RC Lens : quel mercato hivernal pour conserver des ambitions ? | OneFootball

Contraint de vendre pour 44 millions d’euros cet hiver, le RC Lens devra se réinventer par la force des choses. Avec des moyens limités mais beaucoup de secteurs à renforcer, la cellule de recrutement artésienne devra avoir des idées. Voici celles du 11Lensois, après s’être déjà penché sur le cas des gardiens.

Un chamboule-tout forcé en vue

Les portes sont ouvertes, y compris pour les anciens indéboulonnables. Ainsi, afin de renflouer des caisses exsangues, le RC Lens s’apprête à laisser partir Brice Samba à Rennes, tout en étant à l’écoute d’offre pour tout son effectif, des cadres déchus (Jonathan Gradit) aux grandes valeurs marchandes (Abdukodir Khusanov, Kevin Danso, Neil El Aynaoui…). Autant de possibles ventes qui obligeront les Sang et Or à prospecter sur le marché pour dénicher des remplaçants à moindre coût. Ici se situe le nerf de la guerre : bien cibler les départs pour éviter le crash en plein vol, dénicher des successeurs alliant le bon équilibre qualité-faisabilité financière. Pas une mince affaire…

Des ailes décimées, au moins un renfort attendu

Avec le passage en 4-2-3-1 – ou 4-4-2, c’est selon -, Will Still a mis à flux tendu des postes d’ailiers quelque peu délaissés dans l’ancien 3-4-1-2. Ainsi, seuls Anass Zaroury, Florian Sotoca et Rémy Labeau-Lascary postulent pour deux postes. Problème : le dernier s’est gravement blessé au genou, quand le premier est encore en phase d’adaptation et que le deuxième est sur la pente. De quoi quasiment obliger le RC Lens à dénicher au moins une recrue hivernale dans ce secteur, avec la nécessité d’être prêt immédiatement à amener de la concurrence et, cerise sur le gâteau si possible, avec une polyvalence lui permettant d’évoluer des deux côtés.

AMINE BASSI, HOUSTON (40 matches, 3 buts, 9 passes décisives)

Déjà proposé par nos soins l’été dernier, Amine Bassi représente une option encore plus alléchante cet hiver. La raison ? Le Franco-Marocain est en fin de contrat à Houston ce 31 décembre avec Houston. Là-bas, l’ancien Messin s’est révélé en se faisant un nom en MLS. À 27 ans, il est rodé au haut niveau et semble prêt à revenir en France par la grande porte. En revanche, s’il est une belle opportunité, son profil très créatif par la passe n’est pas idéal pour le RC Lens dans le sens où il est davantage un milieu offensif axial, malgré une capacité à évoluer des deux côtés de l’attaque.

CYRIL NGONGE, NAPOLI (8 matches, 2 buts, 0 passe décisive)

Furtivement évoqué dans les petits papiers lensois ces dernières semaines, Cyril Ngonge (24 ans) a tout de l’opportunité hivernale dont n’aurait pas pu rêver le RC Lens il y a six mois. Arrivé il y a un an au Napoli après s’être révélé au Hellas Verone, l’ailier droit n’a le droit qu’à des miettes depuis l’arrivée d’Antonio Conte sur le banc. Rapide, percutant et provocateur, le Belge correspond au portrait-robot du besoin artésien, avec en plus une polyvalence pouvant l’amener à évoluer en pointe qui n’est pas de refus. Une formule en prêt – avec option d’achat ? – paraît la plus probable.

