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·6 février 2024
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Marouane Fellaini a annoncé sa retraite cette semaine. Depuis sa retraite internationale, en 2018, les Diables Rouges n'ont cependant pas encore retrouvé son pareil : est-ce possible ?
Même ceux qui n'appréciaient pas son style de jeu doivent le reconnaître : Marouane Fellaini était un joueur unique. Véritable ouvre-boîtes, il a été utilisé en tant que tel tout au long de sa carrière par ses entraîneurs. Box-to-box, c'était certainement son "vrai" poste, mais bien souvent, et notamment en sélection, "Big Mo" a été envoyé faire le ménage quand c'était nécessaire.
Loin de l'élégance du reste de la "génération dorée" des Diables, Fellaini s'est pourtant imposé comme indispensable. Sous Marc Wilmots d'abord, qui en avait fait un titulaire ; sous Roberto Martinez également, qui en était moins fan. Marouane a débuté la Coupe du Monde 2018 sur le banc, mais a délivré tout un pays face au Japon, gagnant sa place pour les quarts et la demi-finale. Représentatif de sa carrière : rarement le premier choix, il a toujours fini par convaincre.
Ses dernières minutes en Diable, ce sont celles de l'élimination à Saint-Pétersbourg. Et depuis, son profil manque terriblement à la Belgique. Domenico Tedesco aurait-il été un fan de ce grand échalas atypique ? Peut-être pas, mais force est de constater qu'il n'a plus d'ouvre-boîtes de cette qualité, de joueur capable d'aller au combat à ce point tout en faisant la différence dans le rectangle.
Celui avec lequel on a le plus souvent tracé le parallèle, c'est Amadou Onana. Sa signature à Everton a évidemment joué un rôle dans cette comparaison, mais les grandes échasses d'Amadou, sa ruguosité dans les duels, son abattage physique sont uniques au sein de cette génération. Mais Onana ne marque pas autant (de loin), et son jeu de tête - offensif surtout - est à des années lumière de celui de Fellaini.
Marquer des buts tout en étant une sentinelle intraitable, c'est ce qui différencie Fellaini de la nouvelle génération. Les Orel Mangala, Aster Vranckx, Mandela Keita, Youri Tielemans ou Arthur Vermeeren qui formeront l'entrejeu belge pour les années à venir ont bien plus de talent brut que Marouane Fellaini, mais n'inscriront probablement pas 18 buts dans leur carrière internationale depuis leur poste de médian.
La Belgique ne forme plus de Fellaini, tout simplement parce que Fellaini n'était pas destiné pour le succès. Anderlecht n'avait pas été convaincu, tout simplement parce que tout jeune, Marouane n'a aucun "talent". Il ne fait pas partie de ces gamins qui vous donnent l'impression, en un coup d'oeil, qu'ils seront professionnels. Quand il arrive à Charleroi, mal dégrossi, maladroit, des lacunes techniques plein son bagage, il doit se battre pour convaincre et finalement rejoindre le Standard.
Dans le football actuel, qui laisse peu de place à la post-formation tranquille et demande aux joueurs une palette technique importante dès le plus jeune âge, un Fellaini aurait-il pu voir le jour ? Probablement pas. Le prochain Fellaini a peut-être déjà été refusé par des centres de formation. Une chose est sûre : il n'est pas au sein du groupe de Tedesco. En aura-t-on besoin ? Il reste à espérer que non, où le souvenir d'un coup de casque à Belo Horizonte ou à Rostov-sur-le-Don nous reviendrait avec nostalgie...