Rétrospective. Quand Dimitri Payet inscrivait le coup franc de la victoire contre le Cameroun à la Beaujoire | OneFootball

Ce samedi 8 juin, le Cameroun affrontait le Cap Vert en match amical, pour une victoire nette 4 buts à 1. En parallèle, l’Euro 2024 se tiendra dans désormais une semaine, sur le sol allemand. L’occasion de revenir en arrière, il y a 8 ans précisement, quand le Cameroun voyait se dresser face à lui, une autre équipe de bleu vêtue, également à une semaine d’un championnat d’Europe.

Une longue attente pour les Jaune-et-Vert

Cela faisait près de 9 ans, 9 longues années que les Nantais attendaient de voir l’Équipe de France poser ses valises au stade de la Beaujoire. La dernière fois, c’était contre la Lituanie (2-0), et la France était alors vice-championne du monde en titre. Entre temps, il s’était passé la déception de l’Euro 2008, l’humiliation de Knysna, l’ennui de 2012, la renaissance de France-Ukraine au Stade de France, et la prometteuse Coupe du Monde au Brésil.

La dernière fois que la Beaujoire avait accueilli les Bleus, le FC Nantes venait de descendre en Ligue 2, et comptait sur Thomas Dossevi à la pointe de son attaque. 9 ans plus tard, c’est Emiliano Sala qui a pris place à la tête de l’attaque nantaise. Seul point en commun, en presque une décennie : sur le banc, toujours Michel der Zakarian.

La Beaujoire, bleue d’ivresse

En bref, comme un ancien amant que l’on attendrait depuis trop longtemps, et qui nous aurait durant cette période autant déçu que fait espérer, le retour de l’Équipe de France à la Beaujoire ne pouvait être qu’électrique, presque fusionnel.

D’autant que le contexte s’y prêtait. Les Bleus sortaient en effet de deux victoires canons face aux Pays-Bas (3-2) et la Russie (4-2), tandis que les regards étaient surtout tournés vers l’après, car 10 jours plus tard, il serait l’heure de redevenir un enfant. Pour la première fois depuis la Coupe du Monde 1998, la France organise sur ses terres une compétition internationale de football : l’Euro 2016.

Face aux Français, l’équipe du Cameroun, conduite par l’éternel Vincent Aboubakar, parée de vert, une couleur loin d’être étrangère au public nantais. Et comme à l’accoutumée à la Beaujoire, ce n’est pas l’équipe en vert qui se montre la plus dominante. Blaise Matuidi ouvre le score dès la 20ème minute, égalisé dans la foulée par Vincent Aboubakar. Juste avant le retour aux vestiaires, Olivier Giroud vient caser une formidable reprise de volée par remettre la France devant, le score semble acquis. Pourtant, à la 88ème minute, Eric Choupo-Mouting profite d’un Patrice Évra complètement perdu pour revenir au score. Coup de climatisation à la Beaujoire. Jusqu’à…..

Parce que c’était écrit

Jusqu’à un éclair de génie, un geste réservé aux plus grands, la marque des magiciens. Les Français obtiennent un coup franc, à environ 10 mètres de la surface camerounaise, complètement excentré. Tout homme douté de raison ne peut imaginer autre chose qu’un centre pour les grands gabarits que sont les Laurent Koscielny, André-Pierre Gignac ou Adil Rami. Reste que, lui, devant le public qui avait admiré ses premiers pas en professionnel en 2005, lui n’était pas guidé par la raison, mais par une étincelle à la sauce nantaise.

Lui, Dimitri Payet, formé chez les Canaris, s’élance alors, frappe du pied droit, et observe le reste : le ballon qui s’envole au dessus du mur, qui dévie comme par magie sur la gauche, et qui se loge en lucarne opposé du gardien camerounais. La Beaujoire exulte, Dimitri Payet célèbre, la France s’impose avant son Euro : pour tout amoureux désespéré, voici à quoi ressemble des retrouvailles réussies.