SONTJE HANSEN, NEC (18 matches, 5 buts, 1 passe décisive)

Alors que l’intérêt lensois pour son cas a été révélé ce lundi, Sontje Hansen (22 ans) a tout de la piste idéale. D’une part, dans la construction d’effectif : un profil qui mêle jeunesse et possibilité de valorisation future avec faisabilité financière plutôt abordable est tout ce que recherche ce RC Lens. D’autre part, d’un point de vue technico-tactique, l’ancien joyau de l’Ajax parti lancer sa carrière au NEC Nijmegen allie puissance et vivacité d’appui, haut du corps assez développé, progression dans la justesse dans le dernier tiers et polyvalence positionnelle (ailier droit et gauche, attaquant de soutien) qui lui donnent beaucoup d’arguments. S’il manque encore un peu de régularité et de “décisivité”, le Néerlandais n’en reste pas sur la bonne pente et un transfert dans un club du standing de Lens semble être l’étape idoine.

Autres pistes : Loum Tchaouna (Lazio, en prêt), Samuel Mbangula (Juventus, en prêt), Giovanni Reyna (Borussia Dortmund, en prêt), James McAtee (Manchester City, en prêt), Ibrahim Zubairu (Partizan Belgrade), Tidiam Gomis (Caen, fin de contrat en 2025)

En pointe, un Nzola trop esseulé

Si quelques noms précédemment cités ont la possibilité d’évoluer également en pointe, c’est aussi car le RC Lens a un sérieux besoin à ce poste. Plombé par les blessures de Wesley Saïd, Martin Satriano et même Rémy Labeau-Lascary, M’Bala Nzola se retrouve désormais bien seul à un poste où seuls le juvénile Kembo Diliwidi (18 ans) ou le polyvalent mais assez inadapté Florian Sotoca pourraient dépanner. Ainsi, un avant-centre est recherché, avec deux critères espérés : la faisabilité d’un prêt afin de ne pas empiler les numéros 9 à moyen terme, voire une polyvalence permettant d’approfondir d’autres postes offensifs.

CHUBA AKPOM, AJAX (27 matches, 7 buts, 1 passe décisive)

Lui aussi envoyé au RC Lens régulièrement, Chuba Akpom (29 ans) a tout du profil idéal au vu du portrait-robot dressé. Le polyvalent avant-centre anglais, devancé dans la hiérarchie à l’Ajax par des Brian Brobbey et Wout Weghorst pourtant pas plus performants que lui, est aussi un numéro 10 dans l’âme et, comme il l’effectue malgré lui depuis le début de saison, peut évoluer sur les côtés. Avec le peu de confiance accordée par Francesco Farioli, un prêt pourrait s’avérer tentant pour toutes les parties. Son profil aussi bien que sa qualité seraient une réelle valeur ajoutée dans l’effectif.

Alex Bierens de Haan/Getty Images

FRANJO IVANOVIC, UNION SAINT-GILLOISE (31 matches, 12 buts, 5 passes décisives)

Moins référence que Chuba Akpom, Franjo Ivanovic (21 ans) est toutefois dans une dynamique plus reluisante. Nouvelle révélation à l’Union Saint-Gilloise, le Croate est un profil différent mais non moins complet, étant lui aussi capable d’évoluer sur un côté – plutôt à gauche. À l’aise dos au jeu, assez robuste physiquement, mais également à l’aise techniquement – notamment grâce à son ambidextrie -, il se montre diablement efficace depuis son arrivée en Belgique et est déjà surveillé par des clubs des grands championnats européens. Il faudra toutefois se lever tôt pour le déloger du club bruxellois, où il est arrivé fin août.

TROY PARROTT, AZ (24 matches, 11 buts, 3 passes décisives)

Espoir de Tottenham, où il n’est finalement jamais parvenu à s’imposer, Troy Parrott (22 ans) est parti lancer sa carrière aux Pays-Bas avec réussite. Si l’Irlandais est un avant-centre exclusif, sa palette très complète lui permet de s’adapter à tout type de projet de jeu. Numéro 9 très intelligent dans la localisation et la prise d’espaces, il est un excellent attaquant de remise également capable de faire la différence dans la profondeur – malgré une vitesse ordinaire. Depuis le début de saison, il se révèle avec AZ par sa dimension clinique dans la surface adverse. En bref, un attaquant présent à la construction et à la conclusion, qui devrait néanmoins demander un investissement autour des dix millions d’euros si le RC Lens se penche sur son cas.

