Relégation, mercato, Diawara... Jean-Pierre Caillot en dit plus sur l'avenir de Reims | OneFootball

Battus en prolongation par Metz (1-3) dans un barrage à haute tension, les Rémois quittent la Ligue 1, sept ans après l’avoir retrouvée. Cible de la colère des supporters, le président Jean-Pierre Caillot défend ses choix et rassure sur l’avenir du club.

La scène avait tout d’un naufrage émotionnel. Jeudi soir, au stade Auguste-Delaune, la pelouse était jonchée de morceaux de sièges arrachés, les tribunes grondantes de colère. Les "Caillot démission !" fusaient après la défaite en prolongation contre Metz (1-3, score cumulé : 2-4), synonyme de relégation en Ligue 2 pour Reims. Une descente inattendue, cinq jours seulement après une finale de Coupe de France perdue contre le PSG, qui a acté une fin de saison cauchemardesque pour le club champenois. Mais Jean-Pierre Caillot, président du club depuis 2002, n’esquive pas. Joint vendredi par L’Équipe, il assume: "Une relégation, c’est toujours douloureux, mais il faut l’accepter. On avait notre destin en main à plusieurs reprises. Il nous a manqué un point." Le scénario rocambolesque de la dernière journée, avec le penalty à la 100e minute du Havre à Strasbourg, revient comme un coup de massue. "C’est abominable, mais c’est aussi ça, le foot : il ne faut jamais dépendre des autres."

Accusé par certains supporters d’avoir sacrifié la saison au mercato d’hiver en vendant Marshall Munetsi et Emmanuel Agbadou (20 M€ chacun à Wolverhampton), Caillot réfute toute erreur stratégique : "Quand un joueur comme Munetsi, irréprochable depuis cinq ans et demi, te demande de vivre son rêve, tu ne peux pas l’en empêcher. Je n’ai pas de regrets, même si c’était dur humainement." Même ligne de défense concernant Teddy Teuma, capitaine écarté en avril après des tensions internes : "On a considéré qu’il n’avait plus le leadership nécessaire dans le vestiaire. Il n’arrivait plus à performer. Ce n’est pas du ‘on-off’ : on ne peut pas faire marche arrière quand un joueur a lâché mentalement." La situation financière du club, elle, reste solide malgré la chute. Grâce aux ventes récentes (Richardson à la Fiorentina, 9 M€, Munetsi et Agbadou à Wolverhampton) et une gestion jugée "saine", Reims anticipe sans trembler un budget L2. "Tous nos joueurs ont un salaire de Ligue 2 prévu contractuellement. On n’est pas dans l’urgence de vendre, et on ne bradera personne", affirme Caillot, tout en admettant que certains cadres disposent d’un bon de sortie. Yehvann Diouf ? "Pas forcément. Le marché des gardiens est particulier."

"On veut que Diawara reste"

La DNCG attend le club le 24 juin, mais la direction se dit prête. "On a déjà pris un coup avec la baisse des droits télé l’an passé. Ce qu’on a mis de côté nous permet de traverser cette saison en L2 sans mettre le club en danger." Quant au futur sur le banc, l’incertitude demeure. Samba Diawara, promu en février après le départ de Luka Elsner, est sous contrat jusqu’en 2028. "On veut qu’il reste. Mais c’est à lui de nous dire dans quel état d’esprit il est. Ce n’est pas un limogeage. On attend sa décision." Reims entend s’appuyer sur son académie et une base d’effectif stable pour rebondir. "Ce groupe reste de qualité. On a des jeunes bien formés, certains ont déjà connu la L1. On ne va pas tout chambouler", promet le président. Reste à digérer cette descente brutale et à retrouver l’élan qui avait permis de remonter en 2018. Une tâche difficile, mais que le Stade de Reims espère accomplir plus vite que la dernière fois. Reprise prévue le 8 août en Ligue 2. Sans illusion, mais avec ambition.

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