Foot National
·16 mai 2025
Rousset : Ilian Boudache, itinéraire d’un talent revanchard

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·16 mai 2025
C’est une belle revanche prise par Ilian Boudache. Enfant d’Alès passé par le Nîmes Olympique, où il compte même une apparition en Ligue 2, le milieu offensif de 22 ans s’est pourtant retrouvé sans club en 2023-2024. Mais sans jamais perdre le cap, le jeune Franco-Algérien est parvenu à rebondir, jusqu’à devenir l’un des artisans de la montée historique en National 2 du FC Rousset Sainte-Victoire durant cette saison. Retour sur l’itinéraire d’un revanchard.
Une année sans club et sans jouer, c’est long. Très long. Parlez-en à Ilian Boudache. Lors de la saison 2023-2024, le milieu offensif franco-algérien a effectivement traversé de longs mois à l’écart des terrains, au sortir de « trois magnifiques années » au Nîmes Olympique. Un passage dont il ne retient d’ailleurs « que du positif ».
« Ça ne m’a jamais traversé l’esprit »
« J’ai l’impression d’avoir joué dix ans là-bas, confie même l’enfant d’Alès, débarqué chez les Crocos en 2020. J’avais des supers coéquipiers, de bons potes, une ADN de club, … Quand je suis arrivé, le club était encore en Ligue 1. On m’a vite incorporé au groupe professionnel », rappelle celui qui côtoie alors Toifilou Maoulida chez les jeunes, Yannick Dumas auprès de la réserve, ainsi que Pascal Plancque et Nicolas Usaï avec l’équipe fanion. « Nicolas Usaï m’a définitivement intégré au groupe pro, avant de me lancer en Ligue 2 », indique-t-il. Apparu à une seule reprise en deuxième division, Ilian n’est finalement pas retenu à l’issue de son contrat. « On ne m’a pas proposé de contrat professionnel. J’étais pourtant persuadé que ça allait être le cas. Mais un nouveau directeur sportif est arrivé et les temps ont changé », explique-t-il.
S’ouvre donc une période de solitude : « C’était compliqué, je courrais beaucoup seul. Mais tu as beau courir, il faut s’entraîner. Donc je m’entraînais avec une équipe de mon quartier, de division assez basse. J’ai discuté avec plusieurs clubs durant la saison. Ça me motivait toujours à rester en forme. Je n’ai pas lâché, et ça ne m’a jamais traversé l’esprit », balaye l’ancien Nîmois, qui voit enfin le bout du tunnel à l’été 2024. Maintenu de justesse en National 3 la saison précédente, le FC Rousset Sainte-Victoire se montre prêt à relancer le jeune offensif. « Ce qui m’a fait venir, c’est le discours du coach et du club. J’ai trouvé ça cohérent, expose Ilian. On m’a aussi présenté Rousset comme un club familial. C’est là-bas où il fallait aller pour retrouver le plaisir. C’est ce que j’ai ressenti, je ne me suis pas trompé ».
« C’est la deuxième mi-temps qui a déclenché la saison »
Au sein d’un effectif où se mélange « des joueurs de qualité déjà au club, des éléments d’expérience et quelques jeunes joueurs à l’esprit revanchard », le meneur de jeu s’épanouit très vite. L’objectif du groupe entraîné par Christian Delachet ? Le maintien. Pourtant, les résultats disent l’inverse. Après un début d’exercice en « demi-teinte », avec une victoire puis trois nuls, le club des Bouches-du-Rhône passe à la vitesse supérieure et enchaîne une impressionnante série de huit victoires consécutives. La machine est lancée. Le déclic ? Le match de la 4e journée et le nul ramené du match face à la réserve de l’Olympique de Marseille au Campus.
« On perdait 2-0 à la mi-temps, et on s’est dit les choses à ce moment-là. Le coach a remotivé les troupes. C’est la deuxième mi-temps qui a déclenché la saison : on revient à 2-2, on peut même mettre le troisième, mais dans le jeu c’était très abouti. Après ce match, on s’est dit qu’on pouvait faire quelque chose cette année », témoigne le numéro 26 du FCRSVO, qui trace sa route dans la poule J. Jusqu’à obtenir une historique montée en National 2 le 19 avril dernier. Le travail de « tout un groupe » selon Ilian Boudache : « Tout le monde a mis sa pierre à l’édifice. C’est ce qui a fait notre force, en plus de la bonne entente dans le vestiaire. Que ce soit entre nous ou avec le staff, toujours proche et à l’écoute des joueurs », souligne-t-il. Parmi ce collectif rôdé, quelques individualités ressortent toutefois du lot. Dont lui, auteur de 10 buts et 5 passes décisives dans un rôle qui n’était initialement pas le sien …
La reconversion
« À Nîmes, j’étais plus numéro 10, voire relayeur », indique celui qui a été reconverti en tant qu’ailier par son entraîneur. Avec réussite. « Franchement, j’ai pris du plaisir à jouer à ce poste-là, confirme-t-il. Je me suis rendu compte que j’aimais beaucoup être dans la surface. La majorité de mes buts cette saison, c’est dans la surface. J’aime aussi participer au jeu, faire la différence par le jeu ou par la passe. Je privilégie le jeu vers l’avant. Avec ce poste d’ailier, j’ai développé une nouvelle palette. » Dont les efforts défensifs : « C’est moins rigolo mais il faut le faire, sinon je me fais taper sur les doigts par les arrières latéraux (rires) ».
Mais cette dévotion, Ilian Boudache la doit surtout au promu en N2. « Je suis content de l’opportunité qu’ils m’ont donnée, ça m’a permis de me relancer. Je les remercie. Ils m’ont donné beaucoup de confiance. Ils n’ont pas hésité. Le club m’a directement mis à l’aise. Le groupe est devenu une famille, tout le monde s’entend bien. Quand le club est familial, ça fait la différence », insiste-t-il, avant d’ajouter : « J’ai essayé de rendre leur confiance au maximum. Ça a marché, je suis content ».
« Ça paraît improbable »
Avant la dernière journée à Villefranche-sur-Mer ce samedi 17 mai (18h), le regard est désormais tourné vers l’avenir. « Pour le moment, je suis bien où je suis, confie le milieu offensif. Après, tout footballeur rêve de jouer le plus haut possible. On joue au foot pour ça, mais il faut s’en donner les moyens. La seule vérité, c’est le terrain. » Un terrain sur lequel Rousset pourrait donc croiser la route … de Nîmes, relégué au quatrième échelon. « Je suis attristé par la situation. Je suis originaire du Gard. Le Nîmes Olympique, c’est le club phare de la région. Le voir à cette division, ce n’est pas sa place. Je n’aurais jamais pensé qu’il y aurait un potentiel Nîmes-Rousset l’an prochain. Ça paraît improbable. » Et pourtant …
Serait-il moins improbable qu’Ilian partage un jour le devant de la scène avec son petit-frère Kaïl (19 ans), actuellement à l’OGC Nice ? « Mon rêve, c’est de jouer avec lui !, lance l’offensif à l’accent chantant. Ce serait vraiment bien, nos parents seraient contents. Ils nous ont beaucoup suivi, ont toujours été derrière nous. » Le cadet des frères Boudache joue pourtant lui aussi ailier et dispose de la palette complète pour occuper le poste. Mais « au milieu de terrain, j’ai plus d’atouts. Dans ce style de jeu, le coach me prendrait plutôt moi », termine Ilian en plaisantant. On demande volontiers à voir le duo sous le même maillot un jour !
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