Rani Assaf : « Est-ce que Nîmes est capable de faire une équipe avec les joueurs de son centre ? » | OneFootball

Rare dans ses prises de parole tant en public qu’en privé, Rani Assaf a quand même accepté de se livrer dans un entretien donné à Midi Libre en ce mois de mai. Au cœur d’une actualité très chargée (fermeture du centre de formation, instabilité sportive, démission de Gérard Di Domenico, finances en difficulté, projet de nouveau stade retardé…), le président du Nîmes Olympique a donc décidé de prendre la parole pour exprimer sa vision sur les sujets concernant le Club phare du Gard.

Le microcosme nîmois

Sur la réticence locale, Rani Assaf estime que « le plus dur au quotidien est de gérer l’immobilisme. Il y a trente ans d’immobilisme et d’inertie dans ce club qu’on ne peut pas rattraper d’un coup de baguette magique. […] Je ne suis pas nîmo-nîmois, je ne baigne pas dans le marigot… Celui-ci passe son temps à me critiquer et à me donner des leçons alors que pendant trente ans, ils n’ont rien fait pour le Club. Quand il a fallu sauver le Nîmes Olympique en 2014, ils étaient où ? Quand il a fallu metttre 11M€ dans le Club, ils étaient où ? ».

Souvent critiqué pour son projet immobilier, il tempère : « Mon but, ce n’est pas de faire plus d’argent même si j’en gagnerai un peu. On ne fait pas d’argent en gardant l’immobilier, on en fait quand on le vend. […] Je suis réaliste. Ce n’est pas avec le rêve que tu construis, c’est avec des projets. Moi, je vends des projets, pas des rêves. La Coupe d’Europe, ce serait du rêve. »

La fermeture du centre de formation

Tancé dans sa décision de fermer le centre de formation, il s’explique : « Je ne ferme pas le centre de formation par plaisir. C’est un décision purement économique parce que c’est un décision de survie. On ne peut pas avoir à peine 8M€ de revenus en Ligue 2 et en dépenser 2M€ pour le centre de formation. Ce n’est juste pas possible. »

Enfin, il conclut : « Cette décision est ferme et définitive. La SASP Nîmes Olympique ne peut pas supporter le coût annuel de la formation. Je ne veux pas arrêter la formation, je veux arrêter le centre de formation. On reviendrait à un système d’avant 2012 quand le centre n’était pas agréé. Je n’exclus pas, une fois que la SASP aura les moyens, avec le nouveau stade, de reprendre la formation et de construire un autre centre, ailleurs qu’à La Bastide. […] Aujourd’hui, est-ce que Nîmes est capable de faire une équipe avec les joueurs de son centre ? » »

Finances, instabilité sportive et avenir

Au niveau des finances, le président du Nîmes Olympique estime qu’une descente en Ligue 2 ne serait pas du tout « catastrophique ». En cas de descente en Ligue 2, Rani Assaf table sur 12,7M€ de recettes avec 3M€ d’aide à la relégation et rappelle avoir mis « 11M€ dans le Club depuis 2014 ».

Bien qu’il « croit encore au maintien », il n’estime « juste plus qu’espérer les barrages. » Sur cette saison passée, il s’interroge : « les joueurs ont-ils été mis dans les meilleures dispositions ? Je n’en suis pas convaincu. Ce n’est pas la faute d’une personne, c’est un ensemble de choses. Comment expliquer nos fins de match catastrophiques ? Combien a-t-on perdu de places sur les quinze dernières minutes ? Une réflexion va être menée sur la structure sportive et médicale. Pascal Plancque a apporté de la sérénité surtout, il peut rester la saison prochaine. »

Bien que « pas entièrement satisfait du recrutement », il relativise celui-ci et les choix de Reda Hammache en rappelant que « le mercato n’a pas pu être fait dans un monde normal avec l’arrêt de certains championnats et que la cellule n’a pas pu travailler comme prévu ». Pour la saison prochaine, Rani Assaf ne prévoit pas « d’enveloppe pour recruter mais des ventes qui serviront à renforcer l’effectif ».

Les nouveaux stades

Il estime enfin que le rendez-vous avec Marie-Françoise Lecaillon (la préfète du Gard) a été « très positif » à propos du stade provisoire, même s’il reste encore pas mal de « procédures à régler ». Le président du Nîmes Olympique estime pouvoir jouer en 2022-2023, et ce pour au moins trois saisons, au sein de ce stade provisoire.

Pour le Stade des Costières qu’il considère « délabré », un problème de sécurité en tribune Jean Chiariny a été découvert et pourrait peut-être faire fermer cette tribune la saison prochaine.

L’intégralité des propos donnés par Rani Assaf au sein de cet entretien est à retrouver ici.