Paris Saint-Germain
·11 septembre 2024
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Comme chaque semaine, les médias du club retrouvent un ancien joueur passé par le Centre de Formation du Paris Saint-Germain. Direction le camp des Loges, où il est venu se ressourcer, pour prendre des nouvelles de Romain Sallard (génération 2003), qui revient sur son actualité et sur ses années parisiennes.
Romain, quelles sont les principales images qui résument tes cinq années de formation passées au Paris Saint-Germain ?
« Il y en a tellement ! De nombreux rires et de nombreuses victoires ! Je me souviens surtout de la superbe ambiance qui régnait au Centre de Préformation, à la base de Verneuil. Je ne connais pas un seul Titi qui n'y a pas vécu quelque chose de spécial, tellement nous y avons reçu une excellente éducation avec un encadrement des plus bienveillants. Même si parfois ce fut difficile, notamment la séparation avec les parents lors de la première année, les cadres ont été jusqu'au bout pour nous accompagner du mieux possible. Aujourd'hui, les Titis bénéficient d'un superbe outil de travail avec le Campus PSG à Poissy. J'aurais tant aimé y évoluer ! Sur le terrain, mon match le plus marquant fut étonnement une victoire sur la pelouse de l'OL lors de laquelle j'étais remplaçant. Battre cette très bonne équipe (Lukeba, Cherki, Barcola...), sur son terrain en quart de finale de la Coupe Gambardella (1-5, le 22 février 2020), fut exceptionnel à vivre, que cela soit avant-pendant-après, tout est gravé dans ma mémoire. Le staff avait tout préparé de manière millimétrée. Je salue d'ailleurs Vincent Guérin, un mec en or, qui a toujours su trouver les bons mots pour me maintenir motivé en tant que doublure. »
Quel type de gardien étais-tu au PSG ?
« J'étais un gardien assez moderne. J'avais la chance de posséder un bon jeu au pied. Quand je suis arrivé parmi les U14 du club, c'est la première fois que je participais à des ateliers spécifiques avec les coaches Alfred Dossou-Yovo et Jean-Luc Aubert. Je n'avais aucune réelle compétence à ce poste car cela ne faisait que deux ans que j'avais enfilé les gants ! Je ne m'étais jamais retrouvé seul avec un entraîneur pour réviser mes gammes pendant une heure. Ce fut une chance extraordinaire car j'ai rapidement progressé grâce à mes deux entraîneurs qui sont des fins techniciens et des tacticiens hors pair. C'est à Paris que j'ai réellement découvert le poste de gardien de but. »
Quel est ton geste technique préféré ? D'ailleurs avais-tu un modèle à ton poste lorsque tu étais plus jeune ?
« Je reste un gardien de but avant tout, mais j'avoue bien aimer réaliser un crochet et une feinte de corps lorsqu'un attaquant arrive lancé face à moi ! Histoire de montrer qu'un gardien peut également être doué de ses deux pieds ! Je n'avais pas spécialement d'idole de jeunesse. Par contre, j'ai une anecdote qui me revient en tête... Un jour, j'ai envoyé un message à Anthony Lopes sur ses réseaux sociaux, à l'époque où il réalisait une saison de dingue avec l'OL. Comme il était de petite taille comme moi, je l'ai sollicité pour qu'il me donne des conseils, notamment pour m'imposer dans le jeu aérien. Étant donné que je n'avais pas beaucoup d'abonnés, il ne m'a jamais répondu ! Pourtant j'y croyais ! Plus sérieusement, j'ai toujours aimé les gardiens qui possèdent un beau jeu au pied, car c'est beau à regarder. »
Avais-tu un rituel avant les matches ?
« Non, aucun rituel en particulier, si ce n'est que j'étais un grand bosseur lors des entraînements. J'essayais d'arriver le plus tôt possible chaque matin pour démarrer la journée avec du travail de prévention en salle. »
Est-ce simple de cumuler l'école et le football ?
« Ça peut l'être si on s'en donne les moyens. Tout est une question d'état d'esprit et d'organisation. On ne peut pas dire que la charge de travail à réaliser en dehors des cours était lourde, au contraire les profs faisaient en sorte de nous soulager un peu car ils savaient que l'intensité mise lors des entraînements était épuisante et qu'il serait difficile de pouvoir se concentrer longuement pour faire beaucoup de devoirs. J'adorais les cours d'espagnol et d'anglais, car nous échangions tous ensemble, avec beaucoup de mises en scène. C'était très vivant, agréable à suivre. Les footballeurs sont souvent hyperactifs, si la communication n'est que descendante, la concentration se perd. »
Quelle est la valeur la plus importante reçue lors de ton apprentissage au club ?
« On m'a appris la valeur du respect, celui envers mes coéquipiers, mais aussi envers toutes les personnes qui m'entourent et qui me soutiennent. Le club m'a permis de gagner en maturité, de mieux comprendre les choses de la vie, de grandir tout simplement. Que cela soit avec les coaches, les profs, les maîtres d'internat ou bien les dirigeants, j'ai toujours su entretenir de bonnes relations. J'ai eu cette chance d'être suffisamment mature très tôt pour être reconnaissant envers leur investissement. J'ai gardé contact avec certains d'entre eux, je suis content d'avoir laissé une bonne image de moi au Centre de Formation, là est ma plus grande victoire. »
En 2020, ton contrat n'a pas été reconduit. Comment as-tu vécu cette nouvelle ?
« Mon moral fut forcément au plus bas. Autant j'étais très mature pour certaines choses, autant pour ce genre de nouvelle on n'est jamais assez préparé. Pourtant, l'équipe d'encadrement nous rappelait sans cesse que seulement deux ou trois joueurs de notre génération deviendraient des joueurs professionnels, à Paris ou ailleurs. Quand on est adolescent, on écoute ce discours que d'une oreille, car on est persuadé de faire partie des heureux élus. Et lorsque la sentence arrive, soit on plonge soit on rebondit. J'ai opté pour la seconde solution en passant vite à autre chose, même si les jours suivants cette décision furent très compliqués à vivre. Le soutien de la famille et des vrais amis est primordial pour maintenir le cap, car seul c'est quasi impossible de ne pas sombrer. Ne plus évoluer dans un certain confort du jour au lendemain est forcément difficile à accepter. »
Qu'as-tu mis en place pour conserver ta motivation intacte ?
« N'ayant pas trouvé de club pro suite à mon départ du PSG, j'ai cumulé différents jobs pour ne pas rester sans rien faire et pour surtout avoir des rentrées d'argent. J'ai travaillé dans le jardinage, la restauration, le nettoyage de bâtiment mais aussi durant trois mois à l'aéroport en tant que bagagiste. J'ai stoppé cette mission car j'avais des problèmes au dos. Mais j'avais toujours le foot en tête ! J'ai donc sollicité le CFA Omnisports basé au Camp des Loges, là où j'ai suivi ma formation au PSG, afin d'acquérir le BPJEPS option sports collectifs (ndlr : brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport). Etant donné qu'il s'agissait d'une formation en alternance, il fallait trouver un club amateur pour réaliser mes heures d'encadrement. Le FC Versailles 78 m'a accueilli et m'a permis d'apprendre le métier d'éducateur auprès des plus jeunes. Encadrer, diriger, démontrer, corriger, coacher... Tout était nouveau pour moi, mais mon plaisir fut immense. Dorénavant, je passe mon diplôme d'entraîneur de gardien de but, en espérant exercer un jour au plus haut niveau. »
Suis-tu toujours l'actualité des jeunes Rouge et Bleu ?
« Oui, toujours ! Je ne suis pas une seule semaine sans m'intéresser aux résultats des jeunes du club, mais également à ceux qui effectuent leurs débuts avec l'équipe professionnelle. Les performances sont toujours aussi bonnes que par le passé, preuve que ça travaille toujours aussi bien. Je suis resté en contact avec la plupart de mes anciens coéquipiers, mais aussi avec les plus jeunes de la génération 2004 comme Wilson Odobert, Ismaël Gharbi et Zoumana Bagbema. Nous essayons de nous voir lorsque le temps nous le permet, ainsi on se donne des infos sur l'actualité du club. Nous avons vécu une expérience magnifique qui nous lie pour la vie. Ce qui me manque le plus, c'est le fait de vivre tous ensemble au quotidien, tous ces moments de partage. On aimait se chambrer, rigoler tous ensemble, parfois chahuter. C'est passé tellement vite, que je ne peux que conseiller aux Titis actuels de profiter du moindre moment. »
Quelles sont désormais tes ambitions ?
« J'ai intégré le groupe fanion du FC Versailles 78 qui évolue en National 1. Je m'entraîne sous la coupe de l'ex-Titi Jean-Luc Vasseur qui a été un formateur reconnu à Paris. J'ai pour coéquipier Sébastien Renot, passé par l'association du PSG, qui est le titulaire au poste de gardien de but. On travaille dans une excellente ambiance, avec la volonté de donner le meilleur de nous-même pour le club. J'évolue chaque week-end avec l'équipe réserve en régional. Au début ce n'était pas simple d'accepter le fait de jouer à ce niveau, car je n'avais connu que le plus haut niveau chez les jeunes, mais il était hors de question de lâcher le football. Tenez, une autre valeur reçue au PSG, celle de ne jamais s'avouer vaincu ! »
Date de naissance : 29 avril 2003Lieu de naissance : ParisPoste : Gardien de but
Clubs successifs : Entente Sannois Saint-Gratien (2009 à 2015), Paris Saint-Germain (2015 à 2020), FC Versailles 78 (depuis juillet 2020).
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