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·28 février 2020

« Retour sur carrière » #2 – Alexander Frei

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#2 – Alexander FREI

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I) Des débuts professionnels sans éclats avant son éclosion au Servette.

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Alexander Frei, né le 15 juillet 1979 à Bâle, a commencé sa carrière professionnelle dans le club de sa ville de naissance, au FC Bâle, lors de la saison 1997/1998.

Lancé par l’entraîneur suisse Guy Mathez, l’attaquant, dont l’exemple était Marco Van Basten, disputera onze rencontres pour sa première saison et inscrira le premier but de sa carrière dans le championnat helvète lors de l’une de ses apparitions sous le maillot rouge et bleu.


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Cependant, afin d’accumuler du temps de jeu, le suisse partira faire ses gammes footballistiques au FC Thoune, en D2 suisse, dès l’été 1998.

L’entraîneur André Egli lui fera alors entièrement confiance en faisant de lui son avant-centre vedette.

Alexander Frei lui rendra plutôt bien en réalisant une saison prometteuse et en marquant à sept reprises lors de ses trente-quatre rencontres disputées.

Par voie de conséquence, lorsqu’André Egli, le coach suisse s’engage avec le FC Lucerne, qui évoluait déjà en D1 à l’époque, il emporte avec lui l’attaquant bâlois, afin de le faire participer à la bonne saison du club helvète.

En effet, pour sa première saison dans le club situé au pied des Alpes suisses et au bord du lac des Quatre-Cantons, Frei fera trembler les filets treize fois en trente-deux matchs.

Après une première partie de saison plus compliquée pour l’espoir suisse, ce dernier s’engagera, en janvier 2001 pour le Servette, avec l’objectif de continuer à progresser et de tenter de convaincre le sélectionneur suisse, Enzo Trossero, de lui donner sa chance au sein de la Nati malgré son jeune âge.

Le joueur va alors très rapidement s’adapter à sa nouvelle équipe en marquant six fois en douze rencontres, et surtout en participant activement à la victoire du SFC en Coupe de Suisse, constituant ainsi le premier trophée qu’Alexander Frei inscrira à son palmarès.

Par ailleurs, il connaîtra ses premières sélections en équipe nationale.

Dans cette lignée, la saison 2001/2002 sera alors celle de la véritable éclosion de l’attaquant.

En effet, il inscrira dix-sept buts en trente-trois matchs, et connaîtra ses premiers matchs européens, atteignant même les huitièmes de finale de la Coupe UEFA avec son équipe.

La saison suivante, Alexander Frei sera tout aussi efficace, se faisant ainsi une réputation de véritable renard des surfaces.

Par conséquent, ses performances ne laissent pas insensibles, et il rejoint donc le Stade Rennais dès la trêve hivernale, afin de finir la saison 2002/2003 en Bretagne.

II) Un épisode rennais révélant les grandes qualités d’un joueur adulé dans l’Ille-et-Vilaine.

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L’arrivée en Ille-et-Vilaine d’Alexander Frei est loin des espérances du Suisse, qui souhaitait s’imposer rapidement au Stade Rennais.

En effet, l’entraîneur bosnien, Vahid Halilhodzic ne lui donnait pas le temps de jeu qu’il escomptait en arrivant.

Il se cantonne ainsi au banc de touche, avec seulement treize apparitions et un petit but face à Bordeaux le 5 avril 2003.

Néanmoins, l’arrivée de Laszlo Bölöni à l’aube de la saison 2003/2004 change la donne pour l’attaquant helvète.

En effet, Frei reprend confiance, redevient décisif et commence à se faire fortement apprécier des supporters rennais.

L’homme se mute en véritable machine à scorer et va prendre encore une toute autre dimension un soir de mars 2004, en réalisant un match d’anthologie face à l’Olympique de Marseille de Fabien Barthez où il inscrit un quadruplé.

Ainsi, il permet à Rennes de l’emporter 4-3 au Stade de la route de Lorient, et de créer un souvenir de match impérissable pour les plus fidèles supporters bretons.