Autres pistes : Kevin Kelsy (Cincinnati), Eldor Shomurodov (Roma), Lassina Traoré (Shaktar Donetsk), William Osula (Newcastle, en prêt)

Au milieu, anticiper d’éventuels départs

Au 31 décembre 2024, l’entrejeu du RC Lens n’exige aucun retouche. Autour de l’inamovible Adrien Thomasson, les jeunes Neil El Aynaoui et Andy Diouf pratiquent une concurrence saine. Pour autant, au moins l’un des deux pourrait bien quitter le navire en cas de bonne offre, comme ç’aurait pu être le cas pour le Marocain cet été (transfert à Monaco finalement avorté). Derrière eux, Hamzat Ojediran patiente. Mais le Nigérian, excellent joueur d’impact en sortie de banc, ne parait pas encore parfaitement prêt pour tenir un rôle de titulaire sur la durée, alors qu’une porte de sortie pour Nampalys Mendy est désespérément recherchée. Ainsi, un milieu relativement jeune, à développer et à valoriser, mais à même de s’imposer immédiatement dans la rotation pourrait être scruté.

JORIS CHOTARD, MONTPELLIER (10 matches, 1 but, 0 passe décisive)

Devenu une valeur sûre de Ligue 1 et brillant lors des JO de Paris avec les Bleus, Joris Chotard (23 ans) est plus que jamais sur le départ cet hiver. Proche de partir pour la Bundesliga en fin d’été dernier pour une dizaine de millions d’euros, l’enfant de la Paillade est aujourd’hui mis sur le marché par un MHSC en crise pour la modique somme de six millions. Une aubaine pour un joueur de sa qualité, aussi jeune mais déjà référencé, et doté d’un volume et d’une intelligence de jeu qui en font un remarquable milieu récupérateur et joueur d’équilibre.

JOSHUA KITOLANO, SPARTA ROTTERDAM (17 matches, 0 but, 2 passes décisives)

Dans un profil bien plus offensif, Joshua Kitolano (23 ans) pourrait être une autre option. Milieu de poche (1,70m) impactant, adepte des projections, plutôt à l’aise avec le ballon et doté d’une grosse activité sans le cuir, le Norvégien se rapproche davantage des profils actuellement présents au RC Lens et représente une belle opportunité. À un an et demi de la fin de son contrat et après une première partie de saison quelque peu moins aboutie, une offre suffisamment convaincante pourrait faire plier son club du Sparta Rotterdam.

Les fiches data de Joris Chotard et Joshua Kitolano, via FBref

ALEX SARFO, ARIS LIMASSOL (14 matches, 0 but, 0 passe décisive)

Comme il l’a fait avec Hamzat Ojediran et Abdukodir Khusanov, le RC Lens pourrait tenter de dénicher la perle rare dans un championnat exotique, d’autant plus eu égard à la situation économique actuelle. Dans cette optique, Alex Sarfo pourrait être l’heureux élu. Dans l’anonymat, le Ghanéen de 20 ans se fait un nom auprès des scouts européens en se révélant à Chypre depuis cet été. À titre d’exemple, le CIES en a fait son 15e milieu à vocation défensive le plus prometteur à l’échelle mondiale. Un profil à l’aise à la récupération, dans les airs et à la construction du jeu, et d’autant plus alléchant quand l’on sait qu’un chèque inférieur à un million d’euros pourrait suffire à convaincre l’Aris Limassol.

Autres pistes : Can Bozdogan (Utrecht), Mario Dorgeles (Nordsjaelland), Timothy Noor Ouma (Elfsborg), Romeo Amane (Hacken), Samuel Gidi (Zilina), Mahamadou Diawara (Lyon), Oussama Targhalline (Le Havre, fin de contrat 2025), Khalil Fayad (Montpellier), Lucas Gourna-Douath (Salzbourg), Eliott Matazo (Monaco), Chris-Kevin Nadje (Feyenoord), Senny Mayulu (Paris, en prêt)

En défense, un axial droit pour un remplacer un (ou des) autre(s)

Avec cinq noms (Abdukodir Khusanov, Kevin Danso, Facundo Medina, Jonathan Gradit, Malang Sarr) pour deux postes, sans même compter les jeunes Sidi Bane et Ismaëlo Ganiou, la charnière centrale est le secteur le plus fourni au RC Lens. Il est aussi celui étant le plus susceptible de connaître un profond bouleversement cet été, puisque les quatre premiers noms évoqués ont la cote sur le marché et la porte ouverte. Khusanov et Gradit sont, à l’heure actuelle, les deux plus proches d’un départ. Ce qui obligerait le RC Lens à dénicher un défenseur axial droit, avec la perspective de compenser, aussi, le potentiel départ de Danso.

BAMO MEÏTÉ, MARSEILLE (3 matches, 0 but, 0 passe décisive)

Inutilisé par Roberto De Zerbi, malgré un profil pouvant convenir au jeu de l’Italien et des apparitions correctes, Bamo Meïté est poussé vers la sortie à Marseille. Révélé à Lorient, le jeune défenseur central de 23 ans, aussi adapté à une défense à trois et capable d’évoluer latéral droit, cherche un point de chute cet hiver et serait suivi de près par Montpellier. L’option d’un prêt arrangerait toutes les parties, alors qu’un joueur de son niveau, de son profil et de son talent conviendrait parfaitement aux besoins à bas coût du RC Lens. À noter qu’il dispose, selon les informations de Transfermarkt, des mêmes représentants qu’Edward Still.

La fiche data de Bamo Meïté, via Ben Griffis

ÉTIENNE YOUTÉ, LE HAVRE (11 matches, 0 but, 0 passe décisive)

Mis au ban après avoir refusé de partir en Allemagne cet été, avant d’être réintégré à la suite de sa prolongation de contrat en septembre, Étienne Youté Kinkoué (22 ans) est l’un des nombreux espoirs français au poste de défenseur central. L’immense Franco-Camerounais, qui culmine à 1,96 m, est un défenseur moderne : puissant, véloce, forcément intraitable sur le pan et déjà assez sûr défensivement malgré une mobilité encore réduite. Un profil qui a tapé dans l’œil de beaucoup d’écuries européennes et qui, bien que Le Havre soit vendeur, devrait demander une dizaine de millions d’euros pour devancer la concurrence. Un montant loin d’être anodin pour les finances lensoises.

IVAN ROMAN, PALESTINO (39 matches, 3 buts, 2 passes décisives)

S’il souhaite remplacer Abdukodir Khusanov par un nouveau coup à coût réduit sorti de nulle part, le RC Lens aurait de bonnes raisons de jeter son dévolu sur Ivan Roman. À 18 ans, le défenseur central est une petite sensation au Chili et est déjà courtisé par les grands championnats européens. Le CIES l’a classé 12e dans la catégorie des centraux avant tout à vocation défensive sacrant Khusanov, mais le profil du joueur du CD Palestino est quelque peu différent. Du haut de son 1,83m, il dégage moins d’autorité physique mais demeure un défenseur déjà très intelligent, notamment dans la gestion de la profondeur, et plutôt à l’aise à la relance. Pour lui, un chèque de quelques millions d’euros, tout au plus, suffirait sans doute.

Autres pistes : Bogdan Slyubyk (Lviv), Vitaliy Kholod (Lviv), Koda Takai (Kawasaki Frontale), Mamadou Thierno Barry (Tromso), Montassar Talbi (Lorient)

Enzo PAILOT

Crédits photo : Icon Sport/Getty Images