Relo, rappeur marseillais, intègre l’OM Session ! | OneFootball

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Peuple Olympien

·22 janvier 2021

Relo, rappeur marseillais, intègre l’OM Session !

Image de l'article :Relo, rappeur marseillais, intègre l’OM Session !

Relo (ex Napo), qui vient d’intégrer l’OM Session (Saison 2) avec son clip Passion Tifo, nous a fait l’honneur de répondre à nos questions. Sans plus attendre découvrez l’intégralité de l’interview.

Bonjour Relo et merci d’avoir accepté cette interview. Dans un premier temps, afin de planter le décor pour nos lecteurs, peux-tu nous dire d’où tu viens et nous décrire ton parcours de vie en tant qu’homme.

Je suis un rappeur marseillais du 13e arrondissement dans les quartiers nords, issu d’un père antillais et d’une mère algérienne. J’ai longtemps conjugué rap et études puis après ça a été rap et travail. J’ai commencé le rap entre 13 et 14 ans dans le centre social de mon quartier. Comme c’était souvent le cas à l’époque on avait un groupe de sept mecs pour au final me retrouver solo.


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D’ailleurs, en tant que rappeur, tu sembles déjà avoir eu plusieurs vies ! Peux-tu nous relater ton parcours de tes débuts à aujourd’hui ?

A Marseille, je suis connu sous le pseudonyme de Napo qui a été longtemps mon nom de scène (à vrai dire mon surnom de toujours depuis petit). J’œuvre dans l’underground marseillais depuis pas mal de temps. Un temps avec mon comparse de toujours Allen Akino au sein de notre label R2P. Qui voulait dire Rafale de Punchline. C’était avant que le mot “punchline” ne soit galvaudé.

On était beaucoup dans la performance, on écumait toutes les scènes underground de Marseille et on avait bombardé notre ville de stickers. C’est un peu comme ça qu’on s’est fait connaître.

Avant ça j’avais déjà posé sur le projet « 13 BITUME MATRICULE » d’El Matador et sur les projets de Carpe Diem (le groupe de REDK, on est du même secteur).

Puis après j’ai fait un bout de chemin avec le label parisien “Néochrome”, pour faire mon retour en indépendant de mon plein gré début 2020.

Justement pour en arriver là où tu es aujourd’hui, j’imagine que tu as du t’inspirer et t’imprégner du travail d’autres rappeurs, quels sont-ils ?

J’ai commencé à rapper avec deux groupes: Lunatic l’ancien groupe de Booba et Arsenik, le groupe de Lino. Je pense que mon amour pour l’écriture vient de là. Je pense qu’à l’époque, en terme de lyrics et de punchlines tu pouvais difficilement faire mieux

Il y aussi la Fonky Family pour le côté fédérateur/populaire et Salif pour la proximité .

Et si tu remarques mes choix ce ne sont que des groupes qui dépeignent une réalité française, qui font du rap de vie comme j’aime le dire.

Tu viens de sortir un clip Passion Tifo, pour l’OM Sessions (Saison 2), comment as-tu vécu cette reconnaissance de la part de ton club de cœur ?

En tant que Marseillais, c’est quand même une belle reconnaissance que le club de ton coeur t’appelle pour te mettre en valeur et que tu puisses faire un son.

J’en ai profité pour rendre hommage à nos supporters que nous n’avons pas assez eu la chance de voir mettre le feu dans les stades à cause des restrictions sanitaires.

Je voulais aussi montrer ce qu’était la passion chez nous et les sacrifices que beaucoup font pour pouvoir assister aux matchs et supporter notre équipe. Ce son, il est à eux.

Quel est le titre dont tu es le plus fier et pourquoi ?

Il y en a plusieurs… mais parce que c’est celui qui m’a fait connaître, je dirais « Marseille en vrai ».

Le 29 janvier, le projet “La voix du 13” dont tu es le créateur sortira sur toutes les plateformes de téléchargements légales. Peux-tu nous en dire plus sur ce projet ?

En fait, courant octobre 2020, nous avons sorti deux mixtapes avec DJ Myst (DJ de Youssoupha, Niska et Naza) intitulées « La voix du 13 » en deux parties, toutes deux composées de 13 titres chacune.

C’étaient des mixtapes au sens propre du terme avec des scratches pour assurer la transition entre les sons et  des personnalités, en l’occurrence Akhénaton et l’adjoint Skenawin, pour héberger le tout.

Nous avions voulu être dans la veine de celles qui sortaient à l’époque avec un DJ et un MC (rappeur ndlr.)!

C’était un mélange de mises à plat, de morceaux mixés et de master. Ces projets étaient exclusivement disponibles gratuitement sur mon site.

Pour faire patienter mon public, avant mon prochain album, nous avons eu l’idée avec mon équipe  de réunir 13 sons de ces projets, de les mixer et d’y ajouter six inédits dont plusieurs featurings.

Pour les personnes qui seraient passées à côté des projets d’octobre ça fait au final un bon album de 19 titres pour les accompagner durant ce début d’année, en attendant la suite qui devrait arriver très prochainement si dieu veut.

A titre personnel, je t’avais découvert avec ton titre Lexique de vie, dans lequel je t’avais trouvé très authentique. Penses-tu que c’est justement l’une des choses les plus difficiles à conserver dans le milieu du rap, ou qu’au contraire c’est une force qu’il faudrait absolument garder ?