Il termine alors sa première saison complète en Bretagne second meilleur buteur du championnat avec vingt buts, six unités derrière Djibril Cissé, mais devant la star ivoirienne, Didier Drogba.

La saison suivante est celle de la confirmation pour le bâlois, qui, par le biais de son association avec le milieu de terrain Olivier Monterrubio, marque à nouveau vingt buts et termine cette fois meilleur buteur du championnat de France.

De surcroît, les rennais terminent quatrième, ce qui permet au suisse de retrouver la Coupe UEFA pour la saison 2005/2006.

Néanmoins, la troisième saison complète du suisse en Bretagne sera bien moins brillante que les deux précédentes puisqu’il est victime d’une blessure qui l’écarte des terrains pour plusieurs mois.

Or, malgré cette saison entachée d’une blessure, il recevra une proposition alléchante du Borussia Dortmund à la suite d’une Coupe du monde 2006 réussit, ce que Frei n’a pu refuser.

D’Alexander Frei au sein du Grand Ouest français, il restera donc ses 52 buts sous le maillot rouge et noir du Stade Rennais ; il restera son quadruplé légendaire face à l’OM ; il restera ses adieux très émouvants face au LOSC au Stade de la route de Lorient en 2006 ; il restera cette bande de potes, avec les Monterrubio, Källström, Utaka, et Mbia, qui faisaient vibrer les supporters rennais ; il restera l’image d’un garçon charmant avec son physique d’éternel adolescent qui affolait les compteurs sur le terrain ; enfin, et surtout, il restera tous les gamins qu’il a fait rêver, admiratifs de ses performances, qui, adultes aujourd’hui, aiment le football grâce à lui et pour toujours.

Alexander Frei a donc marqué le club et cela fut mis en exergue au terme d’un sondage réalisé sur Twitter et réunissant 140 votes, au cours duquel vous avez considéré, à 48 %, qu’Alexander Frei est le meilleur joueur du Stade Rennais sur les vingt dernières années, alors que 27 % considèrent qu’il est en deuxième position, 15 %, quant à eux, le placent en troisième position, et seulement 10 %  l’évacuent des trois premiers.

III) De la Bretagne à la Ruhr pour poursuivre sa progression.

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Alexander Frei débarque en Allemagne à l’été 2006, afin de passer un cap.

Motivé, dès sa première saison, « le petit suisse » se montre important, s’imposant dans le championnat et faisant parler son sens du but en terminant deuxième meilleur buteur de la Bundesliga, avec seize buts en trente-deux matchs.

Il sera alors élu meilleur joueur de l’élite allemande par le journal germanique Bild, alors que les jaunes et noirs ont pourtant joué le maintien jusqu’au bout.

Cependant, sa deuxième saison à l’est du bassin de la Ruhr est plus complexe puisqu’elle est marquée par les blessures.

Ainsi, Frei ne débute sa saison qu’en janvier et ne dispute que treize matchs pour six buts.

La seule éclaircie au cours de cette année footballistique morose est intervenue par le biais d’un beau parcours en Coupe d’Allemagne, s’arrêtant seulement en finale, face au Bayern Munich, avec une défaite 2-1 après prolongations.

La saison 2008/2009, sa troisième au Borussia, débutera également en retard, en septembre cette fois, après une nouvelle blessure durant l’Euro dans son pays qui l’a contraint à arrêter la compétition.

Pour autant, il terminera son épisode allemand de trois années avec un nouveau bilan honorable de douze buts en vingt-neuf matchs, avant de retrouver son pays, et plus précisément le club qui l’a formé, le FC Bâle, afin d’y terminer, le mieux possible, sa riche carrière remplie de buts.

IV) Un retour au pays, à Bâle, là où tout avait commencé pour le buteur suisse.

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Pour son retour dans son pays natal à l’été 2009 après six ans et demi d’absence, Alexander Frei réalisera une saison éblouissante en étant l’artisan principal du doublé coupe-championnat du FC Bâle.

