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·24 novembre 2020

Rennes : le Blues du mardi soir

Image de l'article :Rennes : le Blues du mardi soir

Rennes paie pour apprendre. Ce n’est pas une surprise, mais malgré la défaite (1-2), les Bretons peuvent se satisfaire d’avoir fait jeu égal avec Chelsea.

C’est la cruauté de la Ligue des champions pour ceux qui la découvrent. Rennes l’avait déjà expérimenté au match aller, et a encore payé cher ses erreurs au retour. Cette fois, pas de Dalbert pour planter la belle copie bretonne, mais une passe en retrait mal ajustée de Clément Grenier, qui venait de suppléer Eduardo Camavinga. Alfred Gomis croyait pourtant avoir sauvé les siens en intervenant aux devants de Timo Werner, mais il voyait Olivier Giroud s’élever et envoyer un coup de tête dans ses filets malgré un saut sur sa ligne de Damien Da Silva. On jouait la 91e minute et Rennes croyait tenir son petit exploit, alors que Serhou Guirrasy, jusqu’à là symbole de l’inefficacité des locaux, venait de catapulter au fond des filets un corner de Benjamin Bourigeaud (85e). Le dénouement est cruel, mais il y a des erreurs qu’on ne peut se permettre en Ligue des champions.


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L’ouverture du score des Londoniens avait d’ailleurs été, elle aussi, consécutive à une autre perte de balle, dont Jérémy Doku s’était rendu coupable. Le ballon se trouvait alors à 70 mètres des buts de Gomis, et cette erreur n’aurait sans doute pas été fatale dans un match de Ligue 1, mais là, c’est Mason Mount qui héritait du ballon et envoyait un amour d’ouverture pour Callum Hudson-Odoi, dont le pied ne tremblait pas au moment d’ajuster Alfred Gomis (22e). Rennes était alors en train de revenir dans le match, après une entame délicate où Chelsea avait monopolisé le ballon. Un ascendant des visiteurs qui aurait pu se convertir plus tôt au tableau d’affichage, quand Timo Werner, esseulé aux six mètres, envoyait sa frappe dans les tribunes du Roazhon Park (5e).

Masterclass de Nzonzi

Ce but n’allait toutefois pas décourager les Rennais et leur jeunesse sans complexe. C’est d’ailleurs Adrien Truffert, 19 ans, qui avait le premier sonné la charge en tentant une percée (11e), même si la défense des Blues veillait. Derrière, pour sa première titularisation de la saison, Gerzino Nyamsi ne montrait pas de signe de fébrilité, et n’a même pas été loin d’être le héros du match quand sa tête était captée difficilement sur sa ligne par Edouard Mendy (74e). A nouveau performant sur coups de pieds arrêtés, Rennes avait aussi été près d’égaliser dès la première période sur une tête de Damien Da Silva (42e). Mais c’est surtout grâce son trio du milieu reconstitué pour la première fois depuis le 20 octobre (match aller face à Krasnodar), celui autour duquel tournait l’équipe qui enchaînait les succès en début de saison, que Rennes est revenu progressivement dans le match. Mention spéciale pour Steven Nzonzi qui a donné une masterclass de relance en première période avant de baisser le pied, avec des premières orientations au compas et des renversements de jeu qui donnaient de l’oxygène à toute son équipe. Par son activité et sa qualité sur coups de pieds arrêtés, Bourigeaud était tout autant précieux, tandis que Camavinga, manifestement pas encore à 100% après ses semaines d’absence, évoluait un ton en-dessous, mais apportait tout de même sa sûreté technique. Peu entreprenant offensivement, il était aussi souvent pris dans son dos par les remarquables projections de Mason Mount.

Face à un Chelsea qui avait laissé N’Golo Kanté sur le banc, Rennes a fini par gagner la bataille du milieu, mais a toutefois rarement déstabilisé Thiago Silva et consorts. La faute à un manque de précision technique, à l’image d’un James Léa-Siliki aligné sur le côté gauche de l’attaque, précieux pour son volume, mais pas assez juste. La faute aussi à un manque d’opportunisme, comme quand Childwell offrait un ballon dans la profondeur à Serhou Guirassy (36e), mais l’avant-centre rennais ne mettrait pas en danger Edouard Mendy après s’être enfoncé dans la surface. Plutôt que de frapper, il tentait de surprendre les Blues en cherchant à trouver Bourigeaud dans l’axe mais sa passe était terriblement mal ajustée. Emprunté, l’ex-Amiénois a toutefois semblé piqué par cet échec, et s’est montré bien plus tranchant dans ses prises de balle en deuxième période. Son but, à défaut d’avoir valu un point, lui aura sans doute permis de reprendre confiance, alors que Mbaye Niang se préparait à le remplacer quand il a retrouvé le chemin des filets pour la première fois depuis Krasnodar. Malgré la déception du résultat, il y a d’ailleurs plus d’un motif d’espoir, avant le déplacement à Krasnodar, mardi prochain, qui devrait être décisif pour la qualification en Europa League. Avant cela, il y aura Strasbourg, dès vendredi, mais Rennes a montré mardi soir qu’elle était une équipe qui avait des ressources pour rebondir en Ligue 1, là où on paie un peu moins cher ses erreurs.

Thomas Goubin

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