Je pense que pour le côté business, le côté mainstream, l’authenticité est un frein de nos jours, on est plus dans le culte du moi, de la création de personnage et à l’innovation sur la forme en délaissant le fond.

Bien sûr, il y a des personnes comme Nekfeu, Orelsan, Youssoupha, Alpha Wann ou bien Dinos qui allient les deux mais sur les millions de rappeurs qui existent, la proportion est trop faible.

À Marseille, nous avons REDK qui fait parti du top 10 français mais qui n’est pas reconnu à sa juste valeur selon moi.

Moi je pense que ce que le game, dont je ne fais pas partie, appelle faiblesses, en l’occurrence l’authenticité et le fait de rester humain, est une véritable force pour la transmission d’émotions diverses et pour représenter les gens qu’on souhaite représenter. Ne pas mentir aux gens pour moi reste le maître mot.

Est-ce justement pour toi une des raisons qui fait que tu restes connu localement et encore trop peu nationalement ? Où penses-tu qu’il y a d’autres facteurs qui expliqueraient ce manque de visibilité nationale ? Si oui lesquels ?

Je pense pas que ça soit ça. Il est possible qu’à un moment je n’ai pas travaillé de la façon qu’il fallait. Je veux dire par là que je n’ai sûrement pas fait les bons choix par moment.

Il y aussi la couleur de la musique, je sais pertinemment qu’on va pas chercher le million avec celle-ci. Mais y a moyen de faire quelque chose de beau quand même !

Après il y a une question de moyens aussi (Rires). Je n’ai jamais eu la force de frappe nécessaire pour qu’une masse puisse avoir un avis sur ma musique. Ce sont sur ces aspects la, marketing et communication que nous travaillons.

J’ai lu dans une autre interview de toi que tu étais beaucoup plus studio que scène pour le moment. Malgré tout tu ne serais pas contre le fait de faire des tournées. Justement, que te manque t’il pour pouvoir passer ce cap ?

Je pense qu’il y a une incompréhension, j’ai toujours dit que je préférais les concerts plutôt que le studio (sic). J’ai qu’une hâte c’est que les concerts reprennent et pourquoi pas participer à une tournée pour rencontrer le public.

A ce stade de ta carrière de rappeur, quels sont tes projets à court, moyen et long terme ?

Dans un court terme, sortir au moins trois projets durant cette année, il y en a déjà un le 29 janvier, il m’en reste deux à finir. A  moyen terme monter mon label avec deux amis.

Je n’ai pas d’ambitions particulières, hormis le fait de faire rayonner ma musique aux yeux du plus grand nombre, sans jamais me travestir. Essayer d’être la voix des sans voix, continuer de faire écho à tous ces sujets du quotidien que les médias et l’état nous cachent et ne veulent pas qu’on voit.

Continuer à œuvrer pour ma communauté via ma musique et les actions que mon association « Agir et croire en soi » entreprend.

Parlons un peu de l’OM. Dis-nous en plus sur cette passion. Comment t’es t’elle venue, es-tu abonné au vélodrome, et surtout que penses-tu du club en l’état actuel ?

Alors je crois que j’ai commencé à regarder tous les matchs de l’OM à mes 10 ans à l’époque de Ravanelli, Laurent Blanc,…

Je crois que quand tu es marseillais, cette passion ne s’explique pas, c’est directement en toi. Et moi j’en suis vraiment l’archétype du supporter marseillais quand ils perdent je suis au fond du trou les heures qui suivent la fin du match et quand ils gagnent le dimanche soir, je sais que ma semaine va bien débuter ! Je te laisse imaginer ma joie lorsqu’on est partie gagner au parc en début de saison ! (Rires) Notre ferveur fait le charme de notre club.

Pour être sincère je n’ai jamais été abonné au stade, par contre j’y vais régulièrement tous les ans. En ce temps de crise sanitaire l’odeur et l’ambiance du Vélodrome me manque comme pas possible ! Ça fait partie de nos vies.

Qu’attends-tu justement du club dans les mois et années à venir ? Quels changements ferais-tu ?

On vient de recruter un latéral, poste qui nous manquait depuis des années. Il faudrait vraiment qu’on recrute un 9, on ne peut pas jouer seulement avec Benedetto toute une saison. (Interview réalisée avec l’arrivée d’Arkadiusz Milik ndlr.)

J’aimerais qu’on puisse retrouver l’Europe très rapidement et que l’on puisse bâtir une équipe pour partir à la guerre (Rires). Je souhaite voir du spectacle à la Bielsa et qu’on gagne des trophées à la Deschamps.

Mais on a la chance selon moi, d’avoir un coach de renommée internationale et même si je ne comprends pas tout le temps ses choix, il faut qu’on le garde pour continuer à bâtir.

Pour finir, que pouvons-nous te souhaiter pour l’avenir ?

La santé pour mes proches et moi, le reste on ira le chercher.

Je remercie tous les gens qui travaillent avec moi de près ou de loin, pour la création de ma musique : OTAKÉ, tous les beat makers de l’équipe Skenawin, Member–k, Fabio Giovi, Nef, Just Music, Corrado, mon graphiste Vinz, mes reals, Dech (caktus), Mathieu, Constance et Clement Rpt, et bien entendu tous mes supporters qui me donnent la force en continu !

Si Dieu veut, on va réussir tous ensemble ! #MARSEILLEENVRAI

Merci à @reloofficiel pour le temps passer à cette interview.

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