En effet, il inscrira la bagatelle de quinze buts en dix-neuf matchs de championnat avec le club rhénan et sera décisif lors de la finale de la Coupe de Suisse en réalisant un triplé face à Lausanne Sports.

La saison suivante, l’attaquant helvète sera une nouvelle fois déterminant pour l’équipe suisse en accumulant les buts et en permettant à son club de remporter, à nouveau, le championnat.

De surcroît, le meilleur buteur du championnat suisse et son club réalise un parcours intéressant en Coupe UEFA, se hissant jusqu’en seizièmes de finale de la compétition.

La saison 2011-2012 sera encore plus brillante en Coupe d’Europe puisque le FC Bâle, emmené par son duo d’attaque Striller-Frei, et à nouveau champion de Suisse, cédera seulement en huitièmes de finale de la Ligue des champions face au Bayern Munich, finaliste de l’édition.

Lors de sa dernière saison, Frei perd sa place de titulaire et est régulièrement utilisé comme joker par Murat Yakin, l’entraîneur suisse.

Moins convainquant que les trois années précédentes, l’attaquant va tout de même participer au quatrième titre de champion de suisse consécutif du club depuis son retour au pays.

Par conséquent, s’il n’avait eu que très peu sa chance à ses débuts dans le club rhénan, il a accumulé les buts et les titres pour son retour.

De surcroît, sa dernière apparition face au FC Zurich, le 14 avril 2013 est une forme d’apothéose.

En effet,  alors que la partie avait commencé par des pleurs de Frei au moment de prendre la parole face au public, le Parc Saint-Jacques sera le théâtre d’un somptueux coup-franc de l’attaquant suisse, ultime offrande de l’enfant du club au FC Bâle, avant de quitter le terrain à la 64ème minute de jeu, après avoir inscrit 106 buts en 158 matchs sous le maillot rouge et bleu.

V) Une relation d’amour avec sa sélection nationale faite de hauts et de bas.

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C’est le 24 mars 2001 face à la Yougoslavie qu’Alexander Frei effectuera la première de ses 84 sélections sous le maillot suisse.

Deux matchs lui suffiront alors avec sa sélection nationale pour inscrire un premier triplé face au Luxembourg, devenant alors rapidement un pilier de la Nati.

En effet, marquant à de nombreuses reprises, Frei participe amplement à la qualification de la Suisse pour l’Euro 2004 qui se déroule au Portugal, sa première compétition majeure avec son pays.

Cependant, cette compétition tourne au fiasco pour la Suisse, éliminée dès les poules, mais surtout pour l’attaquant, qui sera très vite suspendu pour avoir craché sur le meneur de jeu anglais Steven Gerrard pendant le match Suisse-Angleterre.

Pour autant, cet épisode sera rapidement oublié par les supporters puisque l’avant-centre regagnera la confiance du public en marquant à plusieurs reprises durant les qualifications pour la Coupe du monde 2006 en Allemagne.

Un engouement populaire naît donc en Suisse pour l’équipe nationale qui réalisera une belle Coupe du monde, finissant premier de son groupe devant la France, pourtant finaliste de la compétition, avant de s’incliner en huitièmes de finale face à l’Ukraine aux tirs aux buts.

A la suite de cette Coupe du monde prometteuse, Alexander Frei devient donc capitaine de la Nati à la suite du départ de Johann Vogel.

L’attaquant helvète ne cesse de marquer et, après un quadruplé face au Liechtenstein, il devient meilleur buteur de la sélection suisse, comptabilisant, à ce moment-là 35 buts.

La Nati et son avant-centre sont de plus en plus pris au sérieux par les nations majeures, et d’autant plus au moment de l’Euro 2008 qui se déroule en Suisse.

Cependant, le 7 juin 2008, pour le match d’ouverture de la compétition face à la République Tchèque, Alexander Frei se blesse à la fin de la première mi-temps, victime d’une déchirure partielle des ligaments intérieurs, ce qui mettra fin à sa participation pour la compétition.

