a peur de personne et de tout le monde en même temps. Toutes les équipes sont dangereuses, mais on sait ce qu’on a à faire.

Quelles seront les clés du maintien ?On a fait évoluer légèrement la méthode de travail. On a envie d’être encore plus exigeantes. Ce qui va peut-être faire la différence, c’est tout ce qui concerne la préparation invisible : leur alimentation, le sommeil, la récupération… Sur tout ça, on est très attentifs et ça aide à passer un palier. On sait qu’il y a une grande marche, mais on a conscience de nos forces. La principale, c’est la solidarité. Je sais que les joueuses feront tout pour s’arracher, tout donner, et je pense que nos adversaires nous craindront par rapport à ça.

« A nous de donner envie au public de venir nous encourager »

Le RC Lens Féminin lors de son match à Bollaert-Delelis contre Metz en Seconde Ligue.

Partez-vous sur le même système que la saison dernière avec trois défenseures ? Quelle sera la philosophie de jeu du Racing ?Oui, on est sur un 3-4-3. On a un projet de jeu qui a plutôt bien fonctionné jusqu’ici. On a besoin de continuité. L’idée est aussi de l’adapter au championnat qui nous attend. On a fait quelques réglages, les amicaux vont aussi permettre d’affiner les choses. On a fait le bilan sur nos axes de progression. On a déjà pas mal bossé pour progresser rapidement. On va être une équipe capable de conserver le ballon, de ressortir court, de construire, de préparer ses actions, de manipuler l’adversaire. Et en même temps, d’être en capacité de surprendre, d’être très dangereuse en phase de transition à la récupération. Un peu comme la saison dernière. On a des armes offensives avec des joueuses très rapides. On attend de voir comment physiquement on est capable de maintenir les efforts à haute intensité en première division, mais on veut conserver les mêmes principes que la saison dernière.

Vous attendez-vous à ce que la ferveur lensoise vienne encore un peu plus vous entourer avec la montée en Arkema Première Ligue ?Je l’espère et j’en suis convaincue. Ça dépendra aussi des résultats, de l’image qu’on arrivera à donner. À nous d’être séduisantes, de donner envie au public de venir nous encourager, mais je suis convaincue que ce sera le cas.

Propos recueillis par Clément Courtois à la Gaillette-Gervais Martel.