Furia Liga
·8 septembre 2021
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Dans les listes de Luis Enrique, Marcos Llorente apparaît toujours dans la colonne des défenseurs. Capable de jouer à tous les postes ou presque, le Colchonero a été aligné avec succès dans le milieu à trois qui a surpassé la Géorgie à Badajoz (4-0). Plus offensif, plus rapide, plus entreprenant que Koke Resurrección, a-t-il supplanté son coéquipier rojiblanco ?
Chaussettes basses, jeu facile (parfois trop) : Marcos Llorente est un joueur élégant, digne de son grand-oncle, l’illustre Paco Gento. Formé au Real Madrid, c’est chez le rival colchonero qu’il a pris son envol. Milieu défensif récupérateur, il avait fait ses preuves pendant une saison à Alavés, mais des relations orageuses avec Zinedine Zidane l’ont empêché de percer en merengue. Depuis son arrivée au Metropolitano, Llorente a réappris son métier au côté de Diego Simeone qui ont un point commun : ce fameux numéro 14. En 3 ans, le banni de Valdebebas est devenu un phénomène au contact du Cholo.
En théorie, Marcos Llorente est un latéral droit pour Luis Enrique. Une erreur dans une défense à 4. Son rendement et son affluence sont très limitées par rapport à ses capacités et ses apparitions seront toujours comparées à celles de César Azpilicueta, enfin revenu en grâce depuis l’Euro. Contre la Géorgie, quelques jours après la défaite historique contre la Suède (la Roja n’avait pas perdu un match de qualification depuis… 1993 !), le sélectionneur a fait tourner une partie de son XI de départ et Llorente a été promu milieu droit dans le 4-3-3 espagnol. Avec deux passes décisives, la preuve est faite : le Colchonero apporte de la vitesse, du déséquilibre et du danger. Son entente avec Carlos Soler, bizut déjà au diapason, a été une clef d’un match capital contre une équipe accrocheuse qui avait battu la Roja avant le début de l’Euro 2016 à Getafe (1-0) et qui a mené au score jusqu’à la 56e minute à l’aller en mars dernier (2-1).
« Marcos Llorente est enfin apparu au poste où il a explosé, comme intérieur, prenant les espaces, surprenant, gagnant les duels car c’est un des problèmes de l’Espagne, comme c’est arrivé à Solna. Comment Llorente ne pourrait-il pas jouer ? Luis Enrique l’a placé au milieu et le Madrilène a été le meilleur de la sélection avec deux passes décisives qui auraient pu être plus nombreuses, avec une action qui est déjà sa marque de fabrique » Hugo Cerezo dans Marca, le 5 septembre 2021
Manuel Reino Berengui/DeFodi Images) By Icon Sport
En l’absence de Pedri qui a besoin de souffler après un été surchargé, il y avait des points à gagner pour cette première fenêtre internationale de la saison. Deux fois titulaire et deux fois buteur, Soler a réussi ses grands débuts avec la Absoluta. De son côté, Llorente a vraisemblablement supplanté Koke. Malgré son énorme abattage et son leadership avec l’Atlético, ce dernier n’a jamais réellement pu enfiler le même costume avec la sélection. Même s’il a été titulaire à l’Euro avec Pedri et le néo-capitaine Sergio Busquets, Koke est le joueur le plus à même de sortir du XI. S’il est doté d’une intelligence de jeu évidente, ce n’est pas ce profil dont a besoin la Roja, mais bien des capacités de Llorente.
« Quand on a un joueur avec une telle polyvalence pour évoluer à plusieurs postes, il serait injuste pour lui de jouer à une seule position, même s’il en a une de prédilection » Luis Enrique en conférence de presse d’après-match
Reste néanmoins à savoir ce que veut Luis Enrique. Llorente a terminé la rencontre au poste de latéral droit alors qu’après la sortie d’Éric García, on espérait voir un 3-5-2 pour conclure une rencontre déjà gagnée. Sous la menace de la Suède et avec le risque de disputer les barrages, le sélectionneur a le choix entre jouer petit bras ou valoriser la vitesse et le déséquilibre. Pour les supporters, le choix est évident. Mais l’est-il pour l’Asturien ?
François Miguel Boudet