Cela provoque alors le choc de tout un pays et le désarroi des supporters suisses, émus par la sorti du terrain de leur vedette qui est en larmes.

A la suite de cet Euro malchanceux, les complications en sélection vont se poursuivre pour le bâlois, qui se révèle moins brillant et est régulièrement blessé, même s’il contribue tout de même à la qualification de la Suisse pour la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud.

Pour autant, la Coupe du monde 2010 ne sera pas une réussite pour les rouges, éliminés dès les poules.

Loin de ses meilleures performances avec la sélection, Frei est très décrié par la presse au sortir de la compétition, qui lui reproche d’être égoïste.

Essuyant donc une vague de critiques, il déclarera ne plus être en mesure de continuer et arrêtera sa carrière internationale en juin 2011 après le match de qualification pour l’Euro 2012.

Si sa plus grande fierté est d’avoir porté le maillot de la Nati à 84 reprises et d’avoir marqué un total de 42 buts, la relation entre Frei, l’attaquant doté d’un sens du but rarement vu, et sa sélection, fut souvent tumultueuse et malchanceuse.

VI) Une passion du football toujours intacte.

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Aujourd’hui, à 40 ans, Alexander Frei poursuit son apprentissage du métier d’entraîneur.

Après avoir raccroché les crampons en avril 2013 avec le FC Bâle, l’ancien international suisse au mental de fer fut l’éphémère directeur sportif du FC Lucerne.

En effet, à peine vingt mois après sa prise de fonction, le meilleur buteur de l’histoire de la Nati, a quitté son poste suite aux différends qu’il avait avec les actionnaires du club, le jugeant aussi incisif dans ses déclarations que face au but à sa grande époque.

Ainsi, à la suite de cette expérience qui lui a coûté la santé selon ses dires, il restera un an chez lui, loin des terrains et des médias, afin de se reposer et de profiter de sa vie de famille, avec ses deux enfants, en Suisse.

Puis, un ami de l’ancien avant-centre lui proposera d’entraîner l’équipe amateur de Timau Basel, qui évoluait en Ligue 2 régional, et qui jouait le maintien, avec, en sus, de nombreux problèmes internes.

Il a alors repris l’équipe, au bord du précipice, et a réussi à fêter le maintien de l’équipe six mois plus tard.

Après ce maintien héroïque, il décidera alors de continuer l’aventure, rempli d’ambition, avec la volonté de monter l’équipe d’une division.

Ainsi, à la mi-saison l’équipe était première, mais Alexander Frei recevra une proposition très intéressante du FC Bâle qui a souhaité que son ancien joueur prenne en main l’équipe des U15 du club.

Le bâlois acceptera alors la proposition et deviendra entraîneur de cette équipe de jeunes du club rhénan en janvier 2015, avec qui il gagnera le championnat et la coupe.

Le club décidera alors de le nommer entraîneur des U18 en 2016, avec qui il gagnera le championnat dès sa première saison, puis la coupe l’année suivante.

En juillet 2018, Alexander Frei fut même coach par intérim de l’équipe première, avant d’entraîner, à nouveau les U18 du club.

A ce jour, ils continuent donc d’entraîner les espoirs du club suisse, souhaitant communiquer les valeurs avec lesquelles il a avancé tout au long de sa carrière.

Ainsi, celui qui a comme mentor Otmar Hitzfied, l’entraîneur allemand, avec qui il a énormément discuté sur son nouveau métier, qui l’a aidé et conseillé, est à la recherche d’un éventuel nouveau projet.

Par conséquent, aux vues des affinités qu’il a pu établir avec l’Allemagne et la France au cours de ses années en tant que joueur, on peut légitimement penser que ce sont ces destinations qui seraient ses premiers choix afin de lancer définitivement sa nouvelle carrière.

Ainsi, si l’ex-international suisse a aujourd’hui trouvé un nouveau but, nul doute que l’Ille-et-Vilaine serait la destination rêvée pour lui, comme pour les supporters rennais qu’il a su émerveiller en tant que buteur il y a maintenant une quinzaine d’années…

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