Quand Michel Vautrot arbitrait la finale de l'Euro 88 entre les Pays-Bas et l'Union Soviétique | OneFootball

Ce dimanche 14 juillet, François Letexier va devenir le deuxième arbitre français à diriger une finale d'un Euro. Avant lui, le pionnier s'appelle Michel Vautrot, aux commandes de la finale de l'édition 1988 entre les Pays-Bas et l'Union Soviétique.

C'est peut-être le plus grand moment de sa carrière que s'apprête à vivre François Letexier. Après avoir officié durant trois rencontres de la compétition précédemment, l'arbitre français de 35 ans va effectivement diriger la finale de l'Euro 2024 entre l'Espagne et l'Angleterre ce dimanche 14 juillet (21h), au stade Olympique de Berlin. Une affiche de rêve, un stade mythique et un héritage à porter pour le Breton. Celui de Michel Vautrot.

"Plus important que le président de la République"

Car bien avant François Letexier, c'est effectivement l'illustre arbitre doubiste qui est devenu le premier Français à diriger une finale d'un Championnat d'Europe. Ce mérite, le pionnier l'honore lors de l'édition 1988 en Allemagne de l'Ouest. Mais avant d'assurer l'arbitrage de ce grand rendez-vous opposant les Pays-Bas à l'Union Soviétique, c'est d'abord lors du match de poules entre le pays-hôte, la RFA, et l'Espagne (2-0), que Michel Vautrot se chauffe. Puis, vient la grande annonce : un coup de fil du secrétariat de l'UEFA. "Je venais juste de rentrer en France, se remémorait l'ancien homme en noir en juillet 2016, auprès du quotidien L'Équipe. J'ai d'abord cru à un canular car l'annonce venait tôt dans le tournoi, avant même les demi-finales", confiait-il, avant de déceler les sentiments qui doivent aujourd'hui traverser l'esprit de François Letexier.

"Dans une finale, le meilleur moment pour un arbitre, c'est le jour de sa désignation. Tu es sur un petit nuage, tu penses à tes proches, tu refais un peu le film de ta vie d'arbitre, mais il faut avoir la force de ne pas se disperser", exposait-il. Le 25 juin 1988, dans un stade Olympique de Munich "aux trois quarts orange", Michel Vautrot ne se dispère pas et réussit sa finale. "Comme il y a eu 2-0, on me dit aujourd'hui que j'ai eu un match facile. Mais il ne faut pas oublier qu'en seconde période les Soviétiques ont tapé sur le poteau et ont raté un penalty. Ça aurait pu finir à 2-2", avait-il tempéré, au sujet d'une rencontre marquée par le but de légende signé par le Néerlandais Macro van Basten (voir ci-dessous). Enfin, et à l'instar de son successeur dimanche à Berlin, c'est également l'image de la France que Michel Vautrot avait porté sur ses épaules en cet été 88. "D'autant que l'équipe de France n'était pas qualifiée, rappelait-il. Dans ces cas-là, les journalistes se raccrochent au bleu-blanc-rouge. J'étais presque devenu plus important que le président de la République", terminait par se souvenir l'ancien arbitre tricolore.

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